NAPOLEON VOULAIT UN TABLEAU DU CHAMPSAUR DANS SON APPARTEMENT
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Article réactualisé par Robert Faure en juillet 2015
La traversée du Champsaur, lors de son retour de l’Ile d’Elbe, a été, pour Napoléon, un pur moment de bonheur.
C’est là qu’il a appris que tout était encore possible pour lui.
Jusque là, il avait été mollement et même fraîchement accueilli, notamment à Gap.
Mais, après le Col Bayard, en arrivant dans le Champsaur, le 6 mars 1815,en début d’après midi, l’enthousiasme des populations éclate. Les paysans quittent le marché de Saint Bonnet pour venir en foule côtoyer leur empereur. Comme il fait un temps superbe, ils se mêlent à la colonne et marchent à ses côtés en chantant des chansons patriotiques. Viennent se joindre à eux les gens des Barraques, du Noyer, de Chauffayer, du Glaizil, d’Aspres les Corps… Ils sont près de 2 000, et tous veulent se joindre aux troupes de Napoléon. Mais à Corps, l’empereur refuse la proposition des paysans champsaurins.
Un Haut Alpin, M. de Saint Genies, témoin de cette épopée, raconte qu’un épisode du passage de l’empereur dans le Champsaur a tant marqué Napoléon qu’il a voulu en faire peindre un tableau.
Voici ce qu’il écrit : « Un des plus beaux grenadiers du bataillon sacré avait disparu depuis le débarquement. On avait vainement cherché une cause à son absence lorsque ce problème s’expliqua peu d’heures après le départ de Gap. C’était dans la fertile vallée du Champsaur, non loin du berceau du connétable de Lesdiguières : la colonne défilait lentement au milieu des populations réunies sur la route tortueuse qui longe les eaux rapides du Drac. Les échos des énormes montagnes qui resserrent le bassin de ce torrent répétaient au loin les cris des villageois. Tout à coup la foule s’ouvre et laisse parvenir jusqu’aux pieds de l’empereur l’estimable déserteur portant dans ses bras un vieillard de 85 ans : c’était le père du grenadier qui avait voulu voir Napoléon avant de mourir. Cette scène touchante devait être le sujet d’un tableau que l’empereur avait commandé pour être placé dans son appartement ».
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Ce grenadier, devenu soudain célèbre était originaire de L’Aulanier. Il s’appelait Gentillon.
On s’est longtemps demandé si Napoléon avait eu le temps, dans ses cent jours, de faire réaliser cette peinture et de la placer dans ses salons.
Waterloo est arrivé trop vite… Napoléon avait quand même donné suite à ce projet.
Nous avons mené notre petite enquête. Après plusieurs recherches, nous avons reçu de Mme Bois-Delatte, conservateur du Fonds Dauphinois à Grenoble (bibliothèque municipale) une lettre donnant les précisions suivantes : « Nous possédons la gravure (représentant cette scène), imprimée à Paris, chez Lesauvage, 6 rue de la Sorbonne. Elle a été dessinée par Mars et gravée par Leclère…Je n’ai, en revanche aucune indication sur un tableau représentant cette scène ».
On sait donc maintenant qu’une gravure concernant cette histoire champsaurine existe. Elle se trouve à Grenoble : (cote Pd6 Grenoble 9 Bibliothèque municipale).
Reste à trouver la peinture correspondant à cette scène. Si un internaute la trouve, merci de nous le faire savoir.
Napoléon devait, plus tard, dans sa détresse à Sainte Hélène, se souvenir du chaleureux accueil que lui avaient manifesté les Champsaurins. Dans son testament il léguait 130 000 francs aux provinces les plus maltraitées. On décidait, en 1865, de prélever une somme de 5 600 francs pour construire un refuge Napoléon au Col de Manse, à 1290 mètres d’altitude, et 7 400 francs pour un autre refuge au Col du Noyer à 1 650 mètres d’altitude, sur le chemin de Saint Bonnet au Dévoluy.
Le refuge Napoléon au Col de Manse (pour lire l’histoire du refuge cliquez ICI. )
Le gardien devait donner asile à toute heure du jour ou de la nuit et sonner la cloche, de quart d’heure en quart d’heure par temps de neige et de brouillard. Ces décisions, parties d’un bon sentiment se révélèrent finalement assez peu efficaces.
La route Napoléon à hauteur de Saint Bonnet avec l’aigle symbolique.
Souvenir du passage champsaurin de Napoléon: la Nationale 85 prenait, en 1932, le nom de « Route Napoléon » avec le tourisme comme vocation clairement affichée. Encore impériale aujourd’hui, elle se demande si elle ne sera pas un jour supplantée par cette autoroute dont on parle de gouvernement en gouvernement.
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