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Les inattendues et désastreuses inondations de juin 2016 qui ont touché de nombreuses régions françaises vont rester longtemps dans la mémoire des centaines de milliers de personnes qui en ont été les témoins ou les victimes dans le Loiret, le Nord, l’Alsace, la région parisienne…etc.
Ce fut, il y a près de cent ans le cas pour le Champsaur qui allait garder longtemps en souvenir les inondations d’octobre 1928, quand le Drac, dans sa furie, emportait tout sur son passage : démolissant le hameau des Auberts, le moulin de Prapic, la prise d’eau de l’usine d’éclairage électrique à Merdarel, la scierie de Pont-Peyron, la prise d’eau du canal de Gap aux Ricous, de multiples ponts, des kilomètres de routes, notamment la route Napoléon coupée aux Barraques, ensevelissant, tout au long, les vallées sous des tonnes et des tonnes de graviers…
C’est, dans la nuit du 21 au 22 octobre 1928 que des trombes de pluies (140 millimètres) s’abattaient sur tout le Champsaur, gonflant les Dracs d’Orcières et de Champoléon.
A Pont du Fossé, les ravages étaient spectaculaires. Le pont le plus sûr de la vallée (qui sépare en deux le village) était, d’un coup, brutalement arraché. Les maisons voisines abondamment sapées à leurs bases.
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Ce cliché sépia, d’archives familiales, montre bien l’ampleur des dégâts.
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Heureusement, personne n’était là sur cet ancien pont, lieu habituel de rendez-vous des Pontassons, où l’on bavassait les uns sur les autres en fonction des allées et venues. Personne ne s’attendait à une telle et soudaine sauvagerie.
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Les quelques voitures du village l’aimaient bien ce pont. Elles roulaient là, toujours en confiance.
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Il fallait alors, dans l’urgence, installer un passage piéton.
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. . Dans un deuxième temps : une passerelle provisoire.
Le Champsaur connaissait alors la solidarité dans le malheur. Tout le monde y mettait du sien pour panser les plaies, protéger les digues de la rive droite en les consolidant avec d’énormes rochers et construire un puissant pont pour retrouver une vie normale.
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Pourtant, dans les années qui ont suivi, l’angoisse était toujours pressante. A Pont du Fossé, les parents disaient à leurs enfants : « Si la digue du jeu de boules pète, montez vite vous réfugier sur la colline du Chatelard ou fuyez vers Frustelle ».
Des conseils à moitié rassurants, on savait bien que si l’autre digue de Foulons cédait elle aussi, le Drac noierait la plaine de Prégentil rendant impossible toute possibilité de fuite.
Si une nouvelle inondation ravageuse se manifestait, Pont du Fossé pouvait bien se retrouver, comme il y a 250 ans, totalement encerclé par les eaux du Drac.
A l’époque, en 1760, le Drac avait déjà emporté tout sur son passage en amont de Pont du Fossé, changeait totalement de direction. Il inondait la plaine de Prégentil jusqu’au pied de la colline de Frustelle.
La route principale de la vallée, venant de Chabottonnes passait alors par Bonnedonne, Montorcier, Frustelle, Prégentil, le Ruisseau-la Cour et se poursuivait sous les Ranguis vers Les Dauphins.
Quatre ans plus tard, les anciens décidaient de dévier son cours et de contenir son parcours vers le côté gauche. Ils bâtissaient alors une digue en amont des Foulons jusqu’au Ruisseau-la Cour pour remettre le Drac dans son ancien lit. Peu de gens savent que cette digue est devenue la « route des Murailles », début de la rampe qui monte vers Saint Nicolas et le Palastre que l’on emprunte aujourd’hui.
De tout temps, les inondations ont laissé pas mal de souvenirs dans la mémoire des Champsaurins.
…Au vu de la soudaineté de ce qui s’est passé en France cette année 2016, souhaitons que ne se déclenche pas dans le Champsaur cette « crue centenaire » qui est dans les esprits et qui est toujours redoutée.
