Morts pour la France dans le Champsaur en 39-45
Mémoire du Champsaur édite en ce mois de décembre 2018, un livre sur la Résistance 39-45 dans le Champsaur. Dans sa dernière partie, l’ouvrage retrace l’itinéraire de tous ceux qui sont morts pour la France. Pour en savoir plus Cliquez ICI
Le nom de la plupart des Résistants a été trouvé au mémorial de Laye. D’autres ont été trouvés sur les monuments aux morts des villages, dans des articles de journaux ou dans le livre « Maquisards et Gestapo » de Richard Duchamblo. A travers chacune de ces histoires individuelles, c’est un pan de la grande histoire qu’on découvre.
Le 20 Août 2018, ce chapitre va être largement complété grâce aux informations que je reçois de votre part régulièrement.
Ce gapençais, hôtelier de profession, habitait Saint-Léger-les-Mélèzes où, dès 1935, il organisait des réunions pour réfléchir aux questions politiques du moment, réfléchir également à l’idée d’un retour à la terre en fondant des fermes coopératives. Le commandant Mauduit futur responsable du groupe de Résistants « La chaîne » de Château Montmaur (mort au retour de la déportation) y participait ainsi que Gaston Faure, les frères Ribaud (imprimeurs à Gap), Jules Gueydan, Georges Rosanvallon, Madeleine André et Germaine Graindor-Warenguen, Fernand Belot, Maurice Rauber, Auguste Queirel, H. Poulizac, Lucette Pagel, Irénée Brochier, Marcel Légaut, Paul Reuter et bien d’autres… Ils étaient sous la houlette de l’abbé Péretti, l’abbé Justin Verney, l’abbé Paul Chevalier. Le Père de Lubac (jésuite, théologien, devenu plus tard Cardinal) a participé à plusieurs reprises à ces réunions. Parmi les participants on comptait de nombreux universitaires.
Ce groupe d’intellectuels « chrétiens-sociaux », plutôt pacifistes de 1935 à 1939, va être dans les années qui suivent (1941, 1942, 1943, 1944) le centre névralgique et intellectuel de toute la Résistance dans les Hautes-Alpes et de son organisation. Un deuxième groupe, issu de Saint Léger, verra le jour à Château Montmaur (près de Veynes) grâce au commandant Mauduit. Le jeune François Mitterrand sera plusieurs fois en contact avec ce groupe de Veynes.
C’est dans cette propriété de Saint Léger que de très nombreuses décisions seront prises pour la Résistance.
Ils vont éditer tracts, revues, faux papiers, faux bons de réquisition allemands. Ils éditeront également les revues Vérité, Liberté, Petites Ailes, Combat, Témoignage Chrétien. Ce sont les 2 frères Gaston et Raymond Ribaud qui feront ce travail au péril de leur vie dans une petite imprimerie de la Rue Bresson à Gap. Certains lycéens et scouts participeront à la distribution de tous ces papiers avec autant de risques.
Marcel Arnaud a été arrêté le 3 avril 1944 et déporté en Allemagne. Marthe, son épouse, a écrit 55 ans plus tard un livre remarquable sur lui. Richard Duchamblo (prêtre et historien de la Résistance) en parle aussi longuement. En 1945, les Champsaurins ont entendu à la radio l’annonce de sa libération. Mais de santé fragile et trop affaibli il n’a pas eu la force de revenir chez lui. La radio annonça son décès quelques jours plus tard à la consternation de ses nombreux amis qui le croyaient en passe de revenir.
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Aubin Jean : mort en déportation.
BALMENS Louis : fusillé le 19/06/1944 . Inspecteur des Eaux et Forêts
C’est en accompagnant René Mourenas à Ancelle pour retrouver le capitaine Daviron (chef des FFI), qu’ils furent arrêtés tous les deux par les Allemands au matin du 6 juin 1944, près du hameau des Belons (commune de Gap), sous le col de Manse. Les Allemands saisirent ce que les deux hommes transportaient (cocardes tricolores, cartes d’identité, argent…). Remis à la Felgendarmerie, ils ont été conduits dans les locaux du Sipo-SD de Gap, villa Mayoli, torturés, puis emprisonnés à la caserne Desmichels.
Voici ses derniers moments :
Le lundi 19 juin 1944, entre 15h et 16h, l’officier Allemand Schmidt qui tient une liste à la main, vient faire l’appel de ceux qui vont être fusillés. Il est accompagné de soldats. Il crie « Poutrain, Humetz, Balmens, Mourenas, Meyer ». Les hommes sortent dans le couloir et sont menottés. Ils vont dehors où une camionnette les attend. En vitesse, l’automobile gagne les bords de Luye. Une voiture de la Gestapo précède le sinistre convoi. Une dizaine de soldats sont à l’intérieur. Ils s’arrêtent à la ferme de M. Virgile Bernard. Pierre Poutrain passe près d’une femme terrorisée et lui dit « priez pour nous, c’est la fin »
Les soldats font descendre les cinq hommes dans la prairie.
