Pour voir la vidéo Cliquez ICI . Bravo aux Champsaurins qui, en s’inspirant de l’histoire, de la mémoire et du patrimoine du Champsaur, ont su imaginer des créations originales.

 

UN MUSEE PAYSAN

C’est en effet il y a 30 ans que, sous l’impulsion de Roselyne Decuignières, de Jean Paul Reynier, de Marcel Papet, et de quelques bénévoles, naissait l’idée de créer l’embryon d’un musée paysan.

Cette idée a peu à peu évolué en différents lieux pour aboutir à la naissance de deux pôles principaux :

• l’un près de l’ancien moulin de Pont du Fossé,
• l’autre près de l’église de Saint Jean.

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1 / Le Moulin de Pont du Fossé

A Pont du Fossé, dans un bâtiment moderne construit en 2010, le musée fait revivre, sur 400 mètres carrés, mémoire, patrimoine, arts et traditions populaires : comment les Champsaurins vivaient autrefois, l’ambiance dans les maisons d’antan, comment ils s’occupaient, comment ils se débrouillaient …

Plus de 15 000 visiteurs viennent chaque année dans ce musée : des visiteurs locaux en recherche de racines : « En sachant d’où l’on vient on sait mieux où l’on va et où il faut aller ».

Viennent aussi des successions de classes de neige et d’écoliers de la région toujours en admiration devant les étonnantes explications de la conteuse- animatrice.

 

Voici les premiers paragraphes:

Il est rare qu’on puisse suivre la trace d’un bâtiment haut alpin, dans ses différentes étapes, depuis l’époque des Dauphins jusqu’à nos jours. Les Hautes Alpes ont subi tant de destructions, autant lors des désastreuses guerres de religion que lors du passage dévastateur des troupes savoyardes qui ont pillé et brûlé dans le Gapençais et le Champsaur, en 1692, 10945 maisons.
Aussi, le moulin de Pont du Fossé, bâti, mais à distance, sur le cours du Drac, est un cas à part. En fait, sur ce moulin, pourrait se focaliser toute la longue histoire du Champsaur.

Aujourd’hui, c’est un musée paysan qui est installé dans une partie de l’ancien moulin. Mais, au delà des expositions, le vieux moulin cache dans ses murs tout un passé de 700 ans d’histoire. Le moulin a ,en effet, connu tout au long des siècles, des étapes mouvementées, une succession de propriétaires (roi, dauphin, notaire, noble, charpentier, apprenti…) et bon nombre de turbulences.

Si l’on se base sur les archives du Graisivaudan, c’est dès 1303, le 9 septembre, que les premières traces de l’existence du moulin de « Pontis Fossati » apparaissent quand le roi du Dauphiné, Humbert 1er, de santé fragile, achète Montorcier, Prégentil et le moulin de « Pontis Fossati » (moulin au nom romain déjà en activité à cette époque). Il s’installe là pendant ses séjours d’été pour profiter pleinement d’un air sain, d’une eau pure et d’une bonne nourriture (conseil de son médecin).

Puis un de ses successeurs, le fantasque dauphin Humbert II , amateur de bonne chère, décide un jour de récompenser son maître d’hôtel, Etienne Roux, expert en bons produits, et décide de lui céder, le 22 juin 1339, le fief de Prégentil, ainsi que le moulin du « Fossat », moulin à eau et à meule de pierre, alimenté par un bief qui court le long de la propriété.

 

Archives d’ hommages du Grésivaudan. En 1541, les premières traces du « moulin de Fossati » de Jacques Faure devant la Chambre des comptes.

Un siècle plus tard, les travaux de meunerie sont confiés à Jacques Faure qui, par la suite, deviendra propriétaire du « moulin du Fossé », ce qui est confirmé en 1541 sur le cahier de la « Chambre des Comptes » où il est noté que « Noble Claude Arnaud possède Prégentil contenant 22 journaux de pré et 29 sestérées de terre confrontant le béal du moulin de Jacques Faure ».
…Celui qui deviendra le roi Louis XI fait souvent halte, comme dauphin à son château de Montorcier. Il s’intéresse à l’économie du Champsaur et exige du meunier qu’il ne traite que du blé du Dauphiné. Tout blé venu de France est frappé de lourds impôts.
…Ce moulin , en 1593, va travailler pour Lesdiguières qui s’est approprié les prés de Prégentil et la quasi totalité des terres du Champsaur…

 

Devenu patrimoine culturel

…Suivent de nombreux paragraphes concernant les propriétaires successifs ainsi que les différentes péripéties qu’a connues à travers les siècles ce moulin: pillages, inondations, cible des révolutionnaires, réquisition, « petite église » , mairie, départ des mobilisés en 1914, âge d’or, concurrence,  et, finalement municipalisation et transformation en musée des arts et traditions populaires du Haut Champsaur.
Une association se crée en mars 1987, avec, pour objet, de rechercher, rassembler, restaurer, faire connaître la vie d’autrefois dans le Champsaur.

