Notre Dame du Laus
Vous allez découvrir Notre Dame du Laus à travers son histoire et de nombreuses photos récentes. Vous y trouverez à la fin un lien pour un article intitulé « Notre Dame du Laus autrefois ».
Pourquoi parler de Notre Dame du Laus dans « Mémoire du Champsaur » ?
La vallée du Champsaur (Hautes Alpes) se trouve à 25 Km de Notre Dame du Laus et ce pèlerinage à une place toute particulière dans le cœur des Champsaurins. Depuis des générations, les familles y vont prier, s’y ressourcer, autrefois par village entier (voir l’article de Robert Faure), aujourd’hui en famille tout simplement. Les jeunes prêtres champsaurins, formés au séminaire de Gap y ont souvent dit leur première messe, je pense tout spécialement à Mgr Jean Eyraud (né au Glaizil) et dont le procès de Béatification est en cours. La famille de Benoite Rancurel, la jeune voyante, n’était-elle pas originaire de Saint Julien en Champsaur ? Et lorsqu’on lit la vie de Benoîte on se rend compte qu’elle est allée à plusieurs reprises dans cette vallée dont une fois pour démasquer (un récit tout à fait étonnant), une fausse voyante.
Donc le blog « Mémoire du Champsaur » n’est pas hors sujet en parlant de ce lieu de pèlerinage qui a marqué toute la vallée.
Notre Dame du Laus, lieu de Pèlerinage marial
L’église du Laus
Benoite Rencurel (1647-1718) reçoit la demande de la Sainte Vierge de construire cette église le 30 septembre 1664. En 1666 les fondations sont posées, en 1667 les murs commencent à monter, le toit posé en 1668. En 1669, le presbytère et les voutes sont achevés. Le Laus, en cette année 2014, fête donc ses 350 ans.
Récit de cette demande. Fin septembre 1664 (elle a 17 ans), alors que la Sainte Vierge lui est déjà apparue à plusieurs reprises au Vallon des Fours (près de Saint Etienne d’Avançon son village), Benoite garde son troupeau dans la vallée de l’Avance et elle aperçoit une grande lumière sur les hauteurs non loin du Laus, en un lieu dénommé Pindreau. Elle court à travers les champs jusqu’à Pindreau où elle voit la Sainte Vierge rayonnante de Lumière qui lui dit » Allez au Laus, vous y trouverez une chapelle d’où s’exhaleront de bonnes odeurs. Là vous me parlerez très souvent et très souvent vous me verrez« .
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Benoîte, obéissante va dès le lendemain vers le hameau du Laus et passe (ce qui prête à sourire) de maison en maison en essayant de détecter la bonne odeur promise par la Sainte Vierge. Elle trouve enfin une petite chapelle dénommé chapelle de « Bon Rencontre » , elle entre en ce lieu fort poussiéreux et revoit « Dame Marie » pour sa plus grande joie. Marie lui dit « J’ai demandé Le Laus à mon fils, et il me l’a accordé ». Elle veut aider les Hommes à reconnaitre l’Amour que Dieu leur porte.
Le jour de la Toussaint 2014, les pélerins étaient si nombreux qu’environ 200 chaises avaient été installées à l’extérieur (on les repère bien sous les tentes blanches) ainsi qu’un écran géant. Ce jour là, effectivement la fête était bien soulignée par la présence du Père Michel Marie Zanotti Sorkine (un ami) qui prêchait et …….qui l’a fait remarquement bien.
Lieu de prière
Silence et prière. La Sainte Vierge avait dit à Benoite « beaucoup de pêcheurs s’y convertiront«
Dans le cercle rouge, l’ancienne petite chapelle de « Bon Rencontre » où la Sainte Vierge Marie lui est apparue initialement. L’Eglise actuelle construite de 1666 à 1669 est donc venue comme couvrir, chapoter, l’ancienne petite chapelle. Jusqu’en 1780 elle a gardé son aspect initial de petite chapelle puis a été transformée telle qu’on la connait aujourd’hui (dommage ?). En 1780, la porte a été enlevée, le sol abaissé, les murs couverts de stuc et un fronton construit et soutenu par deux colonnes.