Dans la ferme qui se trouve à côté, une femme apeurée, se lamente auprès de Mme Bernard « Mon Dieu ils vont les tuer ». Une salve la rend muette de stupeur. La Gestapo et les soldats repartent aussi vite. Pendant une heure personne n’ose s’approcher. « Peut-être des soldats sont-ils restés là pour garder les cadavres. Peut-être seraient -ils capables de tirer à nouveau sur des curieux .»
La Préfecture est prévenue par la Gestapo vers 17 h que cinq individus (sic) qui avaient porté les armes contre les troupes allemandes venaient d’être fusillés au bord de la Luye et qu’il y avait lieu de faire enterrer les corps sur place. Aucun nom n’est communiqué. L’émotion du Préfet est grande car c’était la première fois qu’un tel crime était commis dans son département et que du sang y était si lâchement versé. Il s’en plaint ouvertement auprès des Allemands.
Personne ne connaît ces hommes qui viennent d’être fusillés. Pierre Poutrain est l’un des premiers à être reconnu, puis Balmens …
Berlioux Henri : mort en déportation
De nombreux Résistants sont morts le jour de la Libération et tous l’ont été à un moment précis.
Alors que la garnison allemande de Gap est totalement encerclée par les maquisards, quelques heures plus tard, tout est remis en question lorsqu’ils apprennent qu’une colonne Allemande arrive de Vizille en renfort. Donc, les Résistants qui se trouvent sur la route Vizille-Gap, vont tout faire pour retarder cette colonne qui pourrait faire basculer le cours des choses. Ils harcèlent l’ennemi et le retardent. C’est lors de ces affrontements le long de la route Napoléon que de nombreux Français perdront la vie. Les Allemands de Vizille comprennent que la partie est perdue à la hauteur du village de Laye. Non seulement ils apprennent que Gap est tombée mais que les Américains sont en train de monter le col Bayard, face à eux. Ils font demi tour, rebrousse chemin, à nouveau harcelés par les maquisards et talonnés cette fois-ci par les Américains. Ils déposeront les armes à Vizille.
Gap a été libéré le 20 Août 1944 ! Beaucoup perdront la vie, non pas à Gap, mais le long de la route Napoléon, ce qui est le cas du jeune Blanc Fidèle.
BOISRAME Louis tué au combat le 20/08/1944 ( dernier jour de combat / libération de Gap) Louis est né à Anger en 1920. En 1939 lorsque la guerre éclate il était en cours de formation pour être pilote dans l’aviation civile. Il est donc naturellement muté dans l’armée de l’air en 1939 à Angers. Mais à l’armistice il préfère combattre et rejoindre la Résistance dans le réseau « Jeunesse et montagne » (interdit à partir de 1943) puis dans un 2eme temps avec les FFI de la région d’Ancelle. Il devient chef de la Trentaine d’Ancelle. En 1944, il prend part à la libération de Gap. En fin de journée, son groupe poursuit un certain Guerlitch agent de la Gestapo qui tentait de fuir la ville avec ses soldats vers Briançon. Le combat s’engage à Pont-Sarrazin. Touché mortellement, il décède le lendemain, le jour de la Libération ! Il a donné son nom à une rue de Gap. Avec Louis Boisramé, le même jour, une vieille dame a été tuée victime d’un bombardement ainsi qu’un soldat allemand.
BONNET Emile (colonel) : mort en déportation le 01/09/1944
Il est né le 15/07/1889 à Grenoble (mort à 55ans).
Il a dirigé le secteur de Serre avec le commandant Chaudière. Arrêté le 17 octobre 1943, par la Gestapo alors qu’il était responsable du secteur, il a été déporté en juin 1944 à destination de schirmeck. Il a été exécuté avec tous les membres du réseau Alliance détenus au camp du Struthof – Cité dans le « Livre Mémorial des Déportés de France » de la F.M.D. Tome 2 P 349
CASANOVA Marc : mort en déportation
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CHAZALMARTIN Ernest-Louis
Voici l’extrait du compte rendu de gendarmerie signé par le commandant Rayssade le 27 avril 1945 « Gendarme de profession, il faisait partie de la brigade des Barraques (près de Saint Bonnet) depuis 7 ans et 6 mois. Il a été tué par les Allemands le 16 juin 1944. Ce jour là, il se trouvait dans le logement du gendarme Dupont. Alors qu’il se préparait à rejoindre son bureau à la brigade, deux camions allemands avec une cinquantaine de soldats s’arrêtent devant la porte et en descendent rapidement. Pensant qu’on venait l’arrêter, pris de panique, il a tenté de s’enfuir par les jardins. Alors les soldats ont ouvert le feu et l’ont abattu d’une balle dans le dos .»