                                                Dans les salles d’exposition: la vie en hiver

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Aujourd’hui, le musée de Pont du Fossé expose, dans les murs du vieux moulin, meubles, objets, outils, costumes, qui faisaient partie de la vie paysanne au début du XXème siècle.  C’est, en fait, la reconstitution d’une ancienne maison paysanne de cette époque. Le musée-moulin se visite, surtout l’été, pendant les mois de juillet et d’août, l’après midi.

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                                                                   Un Champsaurin

Ndlr: Le « Bulletin 2008 de la Société d’Etudes des Hautes Alpes » qui publie l’enquête de Robert Faure sous le titre de «  Le musée-moulin de Pont-du-Fossé : 700 ans d’histoire » publie également d’autres intéressants articles sur le passé des Hautes Alpes. On peut se le procurer (25 euros) au siège de la S.E.H.A. 23 rue Carnot à Gap.

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                                                                      Une Champsaurine

 

 

LA NOUVELLE ANNEXE DU MUSEE DU MOULIN DE PONT DU FOSSE

En face du vieux bâtiment du « MUSEE DU MOULIN » à « PONT DU FOSSE » (dont l’intérieur doit être rénové et les planchers refaits à neuf pour permettre d’accueillir le public en toute sécurité ) ce nouvel espace-musée vient d’être construit afin de recevoir dans un premier temps et provisoirement les principales pièces du musée : inauguration officielle le samedi 18 septembre 2010 lors des journées du patrimoine.

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QUE PEUT ON APPRENDRE AU MUSEE?

L’écomusée du Moulin de Pont du Fossé se visite surtout pendant les mois d’été.

Mais, à longueur d’année, des groupes d’écoliers viennent se renseigner sur la vie qu’avaient autrefois les paysans du Champsaur.Ce qu’ils en retiennent est parfois assez curieux.

Témoins ces commentaires d’écoliers de l’école Curie Pasteur:« Autrefois, les habitants du Champsaur vivaient plus difficilement qu’aujourd’hui. Les gens n’avaient pas beaucoup d’habits, ils ne se changeaient pas tous les jours, la lessive se faisait deux fois par an : au printemps et à l’automne. Les dames portaient une culotte longue en dentelles qui descendait jusqu’aux chevilles. Celle-ci était fendue pour pouvoir uriner dans les champs sans que l’on s’en aperçoive. Les messieurs n’avaient pas de culotte mais simplement un pantalon en toile de chanvre qui n’était pas très confortable. Les femmes portaient leur robe de mariée pour aller à la messe le dimanche et les jours exceptionnels. Cette robe était de couleur noire. Toute la famille vivait dans la même pièce. Il y avait une armoire, une table et le poêle à bois pour se chauffer et cuisiner. Le lit était de petite taille car les gens dormaient assis. Pour aller au lit chacun mettait sa chemise et son bonnet de nuit. Sous le lit, il y avait le pot de chambre pour éviter de sortir la nuit. Le matin, on allait chercher l’eau  à la fontaine et on se lavait dans une bassine. On se brossait les dents avec du savon de Marseille. La grande toilette se faisait le dimanche…

  Après on a vu comment le berger marquait ses moutons avec de la peinture et comment il les surveillait, certains moutons avaient une cloche.

 …Dans les familles d’avant, il y avait comme chez nous des bébés. Ils dormaient dans l ‘écurie pour avoir plus chaud. Par-contre, les berceaux n’étaient pas du tout pareils, ils étaient en bois et il y avait des petit trous de chaque côté. A votre avis pourquoi ? Parce que quand la maman partait aux champs, elle n’emportait pas les bébés, ils restaient seuls à la maison parfois deux heures. Mais les rats souris venaient dans la maison alors avant de partir, les mamans suspendaient les bébés à l’aide de cordes qu’elles passaient dans les trous…

La famille du fermier se nourrissait avec les produits de la ferme. Ils élevaient des cochons pour les manger pendant une année. Ils conservaient la viande en la mettant dans du sel. Ils préparaient le pain eux-mêmes. Ils allaient le cuire dans le four du village. Ils le conservaient un mois, et quand il devenait trop dur à manger, ils le râpaient dans la soupe, même s’il y avait des petits vers.

 Ils devaient élever des vaches pour avoir du lait.

Pour faire le café, ils avaient des grains de café qu’ils devaient griller puis moudre…

Nous avons vu les premiers skis, les premières raquettes en cordage et les premières luges.  Autrefois, les gens ne jetaient rien, et les objets usés étaient réparés. Il y avait beaucoup de métiers qui n’existent plus aujourd’hui ».

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Patrimoine et monuments historiques.

Signalons, à cette occasion des journées du patrimoine, les différents monuments historiques du Champsaur:
– « LA CHAPELLE DES PETETES » à l’Auberie près de « SAINT BONNET » (monument historique classé le 19 mai 1994).
– «  LE CHATEAU DE LESDIGUIERES » au « GLAIZIL » (monument historique inscrit le 27 juillet 1978).
– « LE CHATEAU DE SAINT LEGER LES MELEZES » (monument historique inscrit le 13 janvier 1997).
 – « LE MANOIR DE PREGENTIL », dans la commune de « SAINT JEAN SAINT NICOLAS » (monument historique inscrit en totalité le 13 septembre 1988).

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