La Trivalle : grand rassemblement guides et scouts de France 1973
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Pourquoi cet article sur le site « Mémoire du Champsaur »
Le Père Louis Jullien-Laferrière d’Aix-en-Provence m’a confié en 2006 entre 2000 et 3000 photos faites au cours de son long sacerdoce (colonie de vacances dans les Alpes, paysages du Champsaur, école Sainte Jeanne d’Arc….). La majorité de ces photos se retrouvent dans « Mémoire du Champsaur ». Mais il a également participé à cette grande rencontre en 1973 où Il a fait partie des prêtres qui concélébraient ce jour-là.
10.000 personnes……la population d’une petite ville.
Ce grand rassemblement des Scouts et Guides de France a beaucoup marqué les esprits. Que reste-t-il aujourd’hui, en 2011, de Trivalle ? Voilà la grande question.
Vous trouverez sur ce diaporama une centaine de photos de Trivalle 1973.
Histoire de ce rassemblement Guides et Scouts.
En effet, fin juillet 1973, 10.000 responsables guides et scouts de France se sont retrouvés dans la commune de Mons La Trivalle (proche du Larzac) pour faire le point sur l’avenir du scoutisme, son organisation, sa place dans la société. Cette rencontre a été fondamentale. Elle s’est déroulée dans la bonne humeur et dans un ambiance très « mai 1968 ».
Ce rassemblement peut être qualifié d’historique par son importance numérique mais surtout par les conséquences positives et négatives sur le scoutisme.
Depuis quelques années le scoutisme connaissait une sorte de conflit de générations. Les jeunes aspiraient à un grand renouveau, surtout depuis mai 68. Certains cadres refusaient tout changement. Il était donc temps de réfléchir à la question.
Voici le témoignage de Michel Seyrat sur ce rassemblement de Trivalle:
Michel Seyrat a été pendant plusieurs années Commissaire général adjoint des Scouts de France et plus récemment conseiller du délégué général des SGDF.
« Les Journées nationales ont toujours quelque chose d’un peu rituel. Devant le besoin de communication et devant la « crise d’identité » qui touchait alors nos deux mouvements (guides et scouts), les Journées nationales de La Trivalle, dans l’Hérault, à l’été 73, communes aux Scouts de France et aux Guides de France, ont été longuement et soigneusement préparées. Elles voulaient offrir aux 10 000 participants de se retrouver dans un temps de scoutisme heureux, moderne et dynamisant. L’autre objectif était de permettre à tous de s’exprimer, de dire ce qu’ils avaient sur le cœur et dans le cœur, lors de multiples ateliers résumés ensuite dans un « grand livre ». Ce n’était ni un « happening », ni un « woodstock scout », comme certains l’ont dit, mais une occasion rare et mûrie de permettre aux cadres de prendre conscience du scoutisme qu’ils proposaient et d’exprimer celui qu’ils souhaitaient promouvoir. Si les suites de ce rassemblement ont parfois déçu, c’est une autre histoire.
Respecter à la fois la forme et l’esprit
Ce travail sur le fonctionnement des canaux de démocratie interne et leur mise en route a permis aux deux mouvements de vivre plus sereinement pendant de longues années, après une période de « turbulences ». Nous étions convaincus que nous avions tout à gagner à solliciter l’intelligence collective du mouvement et à organiser sa libre prise de parole. »
Est né de ce rassemblement l’Appel à l’Espérance qui se trouve juste au dessous.
Voici l’Appel à l’Espérance lancé lors de ce rassemblement en 1973.
Le scoutisme que nous proposons est un choix.
Aujourd’hui, éduquer c’est transformer le monde.
L’homme est notre première parole.
Ce que nous vivons avec les plus jeunes dans le concret des jours
est la marche patiente qui grandit l’homme.
C’est en nous que nous devons commencer
par réconcilier l’homme avec sa dignité.
Nous sommes loin, il faut marcher jusqu’au bout de nos choix.
C’est aujourd’hui que le Christ nous libère.
Une révolution change sans cesse notre cœur,
Jésus-Christ vient de nous ouvrir tous les possibles de l’homme.
L’espérance n’est pas morte si nous acceptons d’en être les témoins.
Devenons capables de parler au futur.
Échappons au piège du tout ou rien,
les situations ne seront jamais totalement pures.
Chacun de nous aura-t-il pourtant le courage
d’être le premier chrétien de son temps ?
Inventons un scoutisme qui soit un nouveau regard.
Notre scoutisme ne peut pas s’accommoder
d’un monde qui ne veut rien changer.
Notre scoutisme ne peut se faire complice
d’un monde qui enferme l’homme dans le mépris.
Nous ne pouvons plus accepter que ce soit les objets
qui choisissent notre avenir.
Jésus-Christ nous rend aussi capables de colère et d’indignation.
Il nous fait devenir contemporains des béatitudes.
Chaque fois qu’un enfant apprend à juger le monde
et à se reconnaître lui-même dans ses actions,
C’est un pari sur l’homme qui est gagné
et c’est une liberté qui échappe au profit.
Inventons des rencontres du scoutisme qui soient moteurs d’exode;
nous y apprendrons à parler le provisoire.
En nous arrachant à nos mentalités,
Chacun de nos actes deviendra une Pâque nouvelle.
Cassons la routine là où nous sommes, les intentions ne coûtent rien.
Sommes-nous prêts à payer le prix de nos actes?
Commençons donc par nous demander les uns aux autres
comment ne pas étouffer l’avenir,
et comment faire naître à la réalité les projets des plus jeunes.
Chaque fois qu’un enfant est aimé, il renaît à lui-même.
Inventons des lieux du scoutisme qui accueilleront comme au premier jour.
Brisons les solitudes de la ville.
Inventons des communautés si neuves et si fortes
que chacune deviendra une Église tellement heureuse
que l’invention en sera inépuisable et que l’autre, d’où qu’il vienne,
se sentira reconnu et aimé pour lui-même.
Posons entre nous des actes de communion
qui fassent éclater les frontières.
Sonnons-nous rendez-vous.
Il est temps, déjà le jour se lève.
Quelque chose est en train dans l’univers.
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