Claudette Roux-Laurent (fille de Résistant) m’a donné des précisions intéressantes « … plusieurs gendarmes des Barraques dont il faisait partie étaient venus chercher du matériel parachuté chez Emile Piot…mais les Allemands sont arrivés. Les gendarmes en civil se sont enfuis, Chazalmartin a perdu une chaussure dans sa fuite ce qui l’a ralenti et les Allemands l’ont abattu….
Victor Dupont s’est caché dans un placard et n’a pas été pris. René Gemond a sauté le talus et a pu s’enfuir…. André Barreau et Gabriel Gourvenec ont aussi réussi à s’enfuir ».
La Gendarmerie ne pouvait pas donner tous ces détails.
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CHODRON DE COURCEL : mort en déportation
CLEMENT Aimé : mort en déportation
COMTE Louis : mort en déportation
DESCHAMPS Henri : mort en déportation
Devoluy Elie :
Mortellement blessé le 20/08/1944 ( dernier jour de combat / libération du Champsaur ). Selon toutes vraisemblances, il est mort lors des accrochages avec les troupes allemandes le long de la route Napoléon, au moment de leur repli vers Vizille.
DORCHE Marcel : mort au combat
DORCHE André : mort au combat
DUSSERRE TELMON Pierre
Mort en déportation très probablement à Neuengamme en 1945. Il faisait partie de la trentaine de Chaillol. Lorsqu’il rencontre le jeune Fernand Grasset, il semble qu’il ait été un peu bavard sur ses activités de Résistant. Dénoncé par Grasset il a été arrêté aux Combes (proche de Saint-Bonnet) le 5 janvier 1944 au petit matin avec son frère et les frères Escalle alors qu’il visitait sa mère pour les fêtes de Noël. On ne sait pas exactement dans quelles conditions il est décédé. Signalé dans un camp à Neuengamme, on ne sait pas s’il est décédé sur place ou s’il a fait partie de ces convois de déportés embarqués sur de vieux rafiots qui étaient ensuite coulés au large.
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ESPITALLIER Gaston : mort en déportation
EYRAUD Marius mort le 21/08/1944 mort le 21/08/1944. Compte-tenu de la date de son décès (lendemain de la libération de Gap et des combats de la route Napoléon), on peut supposer soit qu’il a été grièvement blessé lors des combats du 20 Août, soit lors des combats du 21 Août 44 sur la route de Vizille, à la poursuite des Allemands.
FARNAUD Raymond : mort en déportation
FAUREPaulain abattu le 17/07/1944 : son histoire est incroyable. Voulant aider une personne âgée à aller à Gap, il se met au bord de la route au niveau du lieu-dit « Les Barraques » près de Saint-Bonnet. Une voiture banale arrive, il fait signe. Il ne sait pas qu’il s’agit en fait de la Gestapo qui ramène un prisonnier vers Gap. Cette voiture est d’ailleurs attaquée à Laye, quelques kilomètres plus loin, par le maquis (voir histoire plus haut). Sans chercher à comprendre la Gestapo lui tire dessus et le tue sans même s’arrêter.
Toutefois, un Champsaurin m’a signalé que Paulin Faure aurait été très maladroit dans sa manœuvre en se mettant au milieu de la route et obliger la voiture à s’arrêter. D’où la réaction excessive de l’officier.
GANGUET Joseph disparu le 24/08/1944
GASC Lucien : mort en déportation
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GRANDJEAN Raymond (capitaine): mort en déportation
Né en 1902, il s’engage dans l’armée en 1920 et gravit les échelons rapidement de sergent-chef en 1930 à sous-lieutenant le 9 mai 1937. En 1939 il est mobilisé dans l’Ubaye. Les Italiens se tenant tranquilles, l’armée le mute dans les Ardennes où la drôle de guerre l’agace puisqu’il rien ne se passe. On le nomme instructeur à Romans, c’est un excellent meneur d’hommes. Il était aimé de ses hommes et très apprécié de ses chefs. Il est promu lieutenant en 1942 au moment où l’armée française est dissoute. Il rentre dans la Résistance sur invitation du commandant Lasalle et reçoit le grade officieux de capitaine. Il commence par recruter ses anciens collègues du 159eme RIA de Gap et ces hommes se réunissent régulièrement. Ils sont repérés par les Allemands. L’arrestation de Desfresne et de Pellegrin qui n’ont pas eu le temps de détruire certains papiers, va entraîner l’arrestation des autres. Il passe deux mois aux Beaumettes à Marseille. En route pour l’Allemagne, il est stoppé avec 2000 autres prisonniers Français à Belfort. Enfin il est transférer à Neuengamme, l’un des 70 camps de la mort. Six cents prisonniers sur dix mille sont sortis vivants de cet enfer. On le fera travailler dans des conditions épouvantables et inhumaines. Il y fera preuve d’un grand courage et « d’une dignité au dessus de tout éloge ». Épuisé, il fait une congestion pulmonaire et meurt le vendredi 5 janvier 1945.
