Accident d’un avion de Pélerins Canadiens (1950) contre la montagne de l’Obiou

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13 novembre 1950 – 13 novembre 2014 :  64eme anniversaire

 

 

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Bienvenue à nos amis canadiens. Déjà 64 ans que cet accident est survenu ! Et le souvenir de cette tragédie est encore très vif dans la vallée du Champsaur, et même douloureux pour certains (sauveteurs, familles …..). Heureusement en 2010, il y a eu de très belles commémorations franco-canadiennes, organisées  du côté français par M. Eric Boeuf et du côté canadien par Mme Danielle Gauvin. Ces belles commémorations ont adouci notre mémoire. Que de beaux souvenirs…….

Vous trouverez juste un peu plus bas le sommaire des articles et des films.

Un chant à la mémoire des victimes. En 1950, un chant des pélerins avait été composé en hommage aux victimes. J’ai longuement cherché en 2010 ce chant, sans résultat. Et voici qu’il m’est adressé en ce mois de novembre 2012 par M. Norman Delessard. Pour écouter ce chant :   cliquez ICI.

 

Sommaire des 20 articles concernant cet accident Cliquez ICI.

Pour revenir à l’ACCUEIL général du blog : cliquez ICI . 

 

 Le drame :13 novembre 1950 :

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En effet le 13 novembre 1950
cet avion canadien revenant d’un pèlerinage à  Rome a heurté le sommet de l’Obiou  (à priori il manquait une trentaine de mètres pour que l’avion passe sans encombre), faisant 58 morts.  Le pilote volait à plus de 100km de la trajectoire normale qu’il aurait dû emprunter pour remonter vers Paris.
Certains ont évoqué un possible détournement d’avion par des espions russes pour récupérer des documents importants qui transitaient entre le Vatican et l’Amérique du Nord. D’autres ont évoqué le vent violent qui soufflait sur la région et l’absence totale de visibilité ce jour là : déjà plus crédible.
Une 3eme explication m’a paru très intéressante et la voici Avant de décoller de Rome, le pilote aurait signaler un problème sur le 4eme moteur. Après quelques vérifications il aurait décollé malgré tout, plus ou moins contraint. Sachant qu’il y avait ce problème il n’aurait pas survolé la méditerranée mais aurait fait le choix de remonter vers le nord de l’Italie (au dessus des terres), puis de survoler les Alpes pour aller au plus vite  (le plus directement) vers Paris.  Manquant de puissance-moteur  il aurait demandé à la tour de contrôle de baisser son altitude à moins de 3000m (cette demande est attestée) sans savoir qu’il y avait encore un sommet à 3000m…..l’Obiou. Les familles canadiennes que j’ai rencontré lors des commémorations de 2010 croient beaucoup à cette version. Certaines choses curieuses semblent confirmer l’hypothèse……Par exemple, le carnet de bord  de l’avion (où tout était consigné), avait été retrouvé  juste après l’accident puis a disparu définitivement. Il n’a plus jamais été retrouvé ! Ce document aurait mis en cause la compagnie aérienne……Mais c’est vraiment dommage, car il aurait permis aussi aux familles de comprendre cet accident et de faire leur deuil plus « facilement ».

Quatre ans plus tôt, en 1946, un avion de l’US air force avait  eu un accident au même endroit. On avait déploré alors 4 morts.


Chronologie des évènements à travers une trentaine de photos:

 
 
Photo-groupe-1950-embarquement-sur-le-co    Photo prise dans la gare maritime ( Anse au Foulon )
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Les pélerins canadiens étaient partis de Québec un mois plus tôt, le 13 octobre 1950, par bateau (Le Columbia) en  direction de Lisbonne où ils sont arrivés le 20 octobre.
Trois évènements importants motivaient ce long pélerinage : la promulgation  du dogme de l’Immaculée Conception (le 13 novembre 1950), la béatification de Marguerite Bourgeois et l’année Sainte à Rome (1950 ).
Le groupe reprend l’avion quelques heures après la fin des cérémonies, le 13 novembre en Italie, à Ciampino  (14h16 ), direction Paris. Sur les 58 passagers, 53 sont Canadiens. Il s’agit d’un DC4 de la compagnie Curtis-Reid Flying de Cartierville.
 
 

Le départ.

   
 D-part-du-Comumbia-1950.jpgDépart le 13 octobre 1950. Le Columbia devait partir le 12 octobre. Il ne partira que le 13 à cause de la brume. Direction Lisbonne où ils arrivent le 22 octobre 1950.

J’ai reçu un mot  de Mme Danielle Gauvin ( petite fille de Laureat Beaumont qui a été victime dans cet accident)  qui raconte le départ des pélerins vécu par sa grand-mère. Elle ne faisait pas parti du voyage car elle était enceinte.
« Elle a toujours dit que ce 13 octobre 1950 était un matin de froid glacial. Elle est restée longtemps sur le quai et mon grand-père est demeuré longtemps sur le pont du bateau et elle a pu lire sur ses lèvres lorsque le bateau s’éloignait et qu’il saluait encore les siens, cette phrase qui est restée gravée dans sa mémoire :  » Partir c’est mourir un peu ». Et elle ne l’a jamais revu… »

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La traversée de l’Atlantique.

 Pourquoi parler de cette traversée ? Je viens de recevoir un document exceptionnel ( 9 octobre 2010 )  de la part de M. Paul-Emile Arsenault,  écrit en 1953 par le Père Ernest Arsenault (le frère du défunt) …..avec de très nombreux détails sur ce pélerinage. Je vais utiliser ce document pour commenter les photos.

Le départ : .
Le mauvais temps retarde la sortie du bateau. Finalement le 13 octobre à 17heures (5 heures PM) deux remorqueurs tirent le bateau au large et le départ est bien donné. La traversée va durer 9 jours.
La tempête: pendant quelques  jours la mer est terriblement agitée et  » plusieurs dames et demoiselles ont trouvé le berceau dur et peu sympathique. On en a vu appuyés sur la garde du pont, le coeur bien près des lèvres, confier leurs larmes à la vague….. »  Quelqu’un s’écrie « Mon Dieu soit béni pour toutes tes oeuvres…. »  Monseigneur  sur le pont , tranquille, affirme : » quelle belle tempête, n’est-ce pas…. » et une dame de lui répondre : » chacun son goût,……mais moi j’aimerais avoir deux jumeaux que de revoir tout ça… ».
 » …et la Sainte Vierge semblait répondre à nos prières » n’ayez pas peur mes enfants, c’est moi qui ai guidé vos mères et toutes sont arrivées au port du Canada ».
 