Anecdote : Lorsque la Sainte Vierge avait demandé en 1664 à Benoite Rencurel d’utiliser la chapelle de « Bon Rencontre », les villageois ont été très embêtés car elle avait été construite spontanément, quelques années plus tôt, sans l’autorisation de l’évêque d’Embrun. Donc ils ont été obligés de faire cette demande à postériori. L’autorisation a été donnée et Monseigneur a été très surpris d’apprendre quelques semaines plus tard que la construction était déjà réalisée.
L’antique Chapelle de « Bon Rencontre ».
Benoîte Rencurel (morte le 28 décembre 1718) est enterrée juste entre les deux autels. C’est en ce lieu que la Sainte Vierge est apparue pour la toute première fois au Laus. Vous l’avez remarqué (car très inhabituel) il n’y a aucune fleur. En effet Marie avait dit que ceux qui obtiendraient des grâces de conversion en ce lieu sentiraient un parfum suave. Afin qu’il n’y ait pas de confusion, les chapelains n’ont jamais mis de fleurs. Beaucoup ont été témoins (de façon individuelle) , et de nos jours encore, de ces effluves très douces et très difficiles à définir.
Sur la droite (malheureusement on ne la voit pas sur ce cliché) une lampe brûle alimentée par l’huile du Laus. Cette petite flamme indique la présence réelle de Jésus dans le tabernacle. Le Père Gaillard co-auteur des Manuscris du Laus (1670) rapporte que « La bonne Mère dit à Benoîte, au commencement de la dévotion, que l’huile de la chapelle, si on en prend et que l’on s’en applique, si on recourt à son intercession et que l’on ait la foi, qu’on guérira ». Acte de foi, de conversion également : de nombreux pélerins ont témoigné (encore aujourd’hui) de guérison physique, morale ou spirituelle en ce lieu.
Le jour de la Toussaint 2014, l’Eglise du Laus était pleine déjà une heure avant la Messe. On repère dans l’assemblée de nombreux Marseillais qui avaient fait le déplacement pour écouter celui qui les a enseignés, édifiés, réconfortés pendant 10 ans à Marseille en l’église de St Vincent de Paul (dites des Réformés….bien nommée depuis son passage), à savoir le Père Michel Michel Marie Zanotti Sorkine. Pour écouter le beau sermon de la Toussaint vous pouvez cliquer sur la photo où Cliquer ICI
La chapelle des Anges
Cette « chapelle des Anges » de forme octogonale se trouve au chevet de la Basilique. Elle a été ajoutée sur la demande de Mgr Rossat et inaugurée en 1845 par Mgr Depéry. Appelée initialement la « chapelle de la Rotonde », elle a été rebaptisée par Mgr Di Falco « Chapelle des Anges » en 2004 suite à des travaux effectués. Un peintre gravement malade (1845), guéri au Laus, a réalisé le tableau représentant l’apparition de la Sainte Vierge à Benoite alors qu’elle gardait ses moutons.
L’Accueil au Laus
Vue aérienne de l’ensemble du lieu de pélerinage (photo trouvée au Laus). La capacité d’accueil est importante.
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Gros coup de zoom sur les bâtiments du Laus. La photo a été prise depuis la Chapelle ND des Sept Douleurs.
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Photo également prise avec un zoom.
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Une capacité d’Accueil considérable avec 415 lits en été, 250 lits en hiver. Il y a des chambres à 1 ou 2 ou 3 lits, des chambres pour personnes à mobilité réduite. L’hotellerie est ouverte toute l’année.
Un gîte de 15 lits avec cuisine commune.
Deux dortoirs de 25 lits chacun, avec cuisine, sanitaires, salle commune.
Un restaurant de 540 places. Service à table, menu unique (11€ et 13 € et tarif enfant)
Un camping et un lieu de camp à proximité du Sanctuaire.
Une gamme de salle de conférence de 24 à 400 places
Un magasin d’articles religieux
Un bar avec terrasse et panorama sur toute la vallée.
Accessibilité pour les handicapés.