Un homme exceptionnel pour une page d’histoire qui ne l’est pas moins. Il a été responsable de toute la Résistance des Hautes-Alpes et du sud-est. C’est lui qui a mis sur pied le plan de la Libération de Gap, une des rares villes de France à avoir été libérées par les Maquisards.
Il a été abattu par les Allemands alors qu’il tentait de s’enfuir le 9 Août 1944 près de Tallard, onze jours seulement avant la Libération de Gap. Mais son plan de Libération fonctionnera à merveille.
Il est né lé le 25 mai 1906 aîné d’une famille de 5 enfants, son père était menuisier à Gap depuis 1915. Le jeune Paul a fait son école communale à Gap (place de Verdun) et a obtenu à 15 ans son Brevet Élémentaire. Ensuite il fait des études de comptabilité qui lui seront bien utiles en 1939 lorsqu’il reprend l’entreprise familiale comme chaisier-menuisier à Gap.
C’est l’époque où il fait beaucoup d’Alpinisme avec des ascensions parmi les plus difficiles. Il se révèle avoir une très forte personnalité et beaucoup d’ascendant sur ceux qu’il côtoie. Duchamblo signale « qu’il était apprécié et aimé de tous pour sa charité (sic) et son courage.» Dès le début de la guerre il fait son service militaire avec le grade de Sergent. Il assure le commandement d’un groupe du Génie au col du Lautaret.
En 1941 il a du mal à comprendre l’attitude des français et le dit ouvertement « La France est envahie, la liberté se meurt, on ne peut pas rester ainsi, il faut faire quelque chose !». Il étudie l’art de la guerre de façon approfondie et autodidacte. Il prône très tôt la Résistance. Première surprise en 1941 il rentre en contact avec le général Cyvoct basé à Gap. Pour qu’un si haut gradé reçoive un Sergent souligne la personnalité originale et la force de persuasion de Paul Héraud. Il parle d’armée clandestine, de Résistance, et le Général est d’accord. Mais ce dernier est muté et le projet échoue.
En 1941 il entre en contact avec le groupe « Combat » qui a été fondé sur le plan national en mars 1941 par Henri Fresnay. Pascal, le responsable local, lui donne la responsabilité du groupe des Hautes-Alpes avec Etienne Moreaud son ami.
En 1942, il organise et supervise le maquis et l’arrivée des militaires, il visite inlassablement les Trentaines.
Début 1943, les organisations Combat, Libération et Franc-Tireur fusionnent dans ce qui devient les Mouvements Unis de la Résistance (MUR). Paul Héraud va alors s’occuper de l’organisation de ce Mouvement dans le département avec le commandant Ricard (surnommé Daviron).
Tous les deux organisent le département en secteurs de Résistance, chaque secteur ayant son chef et son maquis. Ils créent une école des cadres et la mise en place de formation pour les maquisards.
Tous les deux sont la clé de voûte de toute la Résistance du Champsaur et même plus largement de l’actuelle région PACA.
En 1943, son action est considérable. Surtout en fin d’année, il organise dans le cadre de ses responsabilités des sabotages d’usines, fait sauter de très nombreux pylônes électriques et poteaux téléphoniques (pour gêner les Allemands), traque les collaborateurs et les miliciens, assure le lien entre les différents groupes, repère les terrains qui peuvent servir aux parachutages par les Alliés, forme des groupes pour la récupération du matériel. Son activité de sabotage s’étend jusqu’à Marseille et Gardanne (usine d’aluminium). Pour le secteur R2 il est en lien avec le colonel Bayard.
En juillet 1944, il n’est pas d’accord sur la façon dont a été organisé le combat de Laye et il le dira très nettement. Ce combat qui devait être très bref (libérer un Résistant) s’est prolongé sur une journée entière. Par ailleurs le village de Laye qui était à proximité a eu 7 fermes sur 14 brûlées par représailles.
En 1944, il est nommé chef des FFI (totalité des Résistants) et ce choix montre à quel point son aura est importante. En quelque sorte il passe au dessus de tous les hauts-gradés du secteur. Il est chargé par les Alliés d’organiser la Libération de Gap et exposera son plan le 8 Août 1944 au cours d’une réunion clandestine qui se déroulera entre La Bâtie-Neuve et La Rochette avec tous les responsables militaires, le Maquis et les représentants des Alliés. Il le fera avec un tel brio que tous les participants en resteront bouche bée.
