Article écrit par CRL en janvier 2014
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Par Le baron Ladoucette 1848 (Bibliothèque Dauphinoise)
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Dominique VILLARS
Au hameau du Villard naquit le 14 novembre 1745 Dominique VILLARS. Il est second d’une famille de huit enfants et l’aîné des fils de Pierre et de Marguerite DASTREVIGNE. Propriétaire d’un petit domaine, son père, dès 1756, devient secrétaire-greffier de la communauté du Noyer (ce qui est, en quelque sorte, secrétaire de mairie). C’est donc un homme fort respectable et « instruit ».
Donc Dominique grandit dans cette famille pas bien riche, il participe activement au travail de la ferme dès son plus jeune âge, devient colporteur, pour finir doyen de la faculté de médecine de Strasbourg. Quel étrange parcours !
Pour bien comprendre le cheminement de cette vie, pour le moins, étonnante et remarquable, il me semble utile de la partager selon les trois périodes clairement déterminées par les lieux où il vécut : Au village du Noyer, puis à Grenoble, enfin à Strasbourg.
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Première partie : la vie de Dominique VILLARS au Noyer en Champsaur
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(photo Lucien VILLAR)
C’est la période de son enfance, de son adolescence.
Reprenons, Dominique participe activement, comme tous les enfants de la montagne aux travaux de la ferme, on l’envoie donc « garder » comme on dit dans le Champsaur.
Son père lui confie le petit troupeau de moutons et de chèvres, qu’il emmène paître dans la montagne. C’est ainsi qu’il parcoure sentiers et pentes, s’attarde dans les prairies et le « petit berger » qu’il était commence à cueillir des fleurs.
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Mais, soucieux de son éducation, il l’envoie à l’école dès l’âge de 5 ans.
Rappelons que l’école n’était ouverte, dans ces villages de montagne, que durant les mois d’hiver, environ de la Toussaint à la mi-avril. L’enseignement était souvent confié au curé de la paroisse. On y apprenait à lire et à écrire à partir de prières, et de textes anciens, et quelques notions de morale. Un peu plus tard, vers 9 ou 10 ans, c’est un peu de calcul et les grands traits de l’Histoire que découvraient les jeunes écoliers.
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C’est ainsi que son maître d’école, un brave curé, l’emmena avec lui dans la montagne et commença à l’initier aux premiers rudiments de botanique. Ce fut une révélation…
Il se découvrit une passion qui devint dévorante.
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Puis vers 12 ans, n’allant plus à l école, il aida son père à recopier actes et rôles pour la commune. Il continuait aussi d’aider aux travaux des champs. Mais extrêmement curieux et avide d’apprendre tout ce qui était à sa portée, il se mit seul à la géométrie et la trigonométrie suite à sa rencontre avec un arpenteur.
Le 10 avril 1760, son père meurt, celui-ci est inhumé le jour même et le curé indique qu’il est le recteur de la confrérie des Pénitents de la paroisse.
Adolescent, âgé de 14 ans et demi, Dominique est brutalement projeté dans le rôle de « Chef » d’une famille de 8 enfants. Charge pour laquelle il est peu attiré et que seule sa mère, peut l’aider à conduire.
Celle-ci, soucieuse de le voir assumer son rôle de fils aîné, c’est-à-dire capable de remplacer son père dans la gestion de la ferme, mais aussi dans la fonction de greffier, le fait placer comme « petit clerc » chez un « notaire procureur » à Gap.
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Il s’ennuie très vite parmi tous ces dossiers vieux et surannés. Ce séjour, engendra chez lui une véritable aversion contre cet « horrible métier ». Heureusement, il découvrit, un jour, un livre illustré de planches tirées de Matthiole (médecin italien du 16esiècle). Il dévora aussi un cours de médecine prêté par le Docteur Laugier, et – il ne vit plus rien au monde de si utile que de veiller à la conservation de l’homme.
Et, au bout de quelques mois, n’y tenant plus, il quitta brusquement ce métier et la ville de Gap pour retourner dans son village, dans ses montagnes.
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A la même époque, il rencontre un homme qui parcourt le Champsaur vendant des plantes et donnant des recettes de tisanes. Ce qui ne manqua pas d’exacerber sa passion pour la botanique.