Hall d’accueil de l’hôtellerie
Tradition d’accueil des pélerins dès le début du Laus.
Sur ce dessin on voit Benoîte apportant réconfort et encouragements aux ouvriers construisant l’église.
En 1664, la Sainte Vierge avait demandé à Benoîte la construction (à côté de l’église) d’une maison où les prêtes pourraient confesser les pélerins et les recevoir.
130.000 pélerins passeront en 18 mois de 1665 à 1666. Benoîte a pour mission de les acceuillir, de les conseiller (elle a un grand don de discernement spirituel ), de guider leur démarche de conversion qui seront très nombreuses, ensuite de diriger toutes ces personnes vers les prêtres pour une confession. Benoite vient habiter au Laus à partir de 1672. Pendant 54 ans, en ce lieu elle poursuivra cette mission d’accueil alors que la Sainte Vierge Marie lui apparaît toujours régulièrement.
Un couloir que les pèlerins connaissent bien, qui permet d’aller du restaurant aux salles de conférences ou vers l’hôtellerie. Il est bien pratique surtout lorsqu’il fait froid ou qu’il pleut. Accessibilité totale pour les handicapés.
Photo d’une partie du restaurant (540 places !)
Entre deux conférences ou deux offices, certaines personnes peuvent prendre un temps de détente et un café au soleil .
La maison de Benoîte Rencurel
La chambre que Benoîte occupera de 1672 jusqu’à sa mort le 28 décembre 1718
Benoite Rencurel vivra au Laus dans cette chambre de 1672 à 1718. Habitation toute simple où elle vivra de grandes expériences mystiques et d’où elle remplira sa mission d’accueil. Cette chambre donne directement sur l’axe principal du Laus. Elle ne se protégeait pas et accueillait toute personne qui désirait la rencontrer. Encore aujourd’hui, la tradition a été gardée, ce lieu est ouvert au public, et quiconque désire la visiter peut le faire en toute simplicité.
La chambre de Benoite Rencurel
Il faut reconnaître qu’une fois sur place, le lieu est impressionnant….surtout lorsqu’on a un peu de temps devant soi pour accueillir. Penser qu’elle a vécu 45 ans en ce lieu, qu’elle y a prié, vu la Sainte Vierge Marie, récité le chapelet avec les anges, a été réconfortée par des parfums célestes et la présence des anges, mais aussi vécu des épreuves très pénibles venant de Satan.
Suite aux apparitions du Christ sur la croix d’Avençon (à l’âge de 22 ans-1669), dans cette chambre elle a vécu tous les vendredis la « crucifixion mystique » jusqu’en 1684 (37ans). Elle participait ainsi, dans son propre corps, aux douleurs de la Passion du Christ. En 1684, sa présence était devenue indispensable pour l’accueil des pélerins et la Providence a permis qu’elle n’ait plus à vivre le vendredi ces souffrances épuisantes.
La prière de Benoîte (oeuvre de Samuel Yal 2009).
L’oeuvre se trouve dans la chambre de Benoîte. Voici une partie du commentaire de Samuel Yal :
« Faconnée de l’argile d’Adam, son corps revêtu de tôle…….
…dans une offrande toujours redonnée, à laquelle Dieu répond par le Souffle (de l’Esprit) qui l’a soutient au coeur d’un combat toujours accepté…..
Transfigurée par la force invisible de la prière, la lutte devient victoire, et la peur de la mort, dans l’or impérissable de la Foi, accède à l’Espérance »
En toute simplicité, je le dis, cette oeuvre ne m’a jamais inspiré….sans trop savoir pourquoi.
Sa chambre vue dans l’autre sens. Le lit se trouve sur la gauche.
Benoîte deviendra très tôt (vers 1666 à 19 ans) Terciaire dominicaine et sera alors appelée « soeur Benoite » . Elle s’était affiliée à cette « Compagnie des Soeurs de la Pénitence » (nom exact de ce Tiers Ordre) quand les pères Dominicains de Gap vinrent au Laus. J’ai été surpris par ce choix car les Dominicains ont plutôt dans l’Eglise vocation d’étudier, vocation d’avoir une réflexion intellectuelle……. au service de la prédication : c’est un ordre prêcheur. Mais Benoite était loin d’avoir une approche intellectuelle de la foi.