Le 9 Août 1944, le lendemain de cette réunion, il est abattu par les Allemands en des circonstances très surprenantes (voir le récit plus haut). Beaucoup ont pensé qu’il avait été trahi.
Voici toutefois l’explication (plausible) que j’ai entendu plusieurs fois : un convoi allemand a été obligé de s’arrêter car le dernier camion avait crevé. Il s’arrête près du Logis Neuf de Tallard. Voici ce que m’écrit un correspondant « la procédure allemande dans ce cas, était de préparer les défenses en mettant les mitraillettes en batterie. La moto de Meyere et de Paul Héraud est arrivée une demi-heure après sans se méfier. Les Allemands voulaient fouiller les 2 hommes qui étaient porteur d’une grosse somme d’argent (100 000 Francs). Ils allaient être arrêtés pour ce motif. Donc, Héraud a tenté le tout pour le tout en s’enfuyant. Ils ont été tous les deux abattus ». Onze jours plus tard, le 20 Août 1944 le plan de libération de Gap mis sur pied par Paul Heraud fonctionnera très bien.
Si Marius Meyere et Paul Héraud avaient été arrêtés, leurs amis Résistants auraient pu penser qu’ils avaient parlé sous la torture. Tout le plan de Libération était remis en cause. Donc selon toute vraisemblance, ces 2 hommes se sont sacrifiés pour le bien de tous !
Pour lire le bel article que Mémoire du Champsaur lui consacre cliquez ICI .
LAUZIER François mort en déportation le 19/08/1944 à Flossenbüg (à priori). Il a été arrêté le 13 novembre 1943 en même temps que le Père Poutrain, dans le village de Saint Jean ( voir plus haut la rafle de Prégentil ). Ces 2 hommes ont suivi le même chemin de déportation et ont pu se soutenir mutuellement en particulier en priant ensemble. Il est mort d’épuisement le 19/08/1944 (veille de la libération de Gap) et n’aura donc pas pu voir la naissance de son 7eme enfant. Le Père Poutrain, ira dès son retour de déportation voir Mme Lauzier pour lui raconter tout le chemin parcouru par son mari jusqu’à sa mort.
MARTIN Fernand : mort en déportation
MARTIN Joseph : mort en déportation
FFI tué le 20/08/1944 au combat, à 22 ans, lors de la remontée des américains par la route Napoléon. ( dernier jour de combat / libération du Champsaur). Voici comment les choses se sont passées… sous toute réserve car il s’agit d’un témoignage que j’ai reçu oralement.
Raymond Mathieu a refusé en 1943 le Service du Travail Obligatoire (STO). Ayant de la famille au Glaizil, il décide d’intégrer le Maquis de Beaufin (d’autres témoignages parlent de Chauffayer). Ils sont une vingtaine de jeunes à se cacher au pied de la chaîne du Faraud (….dommage que cela ne soit pas plus précis. Poligny ? ).
Le 20 Août 1944, lors du repli des Allemands au Col Bayard, talonnés par les Américains, ils sont attaqués de toutes parts par les FFI. Il reçoit l’ordre d’aller près du pont des Richards (Séveraisse non loin de St Firmin). Tout l’après midi des coups de feu sont tirés de part et d’autre. En fin d’après midi un petit groupe de maquisards dont fait partie Raymond, décide d’aller chercher des vivres à Beaurepaire. Au moment où ils s’éloignent (ont-ils relâché leur attention ?) les Allemands leurs tirent dessus et Raymond est tué sur le coup. Son corps n’a été récupéré que le lendemain.
Un ancien combattant (Pr Kahn, médecin dans les hôpitaux de Paris quelques années plus tard) m’écrivait que c’était un très bon camarade et qu’il participait volontiers aux réunions FFI de Chauffayer. Et un peu plus loin : « Nous faisions ensemble de mémorables parties de foot. »
Mathieu a-t-il été imprudent dans la fougue de sa jeunesse m’écrit un autre correspondant ?
Un autre m’écrit « Ce jour là, 4 jeunes sont morts au Pont des Richards lors des combats ». On peut citer dès à présent Pierre Pellegrin dont il est question juste un peu plus loin.
Petite injustice à l’égard de Mathieu Raymond : plusieurs habitants du Glaizil m’ont assuré qu’il avait juste enfourché son vélo pour voir le départ des Allemands sur la route Napoléon et qu’il aurait été victime d’une balle perdue. Pour eux, ce jeune n’était pas Résistant. Le Pr Kahn son ami en a été très surpris, contrarié, et a été catégorique dans son courriel suivant « il était vraiment Résistant mais ne le criait pas sur les toits par discrétion en ces temps troublés. Il est mort au combat ! »
Nul n’est prophète en son pays !