Les inondations de Pont du Fossé en 1928
Les inondations de Pont du Fossé en 1928
Article de Robert Faure du 10/06/2016
(sur cette photo au Salon de l’agriculture)
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Les inattendues et désastreuses inondations de juin 2016 qui ont touché de nombreuses régions françaises vont rester longtemps dans la mémoire des centaines de milliers de personnes qui en ont été les témoins ou les victimes dans le Loiret, le Nord, l’Alsace, la région parisienne…etc.
Ce fut, il y a près de cent ans le cas pour le Champsaur qui allait garder longtemps en souvenir les inondations d’octobre 1928, quand le Drac, dans sa furie, emportait tout sur son passage : démolissant le hameau des Auberts, le moulin de Prapic, la prise d’eau de l’usine d’éclairage électrique à Merdarel, la scierie de Pont-Peyron, la prise d’eau du canal de Gap aux Ricous, de multiples ponts, des kilomètres de routes, notamment la route Napoléon coupée aux Barraques, ensevelissant, tout au long, les vallées sous des tonnes et des tonnes de graviers…
C’est, dans la nuit du 21 au 22 octobre 1928 que des trombes de pluies (140 millimètres) s’abattaient sur tout le Champsaur, gonflant les Dracs d’Orcières et de Champoléon.
A Pont du Fossé, les ravages étaient spectaculaires. Le pont le plus sûr de la vallée (qui sépare en deux le village) était, d’un coup, brutalement arraché. Les maisons voisines abondamment sapées à leurs bases.
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Ce cliché sépia, d’archives familiales, montre bien l’ampleur des dégâts.
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Heureusement, personne n’était là sur cet ancien pont, lieu habituel de rendez-vous des Pontassons, où l’on bavassait les uns sur les autres en fonction des allées et venues. Personne ne s’attendait à une telle et soudaine sauvagerie.
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Les quelques voitures du village l’aimaient bien ce pont. Elles roulaient là, toujours en confiance.
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Il fallait alors, dans l’urgence, installer un passage piéton.
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Dans un deuxième temps : une passerelle provisoire.
Le Champsaur connaissait alors la solidarité dans le malheur. Tout le monde y mettait du sien pour panser les plaies, protéger les digues de la rive droite en les consolidant avec d’énormes rochers et construire un puissant pont pour retrouver une vie normale.
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Pourtant, dans les années qui ont suivi, l’angoisse était toujours pressante. A Pont du Fossé, les parents disaient à leurs enfants : « Si la digue du jeu de boules pète, montez vite vous réfugier sur la colline du Chatelard ou fuyez vers Frustelle ».
Des conseils à moitié rassurants, on savait bien que si l’autre digue de Foulons cédait elle aussi, le Drac noierait la plaine de Prégentil rendant impossible toute possibilité de fuite.
Si une nouvelle inondation ravageuse se manifestait, Pont du Fossé pouvait bien se retrouver, comme il y a 250 ans, totalement encerclé par les eaux du Drac.
A l’époque, en 1760, le Drac avait déjà emporté tout sur son passage en amont de Pont du Fossé, changeait totalement de direction. Il inondait la plaine de Prégentil jusqu’au pied de la colline de Frustelle.
La route principale de la vallée, venant de Chabottonnes passait alors par Bonnedonne, Montorcier, Frustelle, Prégentil, le Ruisseau-la Cour et se poursuivait sous les Ranguis vers Les Dauphins.
Quatre ans plus tard, les anciens décidaient de dévier son cours et de contenir son parcours vers le côté gauche. Ils bâtissaient alors une digue en amont des Foulons jusqu’au Ruisseau-la Cour pour remettre le Drac dans son ancien lit. Peu de gens savent que cette digue est devenue la « route des Murailles », début de la rampe qui monte vers Saint Nicolas et le Palastre que l’on emprunte aujourd’hui.
De tout temps, les inondations ont laissé pas mal de souvenirs dans la mémoire des Champsaurins.
…Au vu de la soudaineté de ce qui s’est passé en France cette année 2016, souhaitons que ne se déclenche pas dans le Champsaur cette « crue centenaire » qui est dans les esprits et qui est toujours redoutée.
FIN
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