Depuis 1700 la santé de Benoîte était déficiente. Elle était exténuée par sa mission auprès des pélerins, par les souffrances morales (nombreuses oppositions venant de prêtres Jansénistes), par les pénitences, les attaques extrêmement violentes du démon, les veilles, les jeûnes…..le 28 décembre 1718, lorsqu’elle reçoit le Sacrement des malades ( Extrême Onction) elle est rayonnante de joie et de paix. Elle meurt à 71 ans épuisée mais très paisible. Sa chambre étant trop petite pour recevoir tout le monde, elle est transportée dans l’église pour une veillée de prière.
Le grand podium
En 1955, devant l’afflux des pélerins à Notre Dame du Laus, un podium est construit pour les célébrations en plein air. Mesurant 18m sur 12m, il peut accueillir 3500 personnes. Le terrain est très légèrement en pente (12%).
Depuis quelques années une toiture amovible protège les pélerins, tout autant de la pluie que du soleil ardent. Les grands rassemblements d’été se déroulent sur ce podium : cérémonie de la reconnaissance des apparitions, concert des « Prêtres », congrès de la Miséricorde, rassemblements diocésains, fêtes du Sanctuaire.
Cette photo permet de voir à quel point ce lieu est adapté aux rassemblements.
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Fin de la messe lors de la session mariale animée par le père Michel Marie Zanotti Sorkine, le 8 mai 2015. Le père Frère (responsable du Sanctuaire) fait quelques annonces. Le père Michel Marie se trouve sous le drapeau Européen.
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Le petit podium
Ce petit podium a été construit au cours de l’année 1905. En effet, déjà à cette époque, la Basilique était trop petite lors de certaines cérémonies. Les prêtres du Laus avaient alors décidé d’édifier ce petit podium. De conception très simple, légèrement surélevé afin que les pélerins voient bien la cérémonie, il a été inauguré dans sa forme actuelle le 1er octobre 1913. En 1989 il a été restauré. Encore aujourd’hui il est occasionnellement utilisé.
Le projet d’une nouvelle église au Laus
Suite à la reconnaissance officielle par l’Eglise des apparitions de Notre Dame du Laus, le 04 mai 2008, et la reconnaissance de Benoîte Rencurel comme étant « Vénérable », l’affluence des pélerins au Laus a augmenté de façon très nette. Mgr di Falco-Léandri a donc lancé le vaste projet d’une nouvelle église (2500 places) et d’un auditorium (300 places). Cette église se situerait juste à côté du Sanctuaire actuel, dans la forêt. Pour avoir les explications de Mgr di Falco cliquez ICI
Pindreau : le début de la grande aventure du Laus.
Le 30 septembre 1664, Marie apparait à nouveau à Benoîte Rencurel non loin du village du Laus et lui fait une grande demande…… Benoîte a 17 ans.
Pindreau le 30 septembre 1664.
Le 30 septembre 1664, alors qu’elle garde son troupeau dans la vallée d’Avance, elle voit une grande lumière au lieu dit « Pindreau ». Elle court à travers champs et voit en arrivant la Sainte Vierge rayonnante de lumière qui l’invite à se « rendre au Laus pour trouver une petite chapelle d’où s’exhaleront de bonnes odeurs« . Benoîte, obéissante va dès le lendemain vers le hameau du Laus et passe (ce qui prête à sourire) de maison en maison en essayant de détecter la bonne odeur promise par la Sainte Vierge. Elle trouve enfin une petite chapelle dénommé chapelle de « Bon Rencontre » , elle entre en ce lieu fort poussiéreux et revoit « Dame Marie » pour sa plus grande joie. Marie lui dit « J’ai demandé Le Laus à mon fils, et il me l’a accordé …..beaucoup de pêcheurs s’y convertiront « .
De Pindreau, on voit très bien la vallée de l’Avance (4 ) (d’où Benoîte à vu la grande lumière), son village natal St Etienne d’Avançon, l’église (2) où elle a été baptisée le 17 septembre 1647, sa maison natale (3) juste devant l’église et le vallon des Fours (1)où elle a eu ses premières apparitions.