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MEYERE Marius : abattu le 9 Août 1944, gendarme de son état, Résistant de la première heure, il était l’ami de Paul Héraud dont il partagera le 9 Août 1944 le sort tragique.
Le 8 Août a eu lieu sous l’égide de Paul Héraud (chef de la Résistance), la réunion préparatoire de la Libération de Gap. Le 9 Août 1944, le lendemain de cette réunion, ils sont tous les deux abattus par les Allemands en des circonstances très surprenantes. Beaucoup ont pensé qu’ils avaient été trahis.
Toutefois voici l’explication plausible que j’ai entendu plusieurs fois : un convoi allemand a été obligé de s’arrêter car le dernier camion avait crevé. Il s’arrête près du Logis Neuf de Tallard. Un Champsaurin nous raconte la suite « la procédure allemande dans ce cas, était de préparer les défenses en mettant les mitraillettes en batterie. La moto de Meyere et Héraud est arrivée une demi-heure après sans se méfier. Les Allemands voulaient fouiller les 2 hommes qui étaient porteur d’une grosse somme d’argent (100 000 Francs). Ils allaient être arrêtés pour ce motif. Donc, les deux hommes ont tenté le tout pour le tout en s’enfuyant. Ils ont été tous les deux abattus ». Onze jours plus tard, le 20 Août 1944 le plan de libération de Gap mis sur pied par Paul Heraud fonctionnera très bien.
Si Marius Meyere et Paul Héraud avaient été arrêtés, leurs amis Résistants auraient pu penser qu’ils aient parlé sous la torture. Tout le plan de Libération était remis en cause. Donc selon toute vraisemblance, ces 2 hommes se sont sacrifiés pour le bien de tous !
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Né le 4 juillet 1920 à Saint-Bonnet-en-Champsaur (Hautes-Alpes), exécuté le 19 juin 1944 à Gap (Hautes-Alpes), socialiste, agent de liaison AS/FFI.
En 1941 il travaillait à Valence. Convoqué au STO, il se cacha à Saint-Firmin et s’installa comme artisan. Mais, ayant été rattrapé par une nouvelle convocation, il alla se réfugier chez Louis Balmens inspecteur des « Eaux et Forêts ». Balmens en fit son agent de liaison. Lorsque l’occasion fut donnée aux réfractaires du STO de faire régulariser leur situation, en octobre 1943, il utilisa cette possibilité et fut inscrit comme bûcheron dans les « Eaux et Forêts ». À nouveau convoqué au printemps 1944, il se fit ajourner, puis réformer. Pendant ce temps, il effectua les missions clandestines qui lui étaient confiées : transport d’armes, aide à des réfugiés alsaciens, liaisons.
C’est en accompagnant Louis Balmens à Ancelle pour retrouver le capitaine Daviron (chef des FFI), qu’il fut arrêté par les Allemands au matin du 6 juin, près du hameau des Belons (commune de Gap), sous le col de Manse. Les Allemands saisirent ce que les deux hommes transportaient (cocardes tricolores, cartes d’identité, argent, etc.). Remis à la Felgendarmerie, ils ont été conduits dans les locaux du Sipo-SD de Gap, villa Mayoli, torturés, puis emprisonnés à la caserne Desmichels. Il a été fusillé sans jugement le 19 juin 1944, à Gap, à la Combe de la Gay, avec trois autres Résistants, Paul Humetz, Alfred Meyer, Louis Balmens et Pierre Poutrain. Il a été inhumé avec Louis Balmens au cimetière de Saint-Bonnet-en-Champsaur. Pierre Poutrain a été inhumé dans le cimetière de Saint Jean (au dessus de Pont du Fossé) en 1946 sur demande de son frère Louis.
PANZINI Roger tué au combat de Laye le 17/07/1944.
Il s’agissait d’un jeune Marseillais réfugié dans le Champsaur
PARA Amédée tué au combat de Laye le 17/07/1944.
Bien que très jeune, il avait rendu depuis le début de la guerre de nombreux services à la Résistance locale en photographiant par exemple des positions allemandes, en distribuant des tracts à Gap, ou en faisant sauter une voie de chemin de fer…C’est en participant au combat de Laye, organisé par la Trentaine de St Laurent du Cros (avec d’autres jeunes issus du scoutisme) qu’il fut tué.
Sur cette photo, Amédée doit avoir 18 ans.
Voilà comment les choses se sont passées. Le 17 Juillet au soir, deux groupes de Résistants risquaient d’être coupés durant le repli. Il proposa de tenter une liaison pour prévenir les camarades de la manœuvre. « Ce sera ma B.A. (bonne action) de la journée » dit-il. Après avoir fait quelques mètres il fut immédiatement repéré et abattu par une rafale de mitraillette.