« Accueillis par un personnel courtois et de bonne humeur, les pélerins se sont sentis chez eux…..mais ils étaient à l’étroit »
 
 Ces neuf jours seront une véritable petite retraite. « Rien n’a manqué , ni pour l’esprit ni pour le coeur. Comme c’est le père qui rompt le pain des enfants, c’est Monseigneur, surtout, qui a alimenté la vie spirituelle des pélerins. »  Le Père Ernest Arsenault continue un peu plus loin  » Nourris à la même…… table Eucharistique, voguant vers le même but, animés des mêmes intentions, sous le patronage du même père, Mgr l’Archevêque,……… les pélerins sont vite devenus  frères et soeurs ». « la profession, les titres, l’âge, la fortune ont disparu pour faire place aux sentiments fraternels »
 

 

Animation à bord du bateau.  Si Monseigneur Bureau anime la vie liturgique, il prépare également les pélerins à leur voyage  » Monseigneur intéressa grandement les pélerins en les mettant au courant des moeurs et coutumes des pays que nous allions traverser : le Portugal, l’Espagne, la France, et l’Italie. » Avant comme après chaque conférence, les artistes y vont chacun de leurs chansons……mention honorable au talent et à la bonne volonté de M. Oscar Paquet, fameux folkloriste….sachant y mettre le piment ….agréables à tous…… ». « L’orchestre du Columbia ….était épatant…….belle musique adoucie par la flûte de Mlle Anne-Marie Gauvin.
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Accident-avion-obiou-1950.jpgCe  film a été tourné par le Père Paul Emile Giroux qui trouvera la mort au retour du Pélerinage. Ce film malheureusement est très court (24 secondes) et de mauvaise qualité. Il confirme malgré tout que la mer était déchaînée (voir texte au dessus) et les mauvaises conditions de la traversée…….  Cliquez ICI ou sur l’image. 
 
   
Le Père Paul-Emile Giroux est la seule personne qui n’a pas pu être retrouvée juste après le crash. Son  corps n’a été retrouvé qu’à la fonte des neiges, en juin 1951. Je suppose qu’il avait  du confier sa caméra à une autre personne, ou peut-être ses bagages étaient-ils dans un autre vol.
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    Arrivée à Lisbonne le 22 octobre 1950 . Direction Fatima ( Espagne)  puis Lourdes ( France )
Le dimanche matin 22 octobre, la grand messe est célébrée à bord du bateau par Monseigneur et les chants sont accompagnés par l’orchestre. A midi , la terre du Portugal fait son apparition. Tout le monde se lève et applaudit…..après tant d’émotions pendant la tempête!
Découverte de Lisbonne. La ville d’un million d’habitants en 1950 est très propre et bien ordonnée. Pas de « gratte-ciel ». Les constructions sont modestes. A 3 heures PM ( 15 heures ) ils partent pour Fatima qui se trouve à 200 miles ( 322 kilomètres). Les pélerins découvrent alors un pays extrêmement pauvre. Le  Père Ernest Arsenault l’exprime d’une façon étonnante : » Transportons au Portugal 8 millions de canadiens ; donnons-leur tout le pays ( 1% de la superficie du Canada) avec les même moyens de subsistance qu’ont aujourd’hui 8 millions de Portugais : je dis que dans six mois, un bon pourcentage seront morts de misère et de faim, et les autres seront tentés de se jeter à la mer ». Puis il fait une description catastrophique de la situation de ces pauvres gens en affirmant   » …ils vivent comme au XVeme siècle »…..
Il termine de façon aussi explicite : « nous nous disions l’un à l’autre : on en a assez ! « .
 
 
P-lerins-canadiens----FATIMA-et-LOURDES-
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Le 22 octobre au soir ils sont à Fatima. ( photo de Gauche) Ils découvrent le lieu en ces termes : « Une pauvre statue sculptée sur bois, sous une petite cabane construite à claire-voie, marque l’endroit même où la Mère des hommes a demandé à ses enfants de grands sacrifices. J’ai vu des prêtres, des pères et des mères, des époux et des épouses, ……..sceller de leurs larmes des contrats terribles. Nous allions à Fatima, décidés à ne rien refuser  à Celle  qui était descendue en urgence…….La Mère du monde en danger, se montrait exigeante pour le Canada…. ».
Lorsqu’on connait la suite des événements, on ne peut être que touchés par ce texte qui montre le réel chemin de conversion de ces pélerins.
 
 Le 23 ils traversent l’Espagne en train pour arriver le 24 octobre à Lourdes dans le sud de la France ( photo de droite juste au dessus). A cause de l’obscurité à Fatima et de la pluie à Lourdes aucune photo n’est prise….si ce n’est celles-ci.Ils arrivent à Paris le 27 octobre 1950.

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Réception officielle du groupe à l’hôtel de ville à Paris.

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Ensuite les pélerins visitent dans Paris la cathédrale, Notre Dame du Bac, Montmartre……..Je pourrais mettre beaucoup de nom sur ces visages. Mais je tiens à signaler tout spécialement la présence du Père Ernest Arsenault en 4eme position en partant de la droite, col blanc assez large, béret sur la tête, tout vêtu de noir. Ce prêtre n’a pas suivi le groupe dans son retour vers le Canada mais a profité d’être à Rome pour visiter en Afrique sa soeur religieuse. C’est lui qui a écrit le récit du pélerinage dont j’ai fait un résumé un peu plus haut. Il semble s’être arrêté dans son récit à  la visite de Fatima. Il a perdu dans cet accident, son frère Paul-Emile Arsenault.