Sa mère, préoccupée, l’envoie alors chez un curé, l’abbé Arnaud pour qu’il apprenne un peu de latin et de grec. C’est avec frénésie qu’il étudie et continue de se livrer à l’herborisation, au point de délaisser la ferme et les affaires communales.
Au bout de 18 mois, le professeur prévient Madame Villars : « votre fils ne pense qu’aux plantes et à la médecine »
Que faire, sa mère de plus en plus inquiète et avec la complicité de l’Abbé Arnaud, décide de le marier. Décision assez étrange, mais c’est ainsi qu’il épouse le 8 juin 1863 , la fidèle Jeanne Disdier. Cette jeune fille d’un hameau voisin et orpheline a le même âge que lui : 17 ans ½. Elle restera 35 ans auprès de son époux et mourra en 1798 à Grenoble, après avoir eu 5 enfants.
Pourtant le mariage ne change en rien aux centres d’intérêts du jeune époux. Assurément, il aime bien sa femme, cependant les fleurs ont encore plus d’attrait pour lui, il se met en quête de trouver celles qu’il a vu dans ses vieux livres et s’amuse à les dessiner. Il n’hésite même pas à quitter sa femme pour suivre et aider deux colporteurs à vendre des livres, parcourant le Lyonnais, la Bourgogne, allant même jusqu’en Champagne et fréquentant des médecins, des avocats, des chirurgiens. En compensation du travail fourni, les marchands l’autorisent à lire tout ce qui l’intéresse, Dominique ne se prive pas et ne laisse échapper aucune occasion de s’instruire tant sa curiosité et sa soif d’apprendre est intarissable.
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Au bout de 8 mois, il rentre au Noyer pourvu d’un bagage intellectuel certain et d’une petite bibliothèque composée de 20 volumes de médecine, de chirurgie et de botanique, Il les conservera toute sa vie.
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A 21 ans, en 1766, Dominique fait une nouvelle rencontre qui aura une profonde influence sur sa vie et déterminera définitivement sa vocation. L’abbé Dominique CHAIX né en 1730 dans une ferme de l’ancienne Chartreuse de Durbon.
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Image extraite du livre « Le Dauphiné » de Gaston DONNET (ed. Du Bastion)
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Il a été vicaire à Gap et curé des Baux, hameau de la commune de La Roche des Arnauds, d’où il vient de temps à autre pour prêcher au Noyer. Rapidement, il discerne la très vive intelligence de Dominique Villars et ses aptitudes remarquables. Une profonde amitié naît, elle durera 30 ans, et s’éteindra avec Dominique Chaix en 1799.
Fort de ses échanges amicaux et culturels, mais aussi de ses longues herborisations avec son ami D. Chaix, il resta au Noyer tant bien que mal durant sept années. Ils entreprennent de longues excursions dans les Alpes, explorent le Gapençais, l’Embrunais, le Briançonnais, découvrent de nouvelles plantes au Lautaret. On voit bien qu’il était toujours aussi peu intéressé par le domaine et la fonction de greffier.
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Deux enfants naquirent durant cette période plus calme.
Pierre en 1767 qui sera handicapé et mourra à 28 ans sans descendance, puis Dominique en 1770 qui lui décédera à l’âge de 2 ans en 1772.
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Deuxième partie : la vie de Dominique VILLARS à Grenoble
Image extraite du livre « Le Dauphiné » de Gaston DONNET (ed. Du Bastion)
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Il a maintenant 25 ans, il est grand temps pour lui de choisir un métier qui lui convienne et qui puisse assurer la subsistance de sa famille. Il décide en 1771 de partir pour Grenoble, laissant mère, femme et enfants en pleurs.
Il avait pris conscience de ses connaissances en botanique. Il désirait plus que tout utiliser les vertus de ses chères plantes en faveur de la santé des pauvres paysans sans assistance médicale, qui régulièrement se faisaient dépouiller par les charlatans. Il part donc avec le modeste dessein d’apprendre à soigner et un peu de chirurgie, après quoi, il reviendra au Noyer.
