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Vous allez voir apparaître d’ici quelques jours une trentaine de photos qui concernent ce torrent. Il longe le village du Glaizil puis le traverse. La colonie s’en est servie donc pour toutes ses activités : la toilette, la baignade, les jeux, les ateliers de terre glaise …….Il ne faut donc pas s’étonner de retrouver de nombreuses photos sur le sujet !!
Les tentes de la colonie ont été placées en 4 endroits différents selon les périodes. Dans les années 50-60, une tente se trouvait sur la prairie du batiment des ardents (cercle complètement à droite). Quelques années plus tard, elle a été plantée près du presbytère, non loin de l’église. Dans les années 62-65, elle se trouvait au bord du torrent (cercle le plus à gauche). Sur la fin de la colonie vers 1970, la tente se trouvait derrière le cimetière, tout à fait au fond.
Photo de 1958 prise par le Père Louis Laferrière (comme la grande majorité de ces photos). On repère