 

Obiou.jpg   Passage des pélerins à Lisieux le 31 octobre 1950 ( Ste Thérèse de Lisieux).

 

 

ROME  le 1er novembre 1950.


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Cette photo a été prise par M. Armour Landry de Montréal. Le groupe de pèlerins canadiens est là, sur cette place de Saint Pierre de Rome.

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Le groupe reste à Rome du 1er novembre au 13 novembre 1950. Comme je le disais plus haut, trois évènements importants motivaient ce long pélerinage : la promulgation  du dogme de l’Immaculée Conception (le 13 novembre 1950 ), la béatification de Marguerite Bourgeoys et l’année Sainte à Rome (1950).

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Le 4 novembre 1950, les pélerins sont reçus par le Pape. Cette audience avait été obtenue par Mgr Bureau qui faisait parti du voyage.

 

Bénédiction finale le 13 novembre 1950, quelques heures avant le départ…….

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Dernière bénédiction du Saint Père avec indulgence plénière. Cette bénédiction a eu lieu le matin. Les pélerins repartent immédiatement après pour l’aéroport de Ciampino d’où ils décolleront à 14h16.
Mme Linda Clermont me signale qu’on repère très bien sur ce cliché le Père Arsenault juste derrière le prêtre qui a les yeux baissés, en train de faire un signe de croix ( plutôt au centre et devant).

 
 

La tragédie.

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Photo des Alpes françaises, prise d’un DC4 . Je ne pense pas que ce cliché ait été pris par un pélerin avant le crash ( doute). Certes les affaires personnelles ont été récupérées, y compris les appareils photos…….

 

 

Précision de Peter du 29 novembre 2010 sur ce cliché :

« Je me permets d’apporter ma petite contribution à votre blog bien documenté et émouvant sur cette tragédie.
Vous avez raison de douter de la prise de vue depuis le DC4 de la photo des Alpes. En effet il s’agit du Mont-Blanc versant Italien avec de gauche à droite l’aiguille du Goûter, puis le Dôme du Goûter et tout à droite le plus, le Mont-Blanc.
L’arête de ces sommets est orientée NO-SE, l’avion vu la position du moteur suit sensiblement cette direction qui le mènera directement en Italie. Ce cliché n’a donc pas été pris par un Pèlerin.
De plus ce massif est beaucoup plus au Nord que l’Obiou, donc pas du tout sur le plan de vol du DC4. »

On a  retrouvé le journal personnel d’un passager qui était intact et à peine mouillé où l’on pouvait lire : » 16h50 ( soit une heure avant le choc) , nous avons passé au dessus de l’île d’Elbe. L’hotesse vient de nous passer des gâteaux très gentiment. Maintenant nous allons dans l’inconnu . Avant le départ nous avons récité un chapelet pour que notre voyage soit heureux…… »

« Maintenant  nous allons dans l’inconnu…… ».  Cette phrase m’a surpris et elle est surprenante……

CRASH

 

400 km/h . Choc frontal ( certains pensent que l’aile droite a accroché la paroi rocheuse en premier)  . 1/1000e de seconde. Une explosion entendue dans toute la vallée. Le « Canadian Pelgrim » s’écrase contre l’Obiou ( Mont Altier) avec 58 personnes à bord et tombe dans le vide jusqu’au premier haut plateau .  Les débris sont éparpillés sur plusieurs kilomètres. Aucun survivant……
Que s’est-il passé pour que le pilote vole à plus de 100km de la trajectoire normale?

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Cliché explicatif d’Eric Boeuf. Eric a souvent dit qu’il manquait 40m d’altitude à cet avion pour passer sans encombre. Sur le cliché de droite on peut se demander s’il ne manquait pas beaucoup moins….quelques métres peut-être !

 

Une hypothèse que j’ai entendue plusieurs fois de la part des familles : 

J’ai été particulièrement attentif lorsque Louis Edmond Hamelin (reprenant l’hypothèse de certaines familles) a parlé devant la Télévision Canadienne en septembre 2010, de la réparation rapide du 4eme moteur de l’avion, en Italie, réparation qui n’est pas signalée dans le rapport de gendarmerie. L’avion n’est-il pas reparti d’Italie avec une panne sérieuse sur ce 4eme moteur ?

Pour corroborer cette hypothèse du 4eme moteur défectueux, voici une autre information. Il semblerait que l’équipage ait demandé quelques minutes avant l’accident de voler à une altitude plus basse (manque de puissance)  pensant avoir dépassé les plus hauts sommets des Alpes. La trajectoire n’aurait-elle pas été également  volontairement raccourcie (en passant sur les Alpes)  pour arriver plus tôt à Paris ? Ce sont des choses qui sont en principe transcrites dans le carnet de bord….Mais voilà ! ce fameux carnet de bord qui avait  été retrouvé juste après l’accident, a ensuite définitivement disparu. Une preuve supplémentaire ?

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18h15 Les secours s’organisent.
 
 

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Les guides de haute montagne, les gens de la vallée, repèrent à la longue-vue l’épave de l’avion . Mais les secours ne peuvent se mettre en route sans un minimun de logistique. On tente de remettre en route un vieux téléphérique forestier qui ne veut pas démarrer. On en change les câbles. Les secours ne partent que le lendemain matin.

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Une nuit très longue, très froide, où les secours se mettent en place. Le téléphérique est remis en route. Le matériel arrive en grande quantité. 250 volontaires sont prêts à partir dès l’aube. Les militaires informent le monde entier ( par la Presse ) de l’évolution de ce travail de secours.
Mais les 300 volontaires ne peuvent monter que le lendemain matin, dans des conditions difficiles du fait de la neige et du froid. Là haut, ils découvrent l’ampleur du désastre sur plusieurs kilomètres  …….spectacle désolant et terrible selon le  témoignage de ceux qui y étaient.

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Les secours se mettent en route au petit matin.

