Notre Dame du Laus autrefois

PELERINAGES  CHAMPSAURINS AU LAUS AUTREFOIS

Article écrit par M. Robert Faure actualisé le 11 juillet 2015  

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Pindrau-le-laus.jpg

Pendant près de trois siècles, les habitants du Haut Champsaur, dévots et ultra catholiques n’ont pas manqué les multiples pèlerinages qui les conduisaient vers le Sanctuaire de Notre Dame du Laus où la Vierge était apparue le 29 septembre 1664 à Benoite Rencurel, une petite bergère qui gardait ses moutons, une petite bergère dont la famille était originaire de Saint Julien en Champsaur.

Nos Champsaurins allaient alors au Laus, leur haut lieu spirituel, avec plus de passion encore que peuvent nous le montrer aujourd’hui les croyants musulmans qui se rendent à La Mecque.

Quatre principaux pèlerinages entraînaient la foule : pour la Fête-Dieu, pour la Pentecôte, pour le 15 août et pour la Nativité, le 8 septembre.

Pour ces fidèles, le Laus était l’endroit mythique qui devait leur permettre un renforcement de la foi, un pardon des péchés, un départ vers une vie meilleure, le tout dans une ambiance recueillie mais aussi joyeuse et fraternelle qui faisait chaud au cœur.

Les Orsatus étaient très pieux aux siècles derniers…(sans doute par revanche sur les Réformés de Lesdiguières qui, au 16ème siècle, (une génération avant les apparitions du Laus), avaient obligé tous leurs ancêtres à se convertir au protestantisme: « viendrez ou brûlerez »: « abandonnez le catholicisme ou on brûlera vos maisons ».).

La dévotion à Notre Dame du Laus était extrême.

Voici ce qu’un témoin de l’époque M. Gaillard raconte :

« J’ai vu arriver une procession d’Orcières qui m’attendrit grandement et me toucha vivement le cœur. Les filles avaient leurs cheveux pendants comme des Madeleines et portaient toutes une couronne d’épines sur leur tête. La plupart les avaient tellement enfoncées dans la tête que leur sang ruisselait le long de leurs cheveux et sur leur front, par devant et par derrière, chantant d’un ton de voix tendre et dévot, les yeux baissés en terre. Elles marchaient avec une si grande modestie, à nu-tête, la plupart, qu’elles arrachaient les larmes des yeux à tous ceux qui les voyaient et les entendaient et les portaient à la pénitence. »

De tels pèlerinages, avec plus ou moins de ferveur, ont duré jusqu’ à la guerre de 1939-1945

Les derniers grands pèlerinages

Je me souviens encore d’un des derniers grands pèlerinages d’avant guerre .

C’était très spartiate, pour mes dix ans, mais la longue procession-promenade était effectuée dans une sainte humeur.

C’était un grand événement à la fois touristique et fervent.

Les paroissiens d’Orcières, de Prapic, de Serre-Eyraud et de Champoléon (plus de 500) se mettaient en route à 6 heures du soir, traversaient Pont du Fossé (ramassant au passage les Pontassons) , La Plaine de Chabottes, Manse, La Rochette, La Bâtie Vieille, pour arriver, à jeun à 4 heures du matin à Notre Dame du Laus.

Ils se confessaient, assistaient à la messe, communiaient, priaient, faisaient leurs dévotions.

Certains rajoutaient quelques processions : la visite de la chambre de Soeur Benoite, le lieu des apparitions à Pindreau, le col de l’ange, la chapelle du Précieux Sang, le jardin des pèlerins…

Là, on pouvait sortir de la tasque une tranche de jambon, un œuf dur, un taillon de tome, quelques tourtons. On mangeait un bout. On bavassait un peu. On prenait un petit verre de vin des coteaux d’Alançon. On achetait deux-trois médailles…en attendant l’heure du retour.