Lors d’une commémoration un intervenant signalait : « Son sacrifice illumine d’une gloire impérissable les Scouts de France et son exemple rayonnera à jamais sur tous nos jeunes.»
Cette stèle en bordure de la route Napoléon (près du vieux village de Laye) rappelle la mort d’Amédée Para au cours du combat de Laye. Sa mort est survenue près de la forêt indiquée par la flèche rouge. A remarquer la croix scout qui se trouve sur le monument. Chaque année cette stèle est très richement fleurie.
PARMENTIER Maurice tué au combat de Laye le 17/07/1944.
Refusant de travailler pour les allemands, il s’était réfugié chez le père Poutrain en 1943. Dans son livre « la déportation au coeur d’une vie », le Père signalait que Maurice Parmentier s’était intégré aux Alsaciens vivant à la cure et que ce groupe était extraordinaire « C’était une belle jeunesse ! ils gagnèrent spontanément la sympathie de toute la population. Ensemble ils travaillaient , toujours prêts à rendre service, mais aussi à prendre des risques pour la résistance…. et le dimanche les repas étaient joyeux….. ».
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PAVIER Daniel : fusillé le 10 juillet 1944
Il faisait partie des FTP et s’occupait du ravitaillement des Maquisards. Agriculteur et père de 2 enfants, il a été arrêté le 5 juillet 1944 lors d’un ratissage à Lus-la-Croix-Haute et pris comme otage avec 6 autres personnes. Les Allemands avaient trouvé des traces d’huile dans son garage car les FTP y cachaient leur voiture. Emprisonnés à la caserne Desmichels, les 6 autres devaient partir en déportation. Mais lui fut abattu 5 jours plus tard en même temps que le jeune Marcel Léauthier à Rambaud. (Source : Commission d’histoire de l’Occupation et de la Libération de la France, Hautes-Alpes, secteur E-Lus-Dévoluy)
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PELLEGRIN Pierre abattu le 20/08/1944 (dernier jour de combat / libération du Champsaur ).
Le Pr Kahn (ancien Résistant) m’en signale les circonstances. Je le cite : » Alors qu’il était en mission pour les maquisards, il s’est fait prendre, torturer, tuer, lors des combats du 20 Aout 1944. Un petit monument à sa mémoire se trouve aux quatres chemins, dans la grande courbe de la RN 85 avant le pont sur la Séveresse. Sa soeur, Céline Bouchet qui habite aujourd’hui La Motte, entretient la mémoire de son frère .. »
D’autres précisions m’ont été données par M. Paul Motte (champsaurin, 15 ans au moment de la Libération) :
« Il a été pris alors qu’il portait un pli et qu’il était porteur d’une arme que lui avait cédé Emile Bertrand quelques heures auparavant . On peut penser que le fait d’être arrété en possession d’un révolver a sûrement aggravé sa position.
Le soir du 20 Août 44, c’était la consternation dans le pays. On ne savait pas où était ce jeune homme. Plusieurs personnes dont Emile Bertrand de St Bonnet supposaient qu’il était arrivé un malheur vers la ferme dite des quatre chemins qui fut incendiée par les Allemands aprés deux attaques des résistants. A l’insistante demande du malheureux E Bertrand lui avait cédé son fusil : un Lebel et cinq cartouches. Pierre a vraisemblablement été abattu dans ce secteur et jeté dans la rivière. Son corps retenu par des branchages a été aperçu en amont du saut du loup, le 4 ou 5 Septembre suivant par une bergère employée à Ambel qui l’a alors signalé au maire du Motty. Monsieur PELLEGRIN père, mutilé de la guerre de quatorze, a prospecté 15 jours durant ce secteur mais sans résultat. Même dramatique pour la famille cette issue est préférable à la rumeur disant que le corps avait été jeté dans la ferme en feu ».
Une 3eme précision : « Pierre tentait de se rendre à Grenoble avec un pli confidentiel des Maquisards. Son corps a été retrouvé criblé de balle, 15 jours plus tard au barrage du Motty. Bravant les menaces mortelles des nazis à l’âge de 18 ans, il ne devait pas survivre à sa dernière mission héroïque : le lendemain c’était la Libération ».