Avant la grande apparition de Pindreau, elle avait déjà eu plusieurs apparitions de la Sainte Vierge dans le Vallon des Fours (1) près de son village natal, Sainte Etienne d’Avançon. Le 29 Août 1664 la Sainte Vierge lui avait révèlé qui elle était : « Dame Marie ».
La chapelle du Précieux Sang : un haut lieu du Laus.
En 1669, Benoîte Rencurel (22 ans) alors qu’elle travaille dans les champs a une vision du Christ en Croix bouleversante qui se renouvellera au même endroit à 4 autres reprises (au pied de la Croix d’Avençon). La Croix était appelée ainsi car de ce lieu on voyait le village d’Avançon de l’autre côté de la vallée. En 1862, les frères Louis-Edmond et Charles Tuslane (tous les 2 botanistes) ont construit cette chapelle du « Précieux sang » pour honorer convenablement ces visions du Christ en Croix. Elle a été consacrée le 16 septembre 1862 par Mgr Victor-Félix Bernadou évêque de Gap.
La chapelle a été restaurée en 2011 (3 ans après la reconnaissance officielle des apparitions) grâce au disque « Spiritus Dei »des « Prêtres chanteurs ». Monseigneur Di Falco l’a bénie à nouveau le 1er mai 2011 . (La photo des prêtres chanteurs est un peu plus loin)
Le Christ lui dit » Ma fille, je me fais voir en cet état afin que vous participiez aux douleurs de ma Passion …..je me montre ainsi à vous pour vous faire voir ce que j’ai souffert pour les pêcheurs et l’amour que j’ai eu pour eux ». De 1669 à 1684 (de 22 ans à 37 ans) Benoîte vivra tous les Vendredis une véritable « Crucifixion mystique » accompagnée de grandes souffrances physiques et morales.
Ce qui restait de cette Croix (car entre 1669 et 1862, le temps et les pélerins l’avaient endommagée) a été mis dans une chasse de cristal et de bronze doré .
Le 15 Août 1698 une vision du Paradis….
Le 15 Août 1698, Benoîte a une vision du Ciel si exceptionnelle qu’elle restera pendant plusieurs semaines dans une joie ineffable. En voici le récit : » Le soir de l’Assomption de Notre Dame…., notre Reine entre dans la chambre de Benoîte sur les 7 ou 8 heures du soir…..elle eut une joie extraordinaire de voir sa bonne Mère portée par 4 Anges en forme de petits enfants d’un an. ……Marie lui dit « suivez moi et réjoissez-vous. Je vais vous faire voir des choses que vous n »avez jamais vues » . Aussitôt 2 Anges prennent Benoîte de chaque côté et la portent après la Sainte Vierge…… »
Les écrits de M. Gaillard précisent que la vision du ciel fut si belle, les Saints si rayonnants (dont 2 anciens prêtres du Laus) , les chants des Anges si merveilleux que pendant 15 jours Benoîte fut « hors d’elle-même » négligeant « le boire et le manger« . On s’en doute cette vision qu’elle eut à l’âge de 51 ans la marqua jusqu’à la fin de ses jours, lui donnant la force et la joie d’accomplir sa mission difficile.
Les Manuscrits du Laus
Devant l’oratoire de Benoîte, se trouve la copie des manuscrits du Laus avec quelques 1800 pages racontant le tout début du pélerinage. Ces écrits sont de quatre auteurs : Pierre Gaillard vicaire épiscopal de Gap, auteur principal de la grande histoire du Laus, François Aubin ermite au col de l’ange, très prolixe mais dont le témoignage est intéressant (il fallait quelques fois calmer ses ardeurs verbales), Jean Peytieu docteur en théologie qui a vécu 20 ans auprès de Benoîte Rancurel, et François Grimaud procureur du roi à Gap . Ce livre a été édité à 500 exemplaires en 1996.