Cet accident est le premier  de cette ampleur. Avant la guerre de 39-45 les vols touristiques n’existaient pas. En 1950, c’est donc le tout début de ce genre de vols  et le monde entier en découvre aussi toute l’horreur en cas d’accident. J’ai moi-même toujours entendu dire pendant  mon enfance  de la part de mes parents, la consternation qu’avait créé cet accident. Aujourd’hui encore le cimetière de La Salette Fallavaux est continuellement visité. Autre exemple, le responsable du musée de Pellafol me disait que tous les étés, il y avait 2 à 3 familles canadiennes qui passaient tous les jours……avec grande émotion.

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Ascension difficile.  Deux choses m’ont frappé : la première, il me semble qu’il y a des femmes dans ce groupe en particulier au centre, en anorak blanc, sur agrandissement cela ne fait aucun doute ( cette personne d’ailleurs, curieusement ne porte pas de gants ! détail……) . La deuxième, c’est  l’immense vide qui se trouve juste derrière ce groupe et que l’on ne voit pas dans un regard rapide.
Cette photo provient du musée de Pellafol ( avec autorisation 19/08/2009).  J’ai mis  d’ailleurs un article tout à fait en bas sur ce petit musée qui m’a reçu très aimablement ( descendez et vous le trouverez)  .
Le musée signale qu’il s’agit du passage du « Couravou ». Mr Eric Boeuf, alpiniste de l’extrême ( légion d’honneur)  et avec qui je suis en contact très régulièrement m’écrit : » …il ne s’agit pas du Couravou qui est impraticable à cette époque (surtout  sans corde)  mais du « Petit Endroit ».




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Les volontaires progressent lentement menés  par les guides de haute montagne.  Dans l’ovale on voit très bien sur l’original une file ininterrompue de bénévoles.

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Secours-accident-Obiou-novembre-1950.jpg                                               Les pentes sont très glissantes sur certains passages (témoignage).

 

L’arrivée sur les lieux…….

 

Sauvetage-Accident-Obiou-1950---GB-3-.jp                                                Recherche des corps sur des pentes verglassées.

 

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Serviette-de-Mgr-Bureau-Accident-Obiou.j                                            La serviette de Mgr Bureau avec des souvenirs  pour ses proches.

 

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No comment……
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accident-obiou---photo-mus-e--encadr-.jp                       A l’éparpillement des morceaux d’avion et …..des corps , on devine la puissance du choc.

 

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Photo musée Pellafol ( avec autorisation ).

 

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  Je pense qu’il s’agit d’un moteur du DC4. Photo prise le 15 novembre 1950 dans l’éboulis de « Casse Fouira ».   Photo musée de Pellafol  avec autorisation.

 

accident-avion-pelerins-canadiens-1950.j                          Certains corps ont du mal à être retrouvés et les recherches se font partout 

 

Accident Obiou 1950

 

     Accident de l'obiou novembre 1950
Photo se trouvant sur un article de journal (adressée par M. André Ringuette, canadien) 
 
 
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Journal adressé par M. Ringuette 
 
 
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Accident-Obiou-1950.jpg3.jpg                                                 Au loin, on remarquera les personnes qui font des recherches……

  

 

Accident Obiou 1950. Pélerins canadiens.3

 

 

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Redescente des alpinistes. J’ai pu rencontrer quelques-uns d’entre eux : ils ont tous été marqués à vie. Lors des commémorations du 19 septembre 2010 à Québec M. Hamelin également ( qui était sur place en novembre 1950) a  livré un témoignage poignant devant la télévision canadienne.

 

 

Accident-de-l-Obiou-1950N4191.jpg                                                                                 Photo 2009, musée Pellafol.   

Cet été  2009,  plusieurs personnes sont montés sur les lieux du crash et ont fait des photos…..je vous en dirai plus dans l’article sur le musée de Pellafol qui sera prêt début septembre 2009.

La descente des victimes dans la vallée ……

Du lundi 13 novembre 1950 au vendredi soir, sans interruption, les corps sont descendus, un à un, sur traineau ou sur brancard, jusqu’au téléphérique forestier qui a pu être remis en marche ( voir plus haut)
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Le téléphérique forestier a pu être remis en marche. On voit sur ce cliché que l’armée participe à ce pénible labeur . ( cliché musée Pellafol avec autorisation )Seul le corps de l’abbé Giroux demeure introuvable. Il sera retrouvé le 13 juin de l’année suivante et sera transferré à la cathédrale de Grenoble le 14 juin 1951.Les victimes sont mises dans l’école communale puis dans l’église du village le plus proche de » La Croix de la Pigne ». Déjà les familles  et des délégations canadiennes sont sur place.
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L’abbé Proulx de Sainte Anne-de-la-Procatière accompagné du RP Ubald Villeneuve, tous deux venus du Canada pour la cérémonie des funérailles, observent l’Obiou .
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L’Eglise de La Croix de la Pigne se remplit des cercueils qui sont couverts de fleurs. Mgr Roy du Canada chante un premier « Libera  » et remercie la France et les sauveteurs. « Notre immense gratitude va à ces admirables sauveteurs qui ont risqué leur vie pour arracher à la montagne, nos chères victimes……. »
Personnellement j’ai entendu dire que l’héroïsme n’avait pas été de monter à 3000m mais bien de constater l’ampleur du désastre……un souvenir qui marque à vie.
Samedi matin les corps sont acheminés  par camions militaires vers Grenoble ( ville épiscopale) qui se trouve à 60 km.
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Arriv-e---Grenoble-des-victimes-de-l-Obi                         Arrivée des corps à la cathédrale de Grenoble. Les journalistes du monde entier sont là.

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Samedi 15h. Cathédrale de Grenoble. Cérémonie funèbre. Remontée de la procession entre les cercueils. A droite Mgr Roy chante un deuxième « Libéra » . L’oraison funèbre est prononcée par Mgr Caillol, Evêque de Grenoble. La cathédrale est pleine: 30 000 personnes attendent dehors.

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Direction Chapelle Saint Roch qui se trouve au centre du cimetière de Grenoble.

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La traversée de Grenoble des 58 victimes . Direction  La Chapelle St Roch à travers une haie de 40.000 personnes .Tout le clergé de Grenoble est présent.

 

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Puis suivent la longue file des camions militaires transportant les cercueils..