Il avait rejoint son frère à la cure en 1943 et intégré le groupe des Alsaciens. Cet homme était d’une serviabilité et d’une qualité humaine peu communes. Le soir, alors que tout le monde était fatigué de la journée, il prenait son sac à dos et allait chercher à pied à plusieurs kilomètres ce dont le groupe avait besoin pour manger. Chargé comme une mûle il revenait au milieu de la nuit. Et souvent c’était lui qui réveillait au petit matin tout le monde alors qu’il avait très peu dormi .Voilà ce qu’en dit son frère Louis dans son livre: » Cet homme volontairement pauvre était un homme de prière ….. Il n’était jamais seul. Constamment en conversation avec Dieu : il puisait là le rayonnement de douceur et de bonté qui émanait de sa personne et aussi la candeur de son regard. Il y puisait cette constance dans le service d’autrui qui le rendait toujours disponible……. Chez ce frère plein de délicatesse, l’annonce de mon arrestation a fait un choc. Elle provoqua une blessure infiniment douloureuse. Je fus au coeur de ses pensées ».
Ses amis du Champsaur, voulant perpétuer son souvenir après sa mort, ont apposé sur le pont de Corbières, là où Pierre Poutrain passait si souvent, une plaque qui porte son nom et la date de son décès avec en exergue une phrase : » Je suis au milieu de vous comme celui qui sert » (Parole du Christ ) tant sa serviabilité était légendaire et sa foi très enracinée .
Son corps fut transferré le 22 Aout 1946 dans le cimetière tout proche de la cure de « Saint Jean » sur demande de son frère Louis Poutrain ( après son retour de déportation). Pour lire l’article complet sur Pierre Poutrain Cliquez ICI.
Il était Lorrain et avait refusé en 1942 d’intégrer l’armée allemande. En fuite vers les Alpes avec un jeune compagnon Marcel Kohl, on leur avait indiqué le Pesbytère du Père Louis Poutrain à Prégentil comme un lieu sûr. Le Père leurs fît bon accueil mais malheureusement quelques mois plus tard une raffle eut lieu avec déportation du grand nombre .Roger Pontès est mort en déportation. Son ami Marcel Kohl a pu revenir, s’est marié et a vécu à Sarreguemines.
Il fut arrêté le 20 Juin 1944, le lendemain de la mort tragique de Pierre Poutrain et fusillé le 10 juillet 1944. Au témoignage du Père Louis Poutrain c’était un homme remarquable. Un long article a été écrit sur lui qui m’a demandé de faire des recherches approfondies : pour le lire cliquez ICI.
REYNAUD Pierre mort le 06/09/1944
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REYNIER EMILE
ROCHE Marcel mort le 16/07/1944
RONEZON Louis mort en déportation le 14/04/1945
ROUSSEL ( incroyable, aucune précision sur le monument ). Il s’agit en réalité de Rouxel chef de la résistance à Champoléon , Saint Cyrien . Ami de Paul-Marie Radius dont il est question plus haut et de Pierre Poutrain , c’était un homme remarquable et de grande envergure . Il a disparu . On disait que ces trois hommes se ressemblaient et qu’ils s’entendaient très bien . Ils vivaient comme des vagabonds , passant d’un endroit à l’autre , mangeant lorsque c’était possible , disparaissant au grè des missions, dormant chaque soir en un endroit différent . Tout ce groupe fut trahi comme nous le disions plus haut par un faux séminariste qui a lui tout seul fit arrêter une centaine de personnes ! Rouxel a été tué à l’age de 23 ans !
Un internaute me donne des précisions ( mai 2008 ): « Il s’appelait Jean Bernard Rouxel et je confirme que c’était un homme hors du commun malgré ses 23 ans . Il est mort en déportation à Wilhemshaffen à l’âge de 23 ans le 16 mars 1945 . Quelques heures avant sa mort il affirmait » je vais mourrir mais ma fierté est de ne pas avoir parlé sous la torture » .
En 1944, pendant la campagne d’Italie, le 4e RTT est commandé par le colonel Jacques Roux puis par le colonel Guillebaud. Il constitue, avec les 3e et 7e régiments de tirailleurs algériens, l’infanterie de la 3e division d’infanterie algérienne commandée par le général de Monsabert au sein du corps expéditionnaire français.
Il combat dans la région de l’abbaye du Mont-Cassin, réussit à franchir la ligne Gustave et s’empare du Belvédère. Durant ces combats, qui durent du 25 janvier au 4 février 1944, le bilan est lourd : la moitié des effectifs du régiment et les trois quarts de ses cadres, dont le colonel Jacques Roux, sont tués ou blessés (207 morts, 75 disparus et 1 090 blessés). Selon le général Charles de Gaulle, lors de ces combats du Belvédère, « le 4e régiment de tirailleurs tunisiens accomplit un des faits d’armes les plus brillants de la guerre au prix de pertes énormes ». Une rue porte son nom à Saint Firmin et une autre à Gap.
.VALLON Henri tué au combat de Laye le 17/07/1944 ( voir le combat de Laye plus haut )
VINAY Paul mort en déportation en 08/1944
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