Le Père Roger de Labriolle (Champsaurin, si ma mémoire est bonne) a beaucoup utilisé cet énorme document (peu exploité jusqu’alors) pour écrire un livre référence « Benoîte, la bergère de Notre Dame du Laus » en 1977. Ce sont ces 2 documents (« Manuscrits du Laus » et le livre du P. de Labriolle) qui ont permis en 1981 d’ouvrir à Rome le procès de Béatification de Benoîte ( St Jean Paul II).
J’ai été surpris. Malgré l’écriture à la plume, le texte est lisible et très clair (au centre de la photo un extrait de cette page. Il s’agit d’un montage).
Juste à côté des Manuscrits, cet oratoire silencieux.
Dévastation du Laus en septembre 1692
Pendant 10 jours, les Savoyards vont envahir les Alpes françaises et dévaster toute la région. Embrun, Gap seront dévastés, le Laus subira le même sort (la maison des prêtres sera détruite, et une partie de l’église + toutes les fermes), le château de Tallard, le château de Lesdiguières (glaizil) anéantis par le feu, le Champsaur totalement dévasté, le curé de Saint Bonnet sera assassiné, viols, orgies, tueries seront perpétrés….. Benoîte Rencurel avertie par un ange qu’il fallait partir quittera le Laus quelques jours avant leur arrivée. Elle restera à Marseille pendant 1 mois avec d’autres personnes du Laus……
Voici comment les choses se passèrent
Les troupes du jeune duc de Savoie Victor-Amédée II, composées de 25.000 hommes (souvent des mercenaires Allemands, Espagnols, Piémontais, et aussi des Barbets qui étaient des émigrés calvinistes…), franchirent le col de l’Arche (au dessus de Barcelonnette) et déferlèrent vers Embrun début Août 1692. Après 10 jours de siège, Embrun est dans l’obligation de se rendre et doit verser une rançon considérable. Un peu plus loin, à Chorges, le Duc tombe malade de la petite vérole : il est complètement défiguré.. (j’ai trouvé symboliquement que cette maladie était curieusement bien venue ! ) . Le Duc, malade, revient à Embrun pour se faire soigner.
Il semble qu’il n’ait donné aucune consigne à ses troupes qui alors déferlèrent comme des sauvages le long de la Durance, perpétrant meurtres, viols, incendies, profanations des églises systématiques….. Toutes les archives et les documents de la région (Embrun, Gap, Champsaur…) furent perdues.
Les 25.000 hommes arrivèrent devant Gap le 29 Août 1692. Pratiquement tous les notables et habitants avaient fui la ville. Il n’y eut aucune résistance, une rançon de 30.000 livres fut données. Cela n’empêcha pas la dévastation par le feu de 798 maisons sur 953 !
Dévastation de Gap (dessin de Gilbert Bouchard pour « Mémoire du Champsaur »).
Le lien si dessus renvoie sur une vidéo. Mais vous pouvez découvrir aussi Gilbert Bouchard sur Wikipédia en cliquant ICI
Mais où étaient les soldats du roi ?
Louis XIV avait demandé à ses propres garnisons de venir le rejoindre dans le nord. Les Savoyards savaient donc que la région était sans défense. Le capitaine français Catinat rassembla malgré tout 8000 hommes. Mais qu’est-ce que 8000 hommes face à 25.000 sauvages ? Il recula sans engager le combat, passant dans un premier temps par le col Bayard puis finalement se positionna au col de Cabre.
Effectivement cette sombre épopée se termina au col de Cabre alors que ces pillards repartaient avec un très lourd butin. Ils furent stopper net grâce à son intervention (capitaine Catinat) mais également grâce à une femme très courageuse Phillis de la Charce qui organisa la bataille et qui fut ensuite largement récompensée par Louis XIV et le Seigneur de Chauvac. Le roi de France furieux d’apprendre ce qui venait de se passer somma le Duc de Savoie de s’expliquer. C’est suite à cet évènement qu’il demanda par ailleurs à Vauban de fortifier Briançon et de bâtir Mont Dauphin pour la protection du royaume.
L’invasion Savoyarde au Laus.