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L’arrivée au cimetière.

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cimeti-re--Saint-Roch.jpg Cimetière et chapelle Saint Roch. Les corps seront transferrés en 1953 à La Salette Fallavaux.

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Au même moment des cérémonies à Québec et à Saint-Célestin de Nicolet.

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Photo prise à Saint-Célestin de Nicolet où a lieu la plus grande cérémonie le 25 novembre 1950 avec 350 paroisses venues de 20 diocèses différents. Un hommage appuyé est rendu au président général des cercles Lacordaire et Sainte Jeanne d’Arc, Mr Roger Ellyson.

 

Les jours suivants……..

Le 18 novembre 1950 un grand office religieux se tient en la cathédrale de Grenoble, en présence de Mgr Maurice Roy et de Mgr Alexandre Caillot. Puis les cercueils sont amenés au cimetière de St Roch à Grenoble.

Le 19 novembre 1950 : office religieux pour cinq protestants qui étaient dans l’avion.

Le 13 et 14 Juin 1951, à la fonte des neiges, une équipe remonte sur les lieux de l’accident pour retrouver le corps  de l’abbé  Giroux. Il est transféré le 14 juin au cimetière de Grenoble.

Le 20 Aout 1951 Inhumation des corps dans le cimetière du Petit Sablon en présence de Mgr Garant, évêque auxiliaire de Québec.

Puis en 1953, transfert des corps dans le cimetière de La Salette Fallavaux, pour 47 catholiques. Les familles n’ont pas pu  malheureusement rapatrier les corps, l’Eglise s’y étant opposée pour diverses raisons. (Hormis le corps d’Odila Doré qui fut transferré à Québec).

En 1955, les 5 protestants sont également entérrés à La Salette Fallavaux.

 

 

Le témoignage reçu récemment de la part de M. André Ringuette (canadien).

 

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Photo de M. André Ringuette  (à droite) et de son ami Jean Marc André  prise le 20 ou 21 mai 1951 le lendemain de la mise en terre des cercueils. « Le gardien du cimetière nous avait dit que nous étions les premiers canadiens à visiter les lieux de sépulture. Le capitaine de l’avion était un copain de mon frère ainé également pilote d’avion……….. »  

 

Voici la suite de son mot  «  Voici le pourquoi de ma présence à Grenoble en mai 1951 : ayant gradué en Génie Electrique à l’Université laval de Québec fin avril 1951, j’ai été invité par « Electricité de France » à faire un stage de 5 ou 6 mois en France. Nous avons fait des stages un peu partout (Paris, Marseille, la côte d’Azur, les Pyrénées, Biarritz etc……) Ce fut un séjour instructif, intéressant. »

M. Ringuette (84 ans aujourd’hui) m’a fait parvenir avec cette photo des articles de journaux concernant la thèse du géographe Louis Edmond Hamelin (qui lui aussi était en France en 1950. M. Hamelin a même participé aux premiers secours en novembre 1950). Sur ces articles de journaux reçus, j’ai trouvé des photos rares concernant les premiers secours. Elles se trouvent un peu plus haut.

Un grand merci M. Ringuette.

 

Aujourd’hui  : retour sur les lieux

 

cimetiere-canadien--obiou-1950.jpg Photo du mémorial et du cimetière se trouvant à 15 km  du  Sanctuaire Notre Dame de La Salette.

 

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Grande surprise en rentrant dans la chapelle du cimetière : je trouve que les couleurs et les dessins sont relevés. En m’avançant près de l’autel, je  découvre une photo de ces pélerins, devant le pot de fleurs blanc. Cette photo se trouve juste au dessous : vraiment touchant.
Lors des commémorations, le Recteur de Notre-Dame-de-La-Salette nous expliquait que les peintures  de la chapelle représentaient la Bienheureuse Marguerite Bourgeoys au Québec entourée des enfants Amérindiens dont elle s’occupait.
Wikipédia nous rappelle en 2 mots son parcours : « Sainte Marguerite Bourgeoys, née à Troyes en France le 17 avril 1620 et décédée le 12 janvier 1700 à Ville-Marie au Québec, est la fondatrice de l’enseignement du français à Montréal. Elle a été canonisée le 31 octobre 1982 par Jean-Paul II « .
Les pélerins canadiens allaient justement à Rome en 1950 pour sa béatification, dernière étape en 1950 avant sa cannonisation en 1982.
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Audience des pélerins avec le Saint Père.
 
 
  accident-obiou-1950.jpgLes 47 tombes sont disposées dans le même ordre que dans l’avion.
 
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Mémorial qui se trouve dans le cimetière canadien depuis 2010. Il a été fabriqué avec les pièces de l’avion accidenté à l’initiative de M. Eric Boeuf. Chacune de ces pièces a été redescendues de la montagne en 2010, soit par hélicoptère (plusieurs rotations), soit par l’équipe des bénévoles. Le dessin a été imaginé par M. Kamel Attab qui l’a ensuite réalisé avec ses élèves du lycée de Bains les Bains. Il représente l’apparition de Notre Dame de La Salette  (1846) et les 2 jeunes témoins, Mélanie et Maximin. Sourire : à droite du jeune Maximin, son chien qui effectivement s’est endormi pendant l’apparition.
Pour lire les explications, la création et la mise en place du mémorial ( 2010 )  : Cliquez ICI.
 
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Dessin représentant le mémorial. Il m’a été offert lors des commémorations en 2010.
 
                                                         crah-obiou-1950.jpg       Cinq  membres de l’équipage sur sept (à priori protestants)

En voyant ces cinq tombes, je ne peux m’empêcher de vous raconter une belle et drôle d’histoire. En effet, vous l’avez peut-être repéré, il y a d’un côté 47 tombes catholiques (canadiens francophones) et de l’autre les 5 membres d’équipage protestants (anglophones). Entre les deux, un mur que l’on voit sur la gauche. Lors des commémorations, tout le monde est tombé d’accord, sous la houlette du recteur de ND de La Salette, le Père Hervé Bougeard, de démolir ce mur. Donc, lors des commérations de 2010, il y a eu aussi ce beau geste, et un beau souvenir !  Tous enfants du même Père…..

