Article réactualisé en septembre 2009
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Orcières s’appelait autrefois : « Oursières » , le pays des ours.
Dans le logo d’Orcières 1850, l’ours blanc recouvert de neige imprime sa griffe dans le paysage.
Et, promenez vous dans la station, vous croiserez « La Grande Ourse », complexe dédié aux loisirs et au bien-être, « La Petite Ourse » et ses « Oursons », refuge des enfants, des hôtels et des restaurants qui font référence à l’ours, des sculptures d’ours au milieu des places, des fontaines à têtes d’ours… L’ours y est omniprésent!
« Oursieres » sur les cartes anciennes.
Dans le blason du seigneur d’Orcières, c’était un ours qui lui apportait sa couronne d’or.Si le Champsaur n’appréhendait pas les conséquences fâcheuses de la réintroduction de l’ours dans son paysage, il serait tout désigné pour l’accueillir. Mais, bien sur – et c’est logique dans l’état actuel des choses – personne n’en veut.
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Aujourd’hui encore, tout respire l’ours à Orcières.
–Pour les bergers et les éleveurs d’ovins, c’est l’opposition totale. Pour les « Orsatus », c’est « non » à 99 %: « Regardez ce qui se passe dans les Pyrénées, tant qu’on n’aura pas trouvé la bonne solution pour une cohabitation pacifique, on n’en voudra pas. Tout juste pourrait on accepter quelques ours, bien enfermés, dans un élevage, comme il en existe dans les fermes chinoises ».
–D’autres bottent en touche: « Les ours, il faut les mettre dans la vallée de Champoléon: c’est une vallée sauvage et préservée. Les écologistes et les randonneurs seraient heureux ».
– Et pourquoi pas , disent d’autres, dans la commune de Saint Jean Saint Nicolas, dans les bois autour de Montorcier. Montorcier signifie la montagne des ours : « Mons Orserius » Et puis à Saint Jean Saint Nicolas, il y a aussi: « Le Pas de l’Ours ».
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Ce « Pas de l’Ours », j’en ai eu la connaissance très tôt : « Dans le temps, me racontait mon père en pointant son doigt vers un rocher de Renaudenc près d’ Autane, il y avait un berger de Coste Belle qui grognait de voir ses quelques brebis perpétuellement attaquées par un ours. Il aurait bien voulu s’en débarrasser de cet ours, mais il n’avait pas de fusil, il était pauvre. En revanche, il connaissait bien le point faible de l’animal: sa gourmandise. Il imagina alors de l’attirer en badigeonnant de miel l’écorce d’un arbre qui était en surplomb au-dessus d’un grand rocher à pic. Constatant que l’ours avait mordu à l’appât à plusieurs reprises, il décida d’aller scier aux trois-quarts la base de l’arbre… Quand l’ours est revenu pour regoûter à son dessert, il s’est dressé contre l’arbre qui a , d’un coup, basculé sous son poids, et l’ours est allé s’écraser cinquante mètres plus bas dans la casse…Ainsi est mort l’un des derniers ours du Champsaur », concluait mon père.
Morale de « La fable du Pas de l’Ours » :Même si on n’a rien, on peut toujours, avec de bonnes idées, atteindre son but.
Bref, il n’y a plus d’ours aujourd’hui dans le Champsaur.
Le dernier ours du Champsaur a été tué à coups de fusil à Prapic, en 1895. L’ours mesurait, du museau à la queue, 2,20 m. et pesait 155 kilos.
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Autrefois, les montreurs d’ours venaient souvent dans les villages présenter à la population leurs bêtes dressées. Actuellement, il n’existe en France qu’une dizaine de montreurs d’ours qui viennent parfois animer des fêtes médiévales ou des événements festifs.
Aujourd’hui, les quelques ours que l’on rencontre dans les rues d’Orcières Merlette ne sont que des statues sculptées dans des troncs d’arbres.
Certes, on dit qu’il n’y a plus d’ours…Et pourtant, les ours reviennent chaque hiver, aux premiers flocons, quand les « pious-pious » des jardins d’enfants les reconstituent en statues de neige.
Et eux, verront ils un jour (peut-être dans trente ou quarante ans?) le retour des vrais ours
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