Un mois avant l’arrivée des soldats, Benoîte fut avertie dans sa prière qu’il fallait fuir le Laus avec les prêtres et les choses de valeur. Les quelques habitants du Laus furent bien-sûr prévenus. Le Père Gaillard écrit » Benoîte ne voulait pas quitter les lieux, mais l’Ange lui dit qu’elle ne pourrait endurer le martyre que les ennemis lui feraient souffrir« . Lorsque Gap apprend (début Août) l’importance numérique de cette armée, la présence des farouches Barbets et les exactions commises (en particulier viols et meurtres de plusieurs femmes à Valserres), l’inquiétude gagne aussi Le Laus. Le 2 Août 1692 la fuite vers Marseille est décidée.
La vallée d’Avance et le Laus furent dévastés entre le 31 Août et le 5 septembre 1692.
Les habitants prévenus s’enfuirent en général dans les montagnes. Toutefois, il y eut un mort au Laus dont on ne connaît pas l’identité….la seule personne à priori qui soit restée sur les lieux.
Toutes les fermes du hameau du Laus ont été brûlées. Le bétail a été perdu. Le texte daté du 5 février 1693 précise » A la maison des prêtres du Laus, le toit a brûlé ainsi que le plancher. Ne sont restées que les voûtes. Les meubles et les réserves de grains ont été perdus. ….A l’église la cloche a été volée, plusieurs meubles « rompus », de même que le grand autel et bien d’autre choses« . Texte donc très court. Mais le Père Gaillard précise » ce jour-là, une pluie fine tombait, qui évita que le feu pris à la sacristie ne s’étendît au toît de l’église….Le rapide départ des ennemis (inexpliqué…sauf que le hameau du Laus était tout petit) ne leur permis pas d’aller plus loin dans le pillage… »
Les mercenaires du Duc de Savoie passeront par la vallée d’Avance et détruiront tout sur leur passage. La maison natale de Benoite à Saint-Etienne-Le-Laus sera épargnée.
Benoîte Rencurel dans son séjour à Marseille chez la famille Remusat, était informée par son Ange de tout ce qui se passait au Laus. Fort inquiéte de toutes les destructions annoncées, l’Ange l’a rassura et lui affirma que les dégâts seraient réparés grâce à la générosité des habitants du village de Théus….et cela arriva en effet.
Le nouveau chemin de Croix. (repérable sur le plan juste au dessus, route D111)
Depuis 1926, un chemin de Croix était déjà en place sur la route qui monte vers le Laus. C’est Mgr Gabriel de Llobet qui avait initié le projet en 1925, et Mgr Jules-Géraud Saliège qui l’avait « inauguré » le 26 juillet 1926. Les pélerins qui montaient alors à pieds au Laus s’arrêtaient devant chacune des 14 stations pour méditer et prier.
Ces 14 stations retracent en 14 étapes, la montée du Christ vers le Golgotha, lieu de sa crucifixion et de sa mort. Une tradition orale chrétienne dit que très tôt, les apôtres, mais également la Sainte Vierge et les premiers chrétiens, avaient repris dans la ville de Jérusalem le chemin suivi par le Christ au cours de sa Passion pour méditer ses souffrances et pour prier. Méditer la Passion du Christ à travers ces 14 Stations est donc une très ancienne tradition ecclésiale.
Le chemin de Croix de 1926 était très détérioré (hivers + salages pendant 90 ans) et menacait en certain endroit la sécurité des voitures et des pélerins. Mgr Jean-Michel Di Falco Léandri a donc décidé de refaire en 2013 entièrement ce Chemin et de le mettre au goût du jour.
Ces stations sont réussies, alliant classicisme et modernité. L’ensemble des travaux a été payé par le disque « Spiritus Dei » des « Prêtres chanteurs » (autre initiative de Mgr Di Falco) dont le succès a été retentissant.
L’initiative d’enregistrer un disque revient à Mgr Di Falco qui après une discussion avec Didier Barbelivien a pu définir les contours du projet. Il a proposé à Jean Michel Bardet sur la gauche, Charles Troesch (le plus grand) et Joseph Dinh Nguyen sur la droite d’en être les chanteurs. L’idée était de financer dans la mesure du possible une nouvelle église pour le Laus (voir les explications plus haut) et de construire une école à Madagascar. Nous venons de voir que ce magnifique projet musical a pu également financer la restauration de la Chapelle du « Précieux Sang », le chemin de Croix et sauf erreur de ma part les travaux de la chapelle des « Anges ». Merci à eux.