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Composition de l’équipage .

Capitaine Orville Alfred Olmstead ( commandant de bord, Montréal )
Robert James Hendersen ( 1er officier, Willowdale, Ontario )
Henry Thomas Warkentin ( Navigateur, Lakeside-Heights)
Arthur Bethwell ( Navigateur, Montréal )
Dennis Norman Nichols ( radio-télégraphiste, Ville Saint Laurent)
Helen Marjory Johnston ( Hôtesse Montréal )
Roderick Malcom Mclsaak ( commissaire de bord ; Ville Saint Laurent)

Helen Marjory Johnston, hôtesse de l’avion, était maman d’un jeune bébé…..aujourd’hui 60 ans environ. Ce monsieur est passé en 2009 dans ce cimetière, à Corps….. avec beaucoup d’émotion. Il en a été de même pour ceux qui l’accompagnaient.
Par ailleurs ce monsieur a souligné par courrier  à l’Evêché de Québec, avec Eric Boeuf et d’autres familles, l’importance que revêtait pour lui  la mise en place du mémorial ( 60eme anniversaire) dans le cimetière de La salette Fallavaux.


Caroll et Roberta Hendersen 
les 2 filles du premier officier de l’équipage ont découvert avec grande surprise le site « Mémoire du Champsaur » en janvier 2011 ……..malheureusement après les commémorations. Elles ont bien-sûr regretté de ne avoir pû venir en France en novembre. Elle sont en contacts aujourd’hui avec Danielle Gauvin (Canada) et  avec notre groupe de bénévoles français (via ce site).

 

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« Ici reposent les pélerins canadiens morts sur l’Obiou dans un accident d’avion le 13 novembre 1950 . » Ce mur est perpendiculaire au mémorial de 2010.
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Notre Dame de La Salette au premier plan (1787 m)  et en face l’Obiou dont le sommet est à 2793m. Le cimetière des pélerins se trouve dans la vallée. L’avion a percuté cette barre rocheuse pratiquement à son sommet. L’explosion a été entendue dans toute la vallée. Un habitant affirmait avoir vu l’avion, dans une trouée de nuages, juste avant l’explosion dont il a compris malheureusement l’origine.

M. Eric Boeuf (initiateur des grandes commémorations de 2010 ) pense que l’avion a percuté la barre rocheuse  40m  au dessous du sommet !  Voici son mot : « …..le pilote aurait  demandé l’autorisation de voler à 9000 pieds au lieu des 10.500 initiaux…9.000 pieds de mémoire cela fait  2753 mètres  et l’Obiou est à 2793 m… ! « 

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La montagne de l’Obiou vue sous un autre angle.
Cette photo a été prise sur les terres de Jean-Pierre Hostache (commune de Pellafol). Compte tenu de la proximité, son père a participé aux premiers secours : c’est un souvenir terrible. Jean-Pierre Hostache a donné son témoignage lors des commémorations de 2010.
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Le Musée de Pellafol  :

Un musée sur cet accident est ouvert au hameau de Pellafol à 7 kilomètres du village de corps. Ce musée  est en possession des photos du sauvetage. Il est tenu par des bénévoles. Le batiment a été refait en avril 2009  et l’ensemble des clichés a été  mis sur des supports d’exposition.

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Musee-accident-Obiou-a-Pellafol.jpgMusée de Pellafol. La visite est émouvante.
Pour découvrir ce musée cliquez ICI .

Photos de quelques personnes citées dans l’article.

Je vous communique  les photos  des personnes dont il a été question dans cet article , ou celles  des personnes dont les familles m’ont contacté.

Monseigneur Bureau né en 1903 à Saint Vital de Lambton, ( 47 ans au moment de l’accident )accompagna ce pélerinage. C’est lui qui l’organisa pour une bonne part et qui obtint une audience avec le Saint Père. Il était licencié en philosophie, docteur en théologie, docteur en droit canonique, licencié en droit civil….Il fonda la faculté de droit canonique à l’université Laval de Québec.

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Le Père  Paul Emile Arsenault né le 17 Août 1904 ( 46 ans au moment de l’accident ). Cette photo m’a été transmise par Mme Linda Clermont de Montréal, avec qui j’ai eu plusieurs contacts épistolaires pendant la rédaction de cet article. Le père Arsenault était très aimé de ses paroissiens  de Saint Philibert ( Beauce) . Des photos telles que celle-ci ont  très vite circulé et une statue a été érigée. ( voir dessous )

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Statue érigée  par les paroissiens en mémoire du Père Arsenault…et  toujours très fleurie en 2014 !
J’ai reçu cette photo de Mme Clermont  en novembre 2009 . A cette occasion elle me rappelait que la Paroisse de Saint Philibert  avait brulé en février 2009 ( acte criminel ) et que seule cette statue demeurait. ( on devine  les ruines de l’église derrière) .

 

 
M. Laureat Beaumont. Né à l’Ancienne Lorette le 20 Aout 1902. ( 48 ans au moment de l’accident ) . Sa petite fille , Mme Beaumont de Québec m’a écrit à plusieurs reprises pendant la rédaction de cet article . Et c’est d’ailleurs à partir de sa demande que j’ai approfondi mes recherches pour retrouver des photos de l’époque.
M. Beaumont  était commerçant, homme d’affaires et agriculteur à l’Ancienne-Lorette, près de Québec. Il  a eu 15 enfants, dont 14 sont encore vivants aujourd’hui. C’était un homme apprécié pour sa générosité.  Son épouse ne l’avait pas accompagné dans ce dernier voyage puisqu’elle était enceinte. Cet enfant , né en 1951, a été appelé Lauréat comme son père,  et a été baptisé  par l’Archevêque de Québec, Mgr Maurice Roy.( qui avait célébré les funérailles à Grenoble comme nous l’avons dit plus haut).

Mme Danielle Gauvin ( petite fille de Laureat Beaumont, dont la mère, 83 ans aujourd’hui, était l’aînée des 15 enfants) est passée avec son mari et ses propres enfants à deux reprises  au cimetière de La Salette-Fallavaux. Il est possible qu’elle vienne en France pour participer aux commémorations du 60eme anniversaire de cet accident en novembre 2010.

