Nous venons d’apprendre avec beaucoup de tristesse le décès du Père Louis Laferrière survenu le 13 septembre 2015 après un mois d’hospitalisation à Aix.
Les obsèques ont été célébrées le jeudi 17 septembre à 10h dans la chapelle de Saint Thomas de Villeneuve (à Aix près des Arts et Métiers). Sa dépouille a été acheminée à Saint-Martin-Lestra (département de la Loire) pour y être inhumée.
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Pour lire l’article sur la colonie de vacances du Glaizil (1000 photos) Cliquez ICI
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Son parcours de prêtre.
Le père Louis n’était pas un grand bavard. Je lui ai demandé un fois ou deux de me raconter son parcours mais il ne l’a fait que très succinctement et de façon brève. Je vous partage donc ce que je sais mais il est très probable qu’il y ait des imprécisions.
Le père Laferrière est né le 05/11/1926
Jeune séminariste il voulait être missionnaire en Afrique. Il est entré au séminaire des Pères Blancs en octobre 1945 près de Lorient. Or, à peine arrivé en Afrique du nord à Alger dans le cadre de son noviciat, il est tombé malade (début de tuberculose), obligé de garder le repos chez les Sœurs Blanches pendant 2 ans. Finalement sa congrégation a jugé qu’il valait mieux qu’il rentre en France. Il continue sa formation pendant 1 an en France. On lui signifie finalement qu’il ne pourra pas être Père Blanc et qu’il doit se tourner vers un diocèse (pour lui, théoriquement Lyon). Lyon refuse compte tenu de sa santé.
A cette époque, le séminaire d’Aix recevait les jeunes séminaristes malades. C’est ainsi que, sans l’avoir choisi, il continua son séminaire dans le diocèse d’Aix à partir de 1949. Une fois prêtre (le 29 juin 1952…il a 26 ans) , nommé à la paroisse de la Madeleine, toujours en convalescence, l’évêque d’Aix lui proposa d’aider à partir de 1953 (27ans) le Père Enraille dans son travail auprès des jeunes de l’école Jeanne d’Arc et de la colonie du Glaizil qui en dépendait. Malheureusement, le père Enraille s’est tué en moto en 1953. A cause de cette mort accidentelle, le père Laferrière s’est retrouvé dans l’obligation d’assurer l’intérim auprès des jeunes.
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Le père vers la trentaine parlant à un jeune moniteur
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Le Père Louis pouvait dire à la fin de sa vie: « je n’ai pas choisi mon diocèse à cause de la maladie et encore moins de travailler auprès de jeunes à cause de cette mort accidentelle du Père Enraille« . Mais docile à la Providence il s’est laissé guider. Et de rajouter avec un petit sourire » l’homme propose et Dieu dispose... »
De 1956 à 1967 il devient le directeur de la colonie et aumônier de l’école Jeanne d’Arc. Il donne un souffle incroyable à cette colonie du Glaizil en achetant plusieurs bâtiments dans le village. C’est l’époque où il développe le patronage (jeudi et dimanche ! ), le centre aéré ( » frères Gris » puis à la Trévaresse). Il développe également une belle chorale d’enfants à la cathédrale (durant 4 ans) .
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Colonie du Glaizil (le père entreprend de gros travaux)
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Ensemble de photos prises au Glaizil dans les années 60.
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Septembre 1966 (41 ans) Le diocèse d’Aix envoie le Père à Istres.
Le père demeure à Istres pendant 10 ans comme vicaire de la Paroisse puis curé à partir de 1972. Il organisera notamment l’aumônerie des collégiens ainsi que la mise en place d’une maison œcuménique. La seule chose que je sais sur cette période c’est qu’en dehors de sa paroisse, il s’est également occupé des Scouts de France…avec beaucoup d’efficacité. Il m’a transmis environ une centaine de photos sur le grand rassemblement national du scoutisme à la Trivalle en 1973 et quelques camps d’été.
La Trivalle 1973. (photo du Père Louis Laferrière)
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En septembre 1977 il est nommé curé de la Paroisse Notre Dame de l’Arc. Immédiatement il se met au travail. Il arrive à obtenir que le grand bâtiment qui se trouvait en haut de la paroisse soit reconnu monument historique. Il était très fier de l’avoir obtenu et m’en a parlé plusieurs fois. Mais surtout il a construit la nouvelle église en remplacement d’une chapelle en préfabriquée qui se trouvait en contrebas, depuis les années 60. Il restera le curé de cette paroisse jusqu’en 2006, c’est à dire à ses 80 ans.
Le Père Louis a été de 1984 à 2004 directeur des Pèlerinages du diocèse. Il s’agissait d’un travail assez lourd et j’imagine que le diocèse avait reconnu en lui un organisateur hors pair.
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Le Père Louis raconte son itinéraire au cours de la messe de ses 40 ans de sacerdoce
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.Le film a été réalisé par Bernard Costantini. Le père Louis y raconte son itinéraire.
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En septembre 2006, semi-retraite, il est accueilli par le curé de Ventabren, le Père François Régis Michaud ( un ancien de la colonie du Glaizil et de l’école Jeanne D’Arc) et s’installe dans le village de Velaux (qui dépendait de Ventabren). Il me disait avec un petit sourire qu’il était en semi-retraite. Mais j’ai su par ailleurs que finalement il célébrait la messe tous les jours, préparait les jeunes au mariage, confessait, rencontrait les anciens, les amis…..
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Photo prise devant le presbytère de Velaux en 2008
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En 2010 (84 ans) Alors qu’il était toujours en activité il a fait un gros malaise puis un coma lié à une insuffisance rénale et un diabète. Le pronostic était engagé…mais il s’en est sorti après plusieurs semaines d’hôpital. Malheureusement, compte tenu de sa santé, l’heure de la retraite avait vraiment sonné. Il est accueilli à la maison de retraite diocésaine de Saint Thomas à Aix-en-Provence, proche de l’ancienne clinique St Thomas sur la route de Vauvenargue. Il souffrait un peu de son inactivité. Allant 3 fois par semaine en dialyse à l’hôpital, il me disait que finalement ce n’était pas plus mal car cela lui permettait de rencontrer du monde, d’anciens paroissiens, des anciens de l’école, des ambulanciers, le personnel médical…. et de sortir de sa maison de retraite, de traverser la ville d’Aix de part en part.
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Pendant cette période, Bernard Costantini et son épouse, anciens paroissiens, ont été très présents auprès de lui, l’aidant sans relâche dans tous ses besoins…..jusqu’à planter des fleurs et un petit olivier sur son balcon !
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Rencontre des anciens de la colonie en Juin 2012. A 84 ans il avait une forme incroyable !
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Un petit film a été réalisé ce jour-là. A la fin de ce film vous trouverez quelques photos.
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Le verbe haut mais le cœur sous la main.
Face à une vie entièrement donnée comme celle d’un prêtre, on ne peut qu’être dans l’action de grâce !
Pour ma part (et c’est l’occasion de le dire), j’ai un deuxième motif de reconnaissance à l’égard du père. Alors que notre famille était en grande difficulté dans les années 1960, il a remué Ciel et terre pour nous aider : colonie de vacances gratuite pendant 2 mois (pour les 2 frères que nous étions), patronage gratuit, cantine de l’école gratuite, aide morale pour les parents….j’en passe.
C’est vrai, il était assez autoritaire. Certains jeunes le lui ont reproché d’ailleurs. Mais dans mon cœur d’enfant, je savais de quelle bonté il était capable. Conclusion, 60 ans plus tard, je témoigne haut et fort . Un grand merci bien cher père !
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