Quelques dates marquantes pour Notre Dame du Laus
Tableau représentant le couronnement de la Vierge du Laus le 23 mai 1855. Il y avait la présence de 600 prêtres autour des archevêques de Bordeaux, Aix, Turin, des évêques de Gap Digne et Grenoble et 40.000 fidèles.
Après la visite de Mgr Depéry à Rome le 6 avril 1854 auprès du Pape Pie IX, une lettre apostolique lui accorde la possibilité de couronner la Vierge du Laus. En substance le Pape affirmait » Assurément, rien ne peut nous causer plus de joie, rien ne peut être plus conforme à nos désirs que de travailler avec un soin tout particulier à favoriser, à étendre en tous lieux et en tous temps la piété et le culte envers la Sainte Vierge Marie« .
Le 23 mai 1855, les fêtes de ce couronnement furent très marquantes par leur beauté et la ferveur des personnes présentes.
Le 16 septembre 1862 : la chapelle du « Précieux sang a été consacrée par Mgr Victor-Félix Bernadou évêque de Gap. (voir son histoire un peu plus loin)
Le 18 mars 1892, élévation de l’église de Notre Dame du Laus au rang de Basilique Mineure. Le 18 mars 1892, le Pape Léon XIII signe la lettre pontificale d’attribution du titre de « Basilique Mineure ». L’ayant reçue le 6 avril 1892, Mgr Berthet décide d’organiser la cérémonie le 8 septembre 1892, jour de la Nativité de la Sainte Vierge Marie.
Le 11 Juillet 1926 : construction du chemin de Croix se trouvant sur la route qui monte vers le Laus (voir son hisotire en fin d’article).
En 1952, la veille de l’Ascension, la foudre tombe sur le clocher de l’église du Laus en détruisant sa flêche. Des pierres tombent sur la toiture en contre-bas et l’endommage. Heureusement aucun blessé n’est à déplorer. En juillet les travaux commencent pour se terminer à la Toussaint.
Le 04 mai 2008 Benoîte Rencurel est reconnue « Vénérable » par Rome. Cette reconnaissance ainsi que l’énorme travail de Mgr Di Falco donnent une impulsion, un Renouveau au pélerinage de Notre Dame du Laus
2014 : l’Eglise fête les 350 ans de la construction de la Basilique (1664-2014). Arrivée du Père Michel Marie Zanotti Sorkine.
Quelques photos de Notre Dame du Laus prises en hiver.
Petit matin mémorable, froid glacial, couleurs magnifiques et la joie d’être en ce lieu.
Le chasse neige est passé 2 minutes avant moi, dommage pour la photo qui aurait été prise avec une neige immaculée.
Petite brume matinale sur le clocher da la Basilique.
Après 24 heures de chutes de neige, le soleil s’est installé : paysage magnifique.
Arrivée des pèlerins pour la messe. Le chasse neige est passé par là pour dégager l’esplanade.
Un petit montage tout simple. La musique de Michel Pépé qui accompagne est presque trop belle pour des photos sans prétention… Cliquez sur la photo ou ICI
La maison des Pères…..manifestement bien isolée sur le plan thermique. Pas la moindre fonte de neige sur la toiture.
Juste à côté de la maison des Pères, quelques Scouts-Routiers (de mémoire venant d’Orléans) ont dormi la nuit précédente sous la tente avec une température de –7°C et des chutes de neige abondantes. Le matin ils servaient la messe comme si de rien n’était. Le père Frère les a présentés avec humour…..et admiration. Exact, cela fait plaisir de voir des jeunes si volontaires et déterminés…..Je vous rassure on leur avait proposé de dormir au chaud.
L’après-midi le vent s’est levé balayant les arbres et soulevant des nuages de neige. (photo faite avec un gros zoom depuis le Laus).
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