 Médaille du Laus

 Le retour (encore une trentaine de kilometres) s’effectuait l’après-midi, de 11 heures 30 à 9 heures 30 du soir, sur un autre parcours, par La Plaine d’Avançon, La Bâtie Neuve, Moissières, Saint Léger et le Haut Champsaur.

Tout au long du trajet, les filles ne cessaient de chanter. Les hommes formaient leur troupe… Les femmes la leur. Les enfants avaient les yeux écarquillés. Certains récitaient le rosaire. Les chants alternaient avec les prières. Les cloches sonnaient à toute volée quand les pèlerins passaient dans les villages. Les gens accouraient pour voir.

 

Les étapes des pèlerins au Laus

La basilique.

Pour les pèlerins du Laus, le grand rendez-vous, c’était la basilique, une basilique voulue par la Vierge, d’abord église en 1668 et devenue basilique en 1812, (située à Saint Etienne-le-Laus à 20 km de Gap).

Notre-Dame-du-Laus.jpgNotre Dame du Laus dans son site de verdure et de montagne.

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Basilique-de-Notre-Dame-du-Laus.jpgLe clocher et la Croix de Jérusalem.

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        Carte-postale-du-Laus.jpgDes centaines de milliers de pèlerins venus d’un peu partout au Laus.

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Les tableaux.

A l’intérieur de la basilique, 14 tableaux racontent la vie et la mort de Soeur Benoite, entre autres :

    Benoite-Rencurel-Le-laus.jpgLes paysans sont venus veiller Benoite sur son lit de mort.

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Benoite-Rancurel.jpgLe clergé et les enfants de choeur rendent hommage à sa dépouille.

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Laus-vision.jpgLa vision du Christ en croix qui conduira à la construction de la chapelle du Précieux Sang.

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Maison-de-Benoite-Rancurel.jpgTableau montrant Benoite participant à la construction de l’église.

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        bENOITE-RANCUREL-DU-LAUS.jpgSaint Maurice offrant à Benoite un bâton pour disperser quatre loups.

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La maison natale.

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Maison-benoite-Rancurel.jpg Maison pauvre et dépouillée où sœur Benoite a vécu pendant 45 ans et où elle est morte en 1718.

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Chambre-de-la-Venerable-Beoite-rencurel.jpg

 La chambre que Benoite occupait au Laus fut longtemps l’objet de la vénération des pèlerins (et des petits paysans surtout) qui aimaient bien lui faire une visite.

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Autres lieux.

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Oratoire-ND-du-Laus.jpgL’Oratoire de l’ange est l’endroit où la Vierge est apparue à Benoite entourée par des anges.

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    Pindrau-Notre-dame-du-Laus.jpgPindrau : ce monument reproduisant l’apparition de 1664 a été construit en 1926.

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Chapelle-du-precieux-le-laus.jpgLa Chapelle du Précieux sang rappelle les souffrances de sœur Benoite après avoir vu dans ses apparitions le Christ crucifié inondé de sang.

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Chambres-le-Laus.jpgJardin et logement des pèlerins.

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Le Laus du futur.

Pour Le Laus du futur un vaste chantier est en préparation.

Avec son dynamisme audacieux , l’évêque de gap, Mgr di Falco, en charge de la basilique de Notre Dame du Laus, a plein de projets.

L’architecte a été choisi : Philippe Madec.

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Projet-ND-du-Laus.jpg

On prévoit la mise en valeur de l’actuelle basilique, la construction d’une nouvelle église modulaire à charpente de bois de 2500 places, la création d’un environnement architectural s’intégrant dans le pittoresque rural, l’amélioration des capacités d’hébergement pour attirer au Laus bien plus de pèlerins…

Problème : il faudra auparavant trouver plus de 10 millions d’euros pour la première tranche de construction de l’édifice.

L’évêque visionnaire compte les trouver soit par mécénat, soit par souscription, et, par une petite partie du troisième disque des « Prêtres ».

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Pélerinage à Notre Dame du LausDes cérémonies et des prières : l’évêque de Gap s’est adressé au Pape pour demander la béatification de Soeur Benoite.

FIN

 

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