Mais une fois encore, une rencontre va largement influencer sa carrière. L’intendant du Dauphiné Pajot de Marcheval a entendu parler de ses aptitudes. Ce dernier le convoque, lui montre des gravures de plantes que Dominique reconnaît très facilement. L’avocat général Servan qui assistait à l’entretien lui posa des questions de géométrie et fut frappé par la précision de ses réponses.
Mr de Marcheval accorda une pension de 500 francs pendant trois ans à Dominique Villars pour lui permettre d’étudier la médecine chez les pères de la Charité qui administraient l’hôpital militaire de Grenoble et y enseignaient anatomie et chirurgie. Il fut accueilli par le père Dominique qui rejeta sa candidature parce qu’il était marié et père de 2 enfants et que cela pouvait être très compliqué.
C’était sans compter le caractère opiniâtre de Villars qui fit intervenir ses relations, il fut enfin accepté, et fit partie de la première promotion de l’Ecole Publique de Chirurgie qui comptait une vingtaine d’élèves, déjà recrutés par concours.
Durant sa première année, il était noté excellent sujet « ayant déjà des connaissances étendues en botanique ». Dès 1773 bien qu’étant élève, il fut chargé du cours de botanique dans la salle de Pharmacie et dans le petit jardin des plantes de l’hôpital.
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L’année 1774 un troisième fils naît, à qui il donnera le prénom de Dominique et qui suivra les traces de son père.
Au bout de ses trois années d’étude, il obtient son brevet de chirurgien. Durant tout ce temps, il revient régulièrement dans le Champsaur, aussi souvent que ses diverses occupations le lui permettent. C’est ainsi qu’il soigne les gens du coin, c’est-à-dire les pauvres paysans, avec des remèdes à base de plantes. Très rapidement des plaintes plus ou moins violentes sont déposées à la corporation des chirurgiens gapençais pour exercice illégale de la médecine.
Sans se décourager, et pour éviter les poursuites, il va rapidement s’inscrire à la faculté de médecine la plus proche c’est-à-dire Valence. Il suit les « cours » pendant Six mois puis demande à passer les examens pour obtenir le titre de « Médecin ». Entre le 9 novembre 1778 et le 9 décembre de la même année, il aura passé et obtenu avec succès les examens de « baccalauréat en philosophe et médecine, la licence et le doctorat. Ainsi donc les poursuites de la corporation des chirurgiens de Gap durent être abandonnées et il put tout à loisir prescrire tous les remèdes qu’il estimait nécessaires.
Toutefois, dans un autre document il est mentionné qu’il a passé l’année 1777 à l’école de médecine à Paris, avant de s’inscrire à la faculté de Valence pour passer ses examens…
Marguerite sa première fille naît en 1777.
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(photo Lucien VILLAR)
Durant toute cette période, le chirurgien qu’il était, continuait à parcourir le Champsaur perpétuellement à la recherche de plantes. Il avait observé avec intérêt les mauvaises conditions d’hygiène et de santé des Habitants et avait pris des notes. C’est ainsi qu’à l’occasion d’un concours pour un prix d’encouragement, il présente en 1778 à la Société royale de Médecine à Paris, un « mémoire sur les maladies du Champsaur ». Et comme dès le début 1779 il fit connaître sa qualité de médecin, la Société royale de médecine le nomma immédiatement « Médecin correspondant ».
En 1780, Marianne, sa dernière fille naît. Le voici donc avec quatre enfants.
Au cours des années qui suivirent, il enseigna la botanique pure et la botanique médicale à l’école publique de chirurgie de Grenoble. Il fait connaissance de plusieurs botanistes de renom au cours de déplacements sur Paris.
Il travailla avec acharnement à enrayer une grave « fièvre épidémique » qui s’était déclarée dans Champsaur et le Valgaudemar, et publia un important mémoire concernant tout ce qu’il avait constaté durant cette épidémie qui se révéla particulièrement meurtrière.
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Puis en 1782 l’Intendant Pajot de Marcheval créé un jardin botanique à Grenoble et nomme notre ami Villars directeur de ce dernier, il est également chargé de l’enseignement à la chaire de botanique qui s’y rattache. Enfin il est breveté « médecin militaire » par le roi et est affecté à la partie militaire de l’hôpital général, (fonction qu’il assumera jusqu’en 1803).