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Abbé Paul-Emile Giroux né le 23 juillet 1918. Il a été un des 14 prêtres tués dans cet accident. Il avait 32 ans. Il est question de lui dans cet article. En effet  ce  prêtre n’a  pas pu être retrouvé dans la montagne en novembre 1950 au moment des secours ( le seul introuvable du groupe)  mais seulement en juin 1951.
Il était vicaire à Château-Richer.


Odila Doré ( Mme Joseph Clermont ) de Québec, née le 19 avril 1889 à Sillery .61 ans au moment de l’accident. Elle fut la seule personne du groupe à être rapatriée au Canada après cet accident.

 

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M. Roger Ellyson né le 21 juillet 1917. Né à Saint Celestin de Nicolet .Il participa pour l’essentiel  à l’élaboration de ce pélerinage. Il était président général des cercles Lacordaires . Un homme brillant sur bien des points et excellent orateur. La photo de Saint Célestin de Nicolet qui se trouve un peu plus haut montre l’importance de la foule venu rendre témoignage à son action dans les cercles Lacordaire, dans les milieux catholiques, dans sa ville .Il s’était marié en janvier 1943 avec Mlle Isabelle MacMahon. Il laissa une petite fille de 2ans Micheline , et un bébé de 4 mois Gaston.

 

 

M. et Mme Demers 51 ans et 45 ans au moment de l’accident . J’ai été contacté le 13 novembre 2009 par un membre de leur famille et je transmets bien volontiers les renseignements que j’ai en ma possession.
Le Dr J-Ulysse Demers est né à Saint-Pierre-Baptiste, Mégantic, le 26 avril 1899. Il fit ses études classiques au séminaire de Québec et ses études de pharmacien à  l’université de Montréal .
Bachelier en 1922, il obtint sa maitrise en 1941 et son doctorat en 1942 de l’université Laval où il devint directeur des études à l’école de Pharmacie.
Marié à Thetford-les-Mines, le 21 Juillet 1930 à Doria Caouette née le 21 Juin 1905 à Thetford-les-Mines. Ils ont  laissé deux enfants adoptifs : Suzanne et Jacques.

 


M. et Mme  J Amédée Ménard, 60 ans et 55ans au moment de l’accident.  J’ai été contacté le 28 novembre 2009 par un membre de leur famille. Toujours très touchant de recevoir des mots des familles….60 ans après !

M.Ménard est né à L’Islet le 26 février 1890. Cultivateur. Il s’est marié à L’Islet le 14 Juillet 1914 avec Yvonne Bélanger, née le 10 novembre 1895 à L’Islet. Ils ont laissé quatre enfants : Dominique des Missions Etrangères, Anne-Marie, Zéphirim et Clément. Leur fils, M. l’abbé Philias Ménard ( 5eme enfant ) , vicaire à Rivière-Ouelle, est décédé dans la même tragédie.

M. l’abbé Philias Ménard  était vicaire à Rivière-Ouelle , 31 ans au moment de l’accident . Il accompagnait ses parents ( dont la photo est juste au dessus ) dans ce pélerinage .
Né à L’Islet le 26 octobre 1919. Etudes au Petit puis au Grand séminaire  de Québec. Ordonné prêtre le 26 mai 1945. Il laisse trois frères ( Dominique, Zéphirim et Clément) et une soeur Anne-Marie.

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Alice et  Alphonse Michaud (Plessisville ) 55ans et 51 ans au moment de l’accident . M.Alphonse Michaud est né à Plessisville le 5 Juillet 1895. Il était cultivateur. Son épouse, Alice Marcoux est née à Saint Ferdinand de Mégantic le 7 Juillet 1899. Ils se sont mariés à Saint Ferdinand le 9 Octobre 1917. Ils ont laissé 19 enfants. Joseph, Mme Henri Breton ( Gemma ) , Roland, soeur Marie André ( Lucille ) et soeur Ste Gabrielle ( Gabrielle ) , Jean-Louis, Mme Jean-Louis Fradette ( Marguerite dont il est question un peu plus bas ), Mme Arsène Fradette ( Denise) , Yvon, Jacques, Lauréat, Thérèse, Georgette, Solange, Julienne, Donald, Rose-Hélène, André et raymond.
Une grande famille donc durement éprouvée……
Mr et Mme Michaud sont bien présents  dans ma mémoire. En effet  leurs enfants ( en particulier Marguerite Fradette née Michaud et son mari Jean-Louis ) sont passés à plusieurs reprises. Le 27 mai 1990 ils ont laissé cette plaque en souvenir :

Mais ils sont également passés en février ou mars 2009 en laissant un témoignage poignant sur le cahier qui se trouve à l’intérieur de la chapelle du cimetière. Curieusement Eric Boeuf ( voir son article un peu plus haut ) m’en a également parlé récemment. Peut-être seront-ils là pour la commémoration du 60eme anniversaire de cet accident ( novembre 2010 ) .

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MADEMOISELLE ÉVA GUILBAULT Grondines,Portneuf. 45ans au moment de l’accident. J’ai été contacté le 18 novembre 2009 par un membre de sa famille.
Née à Grondines, le 24 avril 1905. Fit ses études à l’école du village et au couvent de Deschambault. Modiste de chapeaux. Fille de M. et Mme Émile Guilbault, elle laisse en outre huit frères: Paul, André, Yvon, Roger, Gilles, Jean-Charles, Guy, Marcel; et cinq soeurs: Louisette, Rollande, Hortense, Mme Joseph Rivard (Fernande), Mme Després (Marie-Claire). Elle fut la première présidente du cercle de Grondines.

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Fortier Henri Obiou

M. Henri Fortier. Agé de 59 ans au moment de l’accident.  J’ai reçu le 05/02/2010 un mot très gentil ( et encourageant pour l’énorme travail d’Eric Boeuf ) de la part de Mme Francine Fortier petite fille d’Henri Fortier.
Son grand père est né à Saint Henri, le 06 novembre 1891. Boulanger et marchand de grains. Henri Fortier s’est marié le 26 janvier 1915 à Béatrice Grégoire. Il laissa 8 enfants, Roland, Gérard, Gaston, Robert, Gilberte ( Mme Henri Côté), Madeleine ( Mme Georges Fortin), Françoise ( Mme Irénée Fournier ), Georgette ( Mme Irénée Dion). Veuf , il se remaria le 20 juin 1934 à Eliette Fontaine et eut 2 enfants : Raymond et Yolande.

Mme Francine Fortier qui m’a écrit, est née en décembre 1950 ( 1 mois après cet accident ). Voici ce qu’elle me dit de son grand-père :  » Mon père, soit son fils Rolland Fortier, m’en parlait souvent et il avait toujours les larmes aux yeux………Je n’ai donc malheureusement pas connu ce grand-père mais Dieu ciel que j’en ai entendu parlé……..Ce fut une tragédie épouvantable pour notre région et mes parents me le rappelaient souvent……Il était boulanger à St-Henri de Lévis et surtout il était très généreux envers la classe la moins nantie.  Il donnait régulièrement du pain et effacait les factures dûes souvent à l’occasion de Noël ou autre fêtes: ces dires me viennent de mon père. C’était un homme de classe avec beaucoup de compassion pour son prochain. J’aurais tant voulu connaiître ce grand homme.  Quand mon père en parlait, il avait toujours les larmes aux yeux, maintenant qu’il est rendu avec lui, ils doivent se jaser amplement «  ( j’ai laissé cette dernière expression (typiquement canadienne) car elle est également très forte pour nous français).

Elle termine ce courrier ainsi :  » Je sais qu’il y aura une grande cérémonie à Québec pour honorer nos chers disparus, j’y serai assurément. Que ça fait du bien de pouvoir faire un retour sur notre histoire et cela grâce à M. Boeuf et également à de nombreux bénévoles.  Merci encore. » 

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Oscar Paquet
Oscar Paquet,   51ans au moment de l’accident. Marie Paquet, sa petite fille, a envoyé à Eric Boeuf un mot très gentil le 20/02/2010, qu’il m’a transmis. Plus qu’un mot,  il s’agit d’une véritable petite biographie.  Alors qu’elle parle de la perte d’un être cher, Marie arrive à redonner vie à ce grand-père hors normes. Il s’agit d’un très très bel hommage !  Pour le lire cliquer ICI  ( mais en faisant une lecture descendante vous le trouverez également ).

Oscar Paquet est né à Saint-Sauveur de Québec le 30 avril 1899. Il fit ses études à l’académie de Saint Sauveur et fonda en 1924 ( 25 ans ! ) l’imprimerie Royale Enr. Marié le 30 avril 1922 à Adrienne Dion le 30 avril 1922 ….le jour de ses 23 ans. Il a eu 10 enfants : Raymonde ( soeur Marie Bernard), Emile, soeur Cécile, Léonce, Fernande, Philippe, Antonin, Edith, Isabelle et Constance.
Il fut chantre attitré pendant 20 ans des messes quotidiennes à l’église de Saint Sauveur . Folkloriste québecois bien connu au Canada français et dans les états franco-américains.

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Voici le témoignage de la famille d’Aline Levesque :

Aline Lévesque est née le 3 août 1921 à Saint-Pacôme de Kamouraska. Elle était l`aînée d`une famille de 12 enfants et était propriétaire d`une auberge.

Aline était veuve d`un premier mari qui était décédé 1 an auparavant et elle avait eu un fils de ce mariage. Son fils avait 3 ans lorsque son père est décédé et 4 ans lorsqu`il a perdu sa mère.

La veille de son départ pour la grande traversée elle s`était mariée en seconde noce à Ernest Timmons soit le 12 octobre 1950.

Ils firent la traversée en bâteau et étaient supposés revenir en bâteau mais le mal de mer les ont fait changer d`idée et ils ont échangés leurs billets de paquebot avec 2 prêtres du Québec qui voulaient demeuré en France quelques jours de plus. Malheureusement tel était leurs destin.

Lors de leur décès Aline Lévesque avait 29 ans et Ernest Timmons 27 ans.

Leur vie sur terre a été brève comme leurs souffrances, nos pensées pour eux sont dans nos coeurs ainsi que les souvenirs.

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M. et Mme Achille Goulet ( Beauceville) . M. Goulet est né à Saint-Gervais de Bellechasse, le 20 avril1898. Il fait ses études à l’Ecole Normale Laval de Québec et devient professeur à Plessisville de 1918 à 1923. Puis il devient professeur de pédagogie et de mathématiques à l’Ecole Normale  de Beauceville.
Marié le 29 juin 1921 à Olivine Faucher ( ce prénom a été confirmé par les recherches de M. André Garant ) née à Plessville le 16 juin 1900. Ils laissent douze enfants: Madeleine, Yvonne, Thérèse, Monique, Cécile, Philippe, Louis, Jean, André, Pierre, Philias et Hélène.
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J’ai reçu  aussi cette photo (et son commentaire) en février 2013 de la part d’un membre de la famille. Un grand merci.
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Accident Obiou 1987
Plaque se trouvant dans la chapelle des « sept douleurs » , rappelant le passage en juillet 1987 d’une délégation de canadiens dont plusieurs parents de victimes.

Pour lire le sommaire des articles sur cet accident :  Cliquez ICI .

1 / Articles de philippe Lecourtier (webmaster)

1 / Les causes et le déroulement de cet accident  avec des photos assez rares :  Cliquez ICI .
2 / Le musée de Pellafol (au pied de l’Obiou ) qui parle de cet accident : cliquez ICI.
3 / Les commémorations du 13 novembre 2010 en France  Cliquez ICI.
4 / Très beau témoignage de Soeur Isabelle Paquet sur les commémorations Cliquez ICI.
6 / Lettre de Danielle Gauvin (Canada) pour les commémorations 2011 Cliquez ICI.
7 / Témoignage sur le  Père Emile Arsenault (décédé dans l’accident)   Cliquez ICI.

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