LE GLAIZIL et son histoire

Découvrir le village du Glaizil à travers son histoire ….    §.

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Pour l’émission TF1 « Tous ensemble » cliquez ICI

    glaizil-copie-1.jpg    Le village est à 910m d’altitude. Les premières traces du village remonte à l’époque Romaine. 

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En 1789 , il y avait 400 habitants

En 1889 , 307 habitants              

En 1962 , 115 habitants              

En 1968, 155 habitants               

En 1982 , 162 habitants .            

En 1990 , 169 habitants.             

En 1999 , 179 habitants.             


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TREIZE PETITS CHAPITRES

 

1- Origine du nom « Glaizil ».
2- Six cents ans de présence Romaine dans la région.
3- Le Glaizil étape importante sur la voie Romaine Gap-Grenoble.
4- La peste au Glaizil.
5- Des fantômes dans le château de Lesdiguières ?
6- Le Glaizil et histoire du Champsaur.
7- L’horrible semaine de 1692 au Glaizil. Le  Château de Lesdiguières brulé 60 ans après sa mort
8-1788 la révolte dans le Dauphiné.
9- La Révolution Française au Glaizil.
10-La tour ronde qui domine Le glaizil.
11-Mort en Aout 1944 du jeune Mathieu Raymond du Glaizil, le dernier jour de combat.
12-La présence de l’ordre de Cluny  au Glaizil.
13-Le château de Lesdiguières.
 
Vous trouverez tous ces chapitres dans une lecture descendante.
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Pour le Château de Lesdiguières :  Cliquez ICI.

Pour la vie du Duc de Lesdiguières :  Cliquez ICI .

 
 
1 / Origine du nom « Glaizil « 

L’origine de ce nom est incertaine. Il a d’ailleurs changé à plusieurs reprises, tout en ayant la même consonance.
Au 8eme siècle : Joseph Roman dans le « dictionnaire archéologique des Hautes Alpes » nous signale qu’au 8eme siècle le Glaizil est cité dans le testament d’ABBON, sous le nom de « GALISCUM » .

Au 13eme siècle : on retrouve le nom de « Glaysilium » en 1271.

Le village a aussi été appelé « Eglesia » peut-être en lien avec la présence de l’église de Cluny.

Au 14eme siècle : le Glaizil est cité en 1350 dans le compte des décimes sous le nom de « Glaisilio ». Ce texte précise d’ailleurs que le village devait accueillir les services d’un chapelain « capelanus de Glaisilio ». Il faut savoir que le Glaizil tout comme la Fare, Poligny, et le Noyer, fit partie du mandement de terre d’église, c’est-à-dire que l’évêque de Gap en était co-seigneur : le prélat avait un juge et un chapelain. L’évêque de Gap avait donc autorité sur les terres du Glaizil.

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Carte du géographe du roi, Jaillot datant de 1693. On a la surprise de découvrir un autre nom :  » Egliexe », signifiant Eglise. Un petit sigle indique la présence d’une église et d’un clocher.

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Au 18 eme siècle : la carte Cassini (1750) dénomme le village « Le Glézier ».

Aujourd’hui l’éthymologie est peut-être donnée par André Faure dans son livre « noms de Lieux ». Pour lui le nom du Glaizil est dérivé du bas-latin « glitia » pour glaise ou argile.

Personnellement je me demande si tout simplement, selon les époques, les habitants ont plutôt rapproché ce nom de gleisa (bas latin) voulant dire église et à d’autres époques de glitia ( glaise ), argile grisâtre bien présente au Glaizil.

 
 
 

 2 / Six cents ans de présence Romaine dans la région.

Les Romains franchirent les Alpes de – 135 à -125 avant Jésus Christ ( soit  dix ans d’invasion puis 600 ans de présence)  et  contrôlèrent rapidement  la région qu’ils rattachèrent à leur Province de Narbonnaise dans un premier temps puis à la Viennoise. Ce fut une période de grande stabilité pendant 600 ans ! …..certes sous le joug.
Cette situation demeura donc  jusqu’aux invasions barbares du Ve siècle après JC.
Cette présence a été confirmée au Glaizil par la découverte en 1840, à environ 3 mètres de profondeur, de tombes romaines dans le cimetière actuel du Glaizil,  tombes en maçonnerie qui renfermaient des urnes de cendre.
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Photo du cimetière du Glaizil datant des années 60 où ont été découvertes les urnes Romaines. On voit sur ce cliché les ruines de la tour Romane ( ordre de Cluny).
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3 / Les Romains ont construit   la première  route  Gap-Grenoble : elle  passait  par Le Glaizil.

Jusqu’à la construction de la voie royale en 1786 ( de l’autre côté du Drac : route Napoléon actuelle), le Glaizil fut un lieu de passage important. C’était la voie principale Gap-Grenoble qui passait par Corps, le Motty, le Pont Bernard, Lesdiguières, Lacoue, le Noyer, Poligny et ST Bonnet. Cette voie a été construite sous le règne d’Auguste ( 43 avant JC) et sous la houlette de Cottius. C’est pour ce motif qu’on l’appelait la voie « cottienne « . A vrai dire cette route ne partait pas de Gap, qui n’existait pas, mais de Chorges.
La route du col Bayard actuelle ne fut construite qu’en 1786. Le col Bayard s’appelait alors le « Col de Saint Guigues « . Cette voie Gap-Glaizil-Grenoble explique :
– d’une part la construction d’une église importante dans le village  par  l’ordre de Cluny, point de départ d’une évangélisation de  la région.
– et d’autre part  la présence du Château de Lesdiguières qui contrôlait les passages.

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       ancienne-Route-royale-Grenoble-Gap.jpg

L’ancienne route royale Grenoble-Gap (tracé rouge), passait par le château de Lesdiguières qui contrôlait tout. En vert, de l’autre côté de la vallée, le tracé actuel  de la route Napoléon.

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Le Pont Bernard, construit par Lesdiguières pour enjamber le Drac entre son château et le Motty. La construction était très audacieuse pour l’époque.


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4/ Le Glaizil et  la peste.

On dénombre cinq grandes pestes : 1347, 1585, 1630, 1668, 1720 !  A chaque fois ce fut une véritable  hécatombe.
La peste de 1347 à 1352, qui a touché toute l’Europe, semble avoir diminuer la population du  Champsaur de 76% !
Lors des autres pestes, des villages entiers furent rayés de la carte en particulier le village de Villard Mouren. Dans certains villages les survivants n’étaient pas assez nombreux pour enterrer leurs morts.
La peste de 1585 touche de plein fouet l’armée de Lesdiguières. Alors que le duc vient de piller la ville d’Embrun, voler son trésor, profaner la cathédrale et  fait beaucoup de morts au passage, la peste touche son armée. Mais rien ne l’arrête , les combats se poursuivent. Devant tous ces fléaux beaucoup  fuiront dans la montagne  pour éviter la peste …..et  Lesdiguières.

Qu’est-ce que la Peste Noire ? En deux mots, il s’agit d’une infection transmise par les rongeurs et en particulier par le rat. Une fois transmise à l’homme par morsure (plus rarement par  piqure de puce), la maladie évolue le plus souvent vers la mort en 8 jours. Sans traitement il y a 80% de morts. Le chiffre est frappant  puisqu’il rejoint le chiffre de 76% de morts dans le Champsaur que l’on peut donc considéré comme exact !
Ensuite la maladie se transmet d’homme à homme souvent par voie respiratoire (peste respiratoire).

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Certaines personnes ont  une peur instinctive des rats ou des rongeurs. A n’en pas douter, il s’agit d’un atavisme, d’un vieux réflexe remontant à l’époque de la peste…c’était salvateur à l’époque.

La Peste Noire qui a touché le Champsaur est une peste hémorragique. Les principaux symptômes :  fièvre très élevée, soif aigüe, ganglions énormes et suppurants, altération foudroyante de l’état général, hémorragie mortelle en 8 jours.
En lisant certains articles sur la peste dans le Champsaur on reconnait bien tous ces symptômes mais  je ne voulais pas aborder la question uniquement  sous  cet angle voyeur.

Toutefois  trois exemples : cette épidémie entraînait  de véritables drames familiaux car les malades ne devaient plus être approchés. Ils étaient donc livrés à leur sort, délaissés pour éviter la contagion, abandonnés dans des souffrances terribles…..Deuxième exemple : je lisais dans un document ancien  que certains paysans du Champsaur creusaient eux-mêmes leur tombe et s’y allongeaient afin d’avoir une sépulture décente. Car pour les autres, faute de temps, ils étaient rapidement mis dans des fosses communes et dans des conditions qu’on ose à peine imaginer ( difficiles à rapporter dans ce blog). Dernier exemple :  la soif des malades était telle qu’ils se traînaient parfois jusqu’à la fontaine la plus proche et on les retrouvait morts, la tête sous l’eau…. je passe.

Aujourd’hui la peste est traité par antibiotiques, sans trop de problème  !
Travaillant dans le milieu médical, je parlais récemment de cette fameuse peste dans le Champsaur à un collègue. Il me rappelait qu’il y avait eu quand même en 2012, 1000 morts environ par  cette infection, recensés surtout en Asie  (par l’intermédiaire des rongeurs de Bambous). Même en 2012 le diagnostic doit être fait le plus tôt possible et l’antibiothérapie vraiment adaptée sous peine de mort malgré tout.

 

 

5 / Des fantômes dans les ruines du château de Lesdiguières ?

Lorsqu’on découvre l’histoire de la région, on peut comprendre qu’au 18eme siècle certaines personnes aient pu avoir des cauchemars, des angoisses et voir peut-être des fantômes dans ce château en ruines.

Voilà les faits (18e siècle) : certaines femmes (sic) affirmaient avoir vu de grandes ombres noires sur les murs du château en particulier près de la Chapelle (mausolée). D’autres affirmaient avoir vu le Duc de Lesdiguières en personne. Donc à l’époque beaucoup de familles du hameau recommandaient à leurs enfants de passer rapidement près de ce lieu (chapelle et caveau), sans tarder en particulier la nuit, car elles le qualifiaient de « hanté ».

Plus moderne mais du même ordre : quelqu’un du village de St Bonnet me disait récemment que ce lieu était  » chargé d’énergie et qu’il s’y passait des choses étranges ». Je n’ai pas pu en savoir plus. Mais cela traduit, à mon avis, le souvenir encore très présent de Lesdiguières et de toutes ses exactions en ce lieu.

A moins que certains ne lisent trop Paolo Coelho ………

 

      chateau-fantomes.jpgDepuis cette histoire, je vois le Château de Lesdiguières sous un jour étrange.

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6 / Le Glaizil, une terre ballottée pendant près de 1000 ans au grè des envahisseurs.

Entre la présence Romaine qui dura jusqu’au 5eme siècle  et Lesdiguières au 16eme siècle qui rétablit une certaine unité, le Dauphiné fut constamment ballotté.

 

De – 125 à + 480 : 600 ans de présence romaine. La période est calme et prospère.

Au 5eme siècle les Alains et les Wisigoths envahissent la région et saccagent tout sur leur passage en particulier dans la vallée du Rhône.

Au 9eme siècle : arrivent  les Burgondes, qui n’étaient pas non plus du genre  tendres. La Burgondie   devient la part de Lothaire en 843 qui se délite avec le temps. Finalement une multitude de petits souverains de Provence et des Alpes vont se succéder, jetant le pays dans une grande confusion et instabilité.

Au 10eme, 11eme, 12eme siècle : le Champsaur est iclus dans le Saint Empire Germanique en 933  pendant  quelques décennies. Mais  après dissolution politique du Saint Empire,  la reprise du pouvoir se fait par la hiérarchie locale et féodale : la maison d’Albon ( 1029- 1162 ), de Bourgogne ( 1162- 1281 ), et celle de La Tour du Pin ( 1281-1349 ). La région devient  « de facto » un fief autonome. La continuité du pouvoir passe par le titre de Dauphin. En effet Guigues IV d’Albon se faisait appeler «  Guigo Delphinus » …Pour ne pas rompre la continuité, ses successeurs se feront également dénommer « Dauphin » ( ou Delphin ).

Au 14eme siècle :   lorsque le Dauphin Humbert II (1344), sans héritier, cède ses possessions au roi de France Philippe le Valois il n’émet qu’une condition : que le fils aîné du Roi soit gouverneur du Dauphiné. D’où ce titre de Dauphin pour le fils du Roi de France.

  Au 15eme siècle : en 1461 Louis XI rattache la région au Royaume de France. Le titre de Dauphin devient honorifique.
 
  Au 16eme siècle : cette nouvelle disposition aurait pu assurer au Dauphiné une certaine stabilité. Mais la France sombre dans les guerres de religion qui touchent de plein fouet la région.

Il revient au Duc de Lesdiguières (1543 -1626 ), après la période des guerres de religion, d’avoir rétabli l’ordre et la prospérité. Il est d’ailleurs surprenant de voir cet homme, si titré et honoré en son temps, ami proche d’Henri IV, être pratiquement méconnu aujourd’hui. Son rôle a été central pour la paix en France et dans le Dauphiné : nous le verrons dans le chapitre sur le Duc.

 

 7 / Pendant une semaine en 1692, le saccage de tout le Champsaur.

Le Glaizil fut mis à  feu et à sang comme  tout le Champsaur. Le château de Lesdiguières qui se trouve sur la commune fut en grande partie brulé.

Du 29 Aout 1692 au 07 septembre, les mercenaires du Duc de Savoie, à vrai dire une horde de sauvages lombardo-germaniques, dirigés par un capitaine complètement fou, un dénommé Caprara, dévastèrent toute la région du Champsaur. Ils détruisirent systématiquement toutes les habitations, brûlèrent le Château de Tallard, le Château de Lesdiguières. Eglises et chapelles furent profanées et pillées. Ils perpétrèrent massacres, viols, orgies, et gestes déments à l’égard de la population. Ils tuèrent le prêtre de St Bonnet.
En 10 jours tout fut saccagé sans raison apparente : certes l’appât du gain  peut expliquer une partie de leurs méfaits  mais massacrer une population sans défense…Le Duc de Savoie se faisait alors soigné à Embrun et n’avait donné aucun ordre en ce sens, en tout cas c’est ce qu’il a prétendu ensuite. Beaucoup de documents  concernant le Champsaur furent perdus définitivement.
Ces vauriens savaient ce qu’ils faisaient : car  Louis XIV à cette période avait demandé à ses  garnisons de venir le rejoindre et  la région était donc sans défense.

Quoiqu’il en soit les Champsaurins eurent tout juste le temps de se réfugier dans la montagne.
Cette sombre épopée se termina au col de Cabre alors que cette soldatesque repartait avec un très lourd butin. Ils furent stopper net grâce à l’intervention du capitaine Catinat, de Phillis de la Charce femme très courageuse qui fut ensuite largement récompensée par Louis XIV et le Seigneur de Chauvac.
Le roi de France furieux d’apprendre ce qui venait de se passer somma le Duc de Savoie de s’expliquer. Ensuite il demanda à Vauban de fortifier Briançon et de bâtir Mont Dauphin pour la protection du royaume.

Le Champsaur mit plus d’un siècle pour se relever (le temps de recommencer à la Révolution ! ). Certaines choses furent irréparables…des familles  brisées, les 2 châteaux définitivement ruinés, des documents très anciens perdus …..


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Le beau Duc de Savoie aurait mieux fait de veiller sur ses troupes. J’ai du mal à croire qu’il soit totalement innocent dans cette catastrophique semaine de 1692 !  La maison de Savoie n’avait-elle pas quelques rancunes à l’égard de cette vallée qui lui avait tenu tête grâce à Lesdiguières pendant tant et tant d’années. Alors qu’il se faisait soigner à Embrun, on peut donc supposer qu’il a laissé ses troupes se défouler ……mais ce n’est de ma part qu’une supposition. ( ! ? )

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Quant au Château de Lesdiguières,  il n’en restera en 1692 que la conciergerie, quelques dépendances, et la chapelle. A partir de  ce moment, le temps accomplit son œuvre destructrice, aidé en cela par les habitants du village, qui dans leur besoin de pierres de taille, n’hésitaient à faire tomber deux ou trois toises de mur pour avoir la pierre qui leur convenait. Au moment de la Révolution, la destruction s’accéléra : chacun venait chercher ce qui lui convenait pour construire sa propre ferme, prenant pierres taillées, portes…. il y eut de tels débordements, inimaginables 10 ans plus tôt, que les autorités civiles s’en mêlèrent pour y mettre fin !  (voir l’histoire du château un peu plus loin) ou en cliquant ICI.

   
 
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8/ En 1788 la révolte gronde dans tout le Dauphiné et une émeute violente secoue Grenoble. Donc après 160 ans de stabilité initiée par Lesdiguières et Henri IV, la royauté étant à bout de souffle, les membres des états du Dauphiné élisent des députés de Province et osent poser des questions très épineuses au pouvoir Parisien. Mais 1789 arrive et crée en quelque sorte l’union avec les autres régions dans la Révolution.  Pour lire l’article qui parle de Grenoble en 1788  cliquez ICI
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9/ La révolution fut marquée au Glaizil par le saccage du Château de Lesdiguières ( ou  ce qui en restait depuis l’incendie de 1692 : voir plus loin le chapitre consacré à l’histoire du château).
Plus anecdotique, dans le village même, je le tiens d’une tradition orale, on planta dans la joie une haie de peupliers, à l’entrée du village juste après le pont, une  haie, lourde d’histoire, symbole de liberté.

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Photo de 1960 montrant sur la droite les peupliers plantés à la Révolution. Le père Marchand (si rangé…) ne se doutait pas qu’un jour sa photo servirait à parler de la Révolution Française !  Un peuplier vit environ 200 ans. Ces arbres ont été mal en point comme par hasard vers 2000 et ils ont été coupés.

Je viens de découvrir récemment un document ancien, surprenant, concernant la révolution  française dans le Champsaur où il est question à plusieurs reprises du Glaizil. Ce ne fut  pas qu’un hymne à la fraternité et à la liberté : loin de là.  Je vous donne juste un exemple : le curé du Glaizil, Jean Bontoux, fut arrêté dans des conditions violentes, déporté à l’île de Ré où il mourut assez rapidement de faim et de mauvais traitements. La population du Glaizil ne fut pas non plus épargnée par la Terreur  et dut à plusieurs reprises se réfugier dans la montagne !  Donc, sous peu des précisions sur cette période sombre…..

Les précisions ont été trouvés. Pour lire l’article sur 1789 pour le Glaizil et le Champsaur (article écrit par Robert Faure (historien), Cliquez ICI

          

10/ La tour ronde au coeur du village. 

 

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Tour en ruine du petit château de Lesdiguières, au coeur du village du Glaizil. Photo de 1960.

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 Son histoire est difficile à retracer. S’agissait-il d’une maison forte, d’une dépendance de l’église paroissiale (une sorte de presbytère) ou encore de vestiges d’un petit château ?

Il est clair que cette propriété construite selon toute vraisemblance au XIIeme ou XIIIeme siècle  a été sous la juridiction du Duc comme tout le Champsaur. Pour autant il n’est pas du tout prouvé que Lesdiguières en ait été propriétaire, mais plutôt l’évêque de Gap.

Les étages inférieurs étaient voûtés sur croisées d’ogives. Vers le XVeme siècle probablement, cette tour a été enveloppée d’une enceinte plus étendue aujourd’hui totalement en ruine. On a trouvé dans ces ruines, au XIXeme siècle, des monnaies des évêques de Valence .

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Tour du Glaizil 2   Ce cliché récent pris avec un zoom puissant (hors propriété), montre bien la deuxième enceinte du XVe siècle.
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Des travaux de terrassement et de recherches ont été effectués sur cette tour récemment par les propriétaires actuels. Mais la région a tout fait stopper considérant qu’il ne fallait pas pour l’instant et dans ces conditions continuer les recherches ou les modifications du site.

Une rumeur sans fondement (distances 2 Km) laissait entendre qu’un souterrain reliait cette tour au  château de Lesdiguières. Nous en avons parlé avec Mr Roux de St Bonnet, historien du Champsaur, qui a vite écarté cette hypothèse : impossible.

Curieusement il a été souvent question de souterrain pour le château de Lesdiguières. Par exemple une autre rumeur faisait état d’un passage secret qui passait sous le Drac ( 6 km au moins ! ) pour rejoindre le château de St Firmin. Pourquoi tant de rumeur ? A vrai dire ce château de Lesdiguières, nous le verrons plus loin, était très mal protégé, au pied de la montagne, vulnérable, si mal placé que l’on ne comprend pas pourquoi le Duc, si fin stratège militaire, l’a construit en cet endroit ! Les gens du coin ont toujours supposé (  et c’est probable mais sur une très courte distance) que le Duc de Lesdiguières avait tout prévu ……pour s’échapper en cas de nécessité.

 

 

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Cette tour ronde du château en ruine, n’est pas à confondre avec la monumentale  tour carrée de l’église primitive qui se trouvait au centre du cimetière du Glaizil. (1960 ) 

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      Tour du GlaizilPhoto récente.

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11 /  Guerre 39-45. Le Glaizil perd un de ses jeunes résistants.

 

Le jeune Mathieu Raymond (FFI ) du Glaizil meurt au combat en Aout 1944, quelques heures avant la libération.

 

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 Le monument aux morts 14-18. Un seul mort au Glaizil en 1944 Mathieu Raymond, 22 ans .

 

Raymond Mathieu
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Mathieu Raymond : FFI tué le 20/08/1944 au combat, à 22 ans, lors de la remontée des américains par la route Napoléon. ( dernier jour de combat / libération du Champsaur). Voici comment les choses se sont passées… sous toute réserve car il s’agit d’un témoignage que j’ai reçu oralement.
Le voici : Raymond avait refusé en 1943 le Service du Travail Obligatoire (STO). Ayant de la famille au Glaizil, il décide d’intégrer le Maquis de Beaufin (d’autres témoignages parlent de Chauffayer). Ils sont une vingtaine de jeunes à se cacher au pied de la chaîne du Faraud (j’ai été surpris par cette information….dommage que cela ne soit pas plus précis).
Le 20 Août 1944, alors que les Allemands passaient le Col Bayard talonnés par les Américains et surtout attaqués de toutes parts par les FFI,  il reçoit l’ordre d’aller (si mes informations sont bonnes) près du pont des Richards (Séveraisse non loin de St Firmin). Toute l’après midi des coups de feu sont tirés de part et d’autre. En fin d’après midi un petit groupe de maquisards dont fait partie Raymond, décide d’aller chercher des vivres à Beaurepaire. Au moment où ils s’éloignent (ont-ils relâché leur attention ?) les Allemands leurs tirent dessus et Raymond est tué sur le coup. Son corps ne sera récupéré que le lendemain.
Un ancien combattant (Pr Kahn) m’écrivait que c’était un très bon camarade et qu’il participait volontiers aux réunions FFI de Chauffayer et qu’ils  faisaient ensemble de mémorables parties de foot.
Mathieu a-t-il été imprudent dans la fougue de sa jeunesse m’écrit un autre internaute ?
Un autre m’écrit  » Ce jour là, 4 jeunes sont morts au Pont des Richards lors des combats ». On peut citer dès à présent Pierre Pellegrin dont il est question juste un peu plus loin. .

 

Tout le monde est unanime pour reconnaître le travail énorme des FFI dans la remontée fulgurante des alliés après le débarquement de Provence. Il ne leurs a fallu que 8 jours entre le débarquement et leur entrée dans Grenoble. Les troupes blindées US Butler et le 11eme cuirassier du commandant Geyer ( FFI ) remontèrent  vers le Nord par la « route Napoléon » avec devant eux une route complètement dégagée.
Les allemands furent littéralement cernés à Vizille par les FFI. Ils se réfugièrent dans le château et ne rendirent les armes qu’à l’arrivée des américains. En effet  ils craignaient (en se rendant aux français) d’être tous exécutés par les FFI.

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12/ Le passage de l’ordre de Cluny au Glaizil.

     
L’ordre de Cluny organisa à plusieurs reprises  des missions d’évangélisation dans la vallée du Champsaur au XIe siecle . Dans cette perspective une église importante fut construite au Glaizil avec sa tour Romane unique en son genre ! ( art Roman primitif ).

 

Comment est né l’ordre de Cluny ? 
Guillaume le Pieux, duc d’Aquitaine eut le désir sur la fin de sa vie ( 893 ) d’ériger un monastère bénédictin à Cluny pour racheter en quelque sorte sa vie tumultueuse et probablement quelques remords de conscience .Il s’adressa à l’abbé Bernon.
Les débuts furent difficiles, mais rapidement et grâce au 2eme  abbé, ODON   qui lui succéda en 926 , l’abbaye pris de l’importance au point d’obtenir du pape Jean XI en 931 de devenir un ordre religieux à part entière : l’ordre de Cluny .De nombreux abbés remarquables vont permettre à Cluny de rayonner dans  toute l’Europe. Leur idéal de vie chrétien et monastique attire beaucoup de moines (jusqu’à 400 moines à Cluny même) au point que Pierre Damien comparait Cluny à un paradis  » d’ou s’échappent les sources des quatre évangiles pour se répandre ensuite en autant de ruisseaux qu’il y a de vertus spirituelles ! » Aussi d’autres monastères demandent leur rattachement à cette abbaye réformatrice ( jusqu’à 1028 monastères). C’est le début d’un véritable empire monastique et d’un très grand rayonnement.
Cluny s’aggrandit à deux reprises ( Cluny I, Cluny II, Cluny III). Leur règle  repose  sur l’office divin , la recherche intellectuelle , l’évangélisation. L’abbé Odilon  (994 -1049) décide avec les énormes moyens de l’ordre une évangélisation méthodique au long des grandes voies du moyen age et le Champsaur en fut bénéficiaire au XIe siècle.

Comme nous l’avons dit plus haut Le Glaizil se trouvait alors sur l’ancienne voie Romaine , la voie principale Gap-Grenoble et fut donc choisi par Cluny pour lieu de base. L’ordre de Cluny est alors riche et construit un bel édifice.
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 La Tour Romane ( carte postale de 1900 ). Au pied de la tour un homme pose.

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 » Ce clocher était orné de majestueux et amples lésènes à double arcatures en creux à l’étage inférieur, avec des baies plus importantes en étage et des masses englobantes aux angles, tels de puissants contre-forts. Il émanait de sa structure, visible sur ce cliché, une parenté lointaine avec le modèle de Saint-Michel-de-Cuxa dans le roussillon, si célèbre en raison de la sobriété de son décor et la force de son caractère »

(Extrait d’Histoire et Patrimoine du Champsaur. Mr Roux de St Bonnet).
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 Ce cliché montre beaucoup mieux les injures du temps. 

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L’ancienne église paroissiale et son clocher monumental se trouvait sur l’emplacement du cimetière actuel. Ce clocher a été volontairement détruit en 1960, car il  menaçait de s’écrouler. Il n’en reste aujourd’hui que la souche ( voir photo plus bas). L’historien d’art Puig Cadafalch pouvait affirmer, il y a quelques années, que ce clocher appartenait bien à la grande famille du premier art Roman, « époque étonnante où les principes de l’art roman se mettaient en place » On peut donc regretter d’avoir perdu en 1960 un « spécimen  rare », témoin de l’art roman primitif !  Aurait-on été capable en 2007 de restaurer ce clocher, avec les moyens actuels ?
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 Sur ce cliché (1900) qui n’est pas de très bonne qualité malheureusement , on se rend compte de « l’énormité » de cette tour et le risque d’effondrement. Sous la carte était noté « 1215 Vallée du Champsaur . Le Glaizil ( 862m ) Ruines de la vieille église et tour de Vigie ( XII siècle ) »

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      Ce qui reste de cette tour aujourd’hui ( photo juillet 2012)

Quant à l’église, elle semble avoir été construite après le clocher au 13eme siècle. Elle a  malheureusement été détruite par un incendie au début du 19eme siècle. Cette destruction accidentelle explique à priori la construction en 1850 de l’église actuelle.  On peut fortement supposer que les soubassements de cette église sont encore en place. Cette présence fait rêver !  Aura-t-on  les moyens un jour d’explorer le sous-sol ?
En 1888, Joseph Roman affirmait à peu près la même chose, signalant, en plus, qu’à côté de la tour Romane  et des ruines de l’église, subsistait une petite chapelle obscure (qu’entendait-il par là ?) et les soubassements des énormes contreforts de l’ancienne église. Cette petite chapelle est-elle encore dans le sous-sol ?
Ce même auteur signale quelque chose de surprenant :« Dans le cimetière qui entoure la vieille église se trouvait en 1888 un tombeau composé d’une grande dalle soutenue par huit dalles plus petites placées perpendiculairement deux par deux à chacun des angles. Sur l’une d’elle on remarque une croix tréflée en relief. Les habitants du Glaizil attribuent ce tombeau, dont l’époque ne peut pas être exactement déterminée , à un commandeur du Temple ou de St Jean de Jérusalem « .
Cette précision permet  donc d’émettre une hypothèse . La dernière croisade s’est terminée en 1291  (1095 à 1291 ) . Ce commandeur est venu , selon toute vraisemblance, au Glaizil au 12eme ou 13eme siècle pour être proche  de l’ordre de Cluny qui avait déjà une église en ce lieu. Cela confirme donc l’ancienneté de cette église et dément l’hypothèse de Joseph Roman qui parle de cette église comme ayant pu être  construite au XIVem . D’ailleurs les cimetières ,selon la tradition, se trouvaient juste à côté d’une église.
 Par ailleurs, une petite histoire intéressante : on m’a précisé que de nombreux « croisés » se sont installés dans la région, en remontant du Sud de la France , à la fin des croisades . On les surnommait  » les gens du Jourdain » ou encore « les Jourdains » et finalement « les Jourdan « . Ils vivaient souvent entre eux, comme peuvent le faire des rapatriés. On retrouve donc des hameaux qui s’appellent « les Jourdan  » ou  « La Bastide des Jourdan »…. et un  grand nombre de familles portant ce nom dans le Champsaur .
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Une photo énigme ?
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 Cette carte postale ancienne m’a toujours surpris. Pourquoi ?  Tout simplement parce que la nouvelle église (à droite) est déjà construite (1850) et l’ancienne qui a brûlée au début du 19eme siècle semble bien visible. La tour, aucun doute on peut l’affirmer, c’est bien elle (détruite en 1960, personnellement je m’en souviens). Mais compte tenu de sa hauteur, le toit perpendiculaire qui est à proximité n’est pas celui d’une maison mais probablement celui de l’ancienne église ! Seule solution : le cliché est très ancien et nous montre la ruine de l’ancienne église Romane !!
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Pourquoi l’art Roman pour cette tour de vigie du Glaizil  ?

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Au 11eme siècle,  Cluny avait un rayonnement spirituel dans toute l’Europe et de  ce fait a pu largement contribué à la diffusion de l’art Roman .En effet la maison mère  exceptionnelle en toute chose (les181m de longueur, cinq nefs,  double transept en faisait le plus grand monument d’Europe !) était le prototype de cet art. Donc par imitation, les monastères , tours de vigie, Eglises qui y étaient rattachés ont naturellement imité cet art. Lors de l’évangélisation du Champsaur, le Glaizil ne dérogea pas à la règle.

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  Cluny III tel qu’on peut le voir aujourd’hui. 

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