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Image extraite du livre « Le Dauphiné » de Gaston DONNET (ed. Du Bastion)
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En 1786 femme et enfants viennent le rejoindre à Grenoble. Jeanne restera près de lui jusqu’à sa mort en 1798.
Image extraite du site de l’hôpital de Grenoble
En 1788 on rapporte une petite anecdote. Le Docteur Villars, entrant un jour dans une salle de l’hôpital militaire où il officiait, remarque un soldat qui vient d’être amené avec d’autres blessés. Un père de la Charité vient de l’examiner et juge son état désespéré. Villars, peut-être un par esprit de contradiction, l’examine à son tour longuement et très consciencieusement, puis le fait transporter dans une autre salle afin que les soins que nécessite son état lui soient prodigués. Six semaines plus tard, ce soldat quittait l’hôpital, complètement guéri. Mais qui était-il donc ?
Il s’agissait de Jean Baptiste Bernadotte, alors jeune sergent au Régiment Royal La Marine. Celui-ci en garnison à Grenoble avait été sérieusement blessé lors de la journée des Tuiles le 7juin 1788. Rappelons que Bernadotte deviendra le Roi « Charles XIV Jean de Suède ».
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Ce tableau se trouve au château de Versailles. Il y est représenté en Lieutenant au 36ème Régiment d’Infanterie en 1792. (Il provient du site de Dominique TIMMERMANS.avec.autorisation.[http://napoleonmonuments.eu/Napoleon1er/index.htm]
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Entre 1786 et 1789, Dominique publie, à ses frais, son ouvrage principal et qui a beaucoup fait pour sa réputation : « L’Histoire des Plantes du Dauphiné ».Trois gros volumes, illustrés de très belles planches dessinées par lui-même.
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Images extraites du site de Jean-Marc BARFETY
http://www.bibliotheque-dauphinoise.com/histoire_plantes_dauphine.html
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En 1796 Dominique est nommé professeur d’histoire naturelle à l’Ecole Centrale toujours à Grenoble….
C’est un homme qui mène de front ses fonctions à l’hôpital, ses recherches, ses voyages, il entretient une correspondance nourrie avec les grands botanistes européens, fait partie de 26 sociétés savantes et est associé à leurs différents travaux.
Par exemple : – La Société Royale de médecine
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La Société des Sciences et des Arts
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Les Sociétés d’ Histoire naturelle de Paris, Grenoble, Genève
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La Société royale des sciences de Turin
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La Société linnéenne de Londres.
En même temps, c’est quelqu’un de très soucieux et très dévoué à ses malades. Un jour il va se plaindre à l’administration de l’hôpital, du manque de chauffage, du linge insuffisamment changé, d’une alimentation médiocre, qui ne l’écoute pas. Il insiste c’est tout à son honneur…puis n’hésite pas à faire des « observations sur les vices de l’hôpital militaire de Grenoble » à la Société de Médecine. Grave erreur, on le destitue de ses fonctions. Ses malades vont si bien le défendre que l’administration va lui rendre sa charge.
Cependant en 1803 l’Hôpital Militaire est rattaché à l’Hôpital civil et l’Ecole centrale ferme. Le voici donc remercié brutalement. Jeté hors de son logement.
Sa clientèle en ville est insignifiante, il était trop occupé à d’autres tâches, et effectuait de trop nombreux voyages.
Là, sa situation semble vraiment désespérée, privé de logement, privé de salaire, lui qui a toujours manifesté une grande générosité envers les pauvres, a à peine de soi subvenir à ses besoins !
Il multiplie les courriers, mais songe très sérieusement à son retour dans Hautes Alpes, il sollicite un emploi sur Gap pour se rapprocher du Noyer… et pouvoir retourner dans sa chère campagne…..
Désavoué par les Grenoblois, mais estimé par bien des savants, ces derniers vont intervenir en sa faveur pour lui procurer une fonction à la mesure de son mérite.
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Troisième partie : la vie de Dominique VILLARS à Strasbourg.
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Image extraite de « Strasbourg naguère »
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Il a bientôt la grande surprise d’apprendre que les professeurs de l’Ecole de Médecine de Strasbourg lui offrent la chaire de botanique qui se trouve vacante. Le Ministère de l’Intérieur confirme bientôt sa nomination à ce poste.
Strasbourg se trouve à un endroit stratégique, et, son Ecole avait rendu bien des services aux troupes Napoléoniennes. Ainsi l’Empereur avait-il promis de promouvoir son Ecole de Santé en lui rendant le titre de faculté qu’elle avait perdu un siècle et demi plus tôt. Ainsi donc lorsque Dominique arrive sur les lieux en 1805, il s’agit encore de « l’Ecole Spéciale de Médecine ». L’Université Napoléonienne ne fut créée que l’année suivante en 1806, et les Ecoles de Médecine devinrent des Facultés intégrées à l’université qui cette fois va dépendre de l’Instruction Publique. Désormais, les médecins, les chirurgiens, les civils, les militaires furent rassemblés dans l’unique diplôme de doctorat en médecine, délivré à la suite d’un enseignement approprié, tant théorique que pratique dans les hôpitaux.
Retrouvons notre Dominique qui se trouve flatté par cette affectation, il répond donc au ministre qu’il se rendra à Strasbourg, bien que, quitter sa région soit une épreuve d’autant plus lourde pour lui qu’il a 60 ans et qu’il est seul, -souvenez-vous, son épouse est décédée en 1798 – avec ses filles. En effet, Pierre l’aîné, infirme resté au Noyer, est mort en 1795, Dominique fils s’est marié en 1800.
Il s’installe donc à Strasbourg où il est accueilli avec convivialité. Il s’organise et très vite sait se faire apprécier de ses confrères. Ils apprécient rapidement ses qualités d’organisation et d’administration, ses travaux mais aussi sa valeur et sa renommée qui ne manque pas d’avoir quelques répercussions sur eux. C’est tout naturellement qu’ils l’élisent Directeur de l’Ecole.
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Image extraite du site Alsatica Image extraite de « Strasbourg naguère »
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Avec son enthousiasme légendaire, il rénove les enseignements. Toujours aussi curieux, il s’intéresse à la flore d’Alsace et des Vosges. Il publie le « Catalogue des Plantes de l’Ecole de Médecine de Strasbourg ».
Il entreprend, en compagnie de deux botanistes alsaciens, un voyage en Suisse et dans le nord de l’Italie éternellement à la recherche d’espèces nouvelles ou inconnues.
Puis couronnement de sa carrière dédiée à la botanique, ses collègues, le portent aux fonctions Doyen en 1809, dès que l’Ecole a été promus au rang de Faculté. Il fut donc le Premier Doyen.
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(photo Lucien VILLAR)
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L’année 1814 commence mal, suite à la désastreuse campagne de Russie, la Grande Armée qui a trouvé refuge dans la ville de Strasbourg, y apporte le typhus qui tuera 3000 militaires et 600 civils. La Révolte est vive, et conduit au blocus de la ville qui durera trois mois.
C’est au milieu de toute cette agitation, dans une ville assiégée que sa santé déjà altérée, se détériore davantage en ce début d’année 1814. Durant cet hiver là il est frappé à plusieurs crises d’apoplexie accompagnées de paralysie locale. Il s’éteint tout doucement le 27 juin 1814 dans sa 69eannée. C’est son petit fils Auguste LEBUGLE de la VANNETIERE (fils de Marianne, sa dernière fille) qui recueille son dernier souffle.
A sa mort, Dominique Villars aurait demandé pardon à ses enfants de les avoir laissé pauvres, alors qu’il aurait, sans doute, fait fortune en acceptant d’être le médecin du roi et de la cour de Suède ! Confidence qui semble passer de génération en génération au sein de sa descendance directe.
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(photo Lucien VILLAR)
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Accompagné des professeurs de la faculté, il sera inhumé au cimetière de Strasbourg. Cimetière qui a aujourd’hui disparu, englouti par de nouvelles constructions.
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Photo CRL
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Photo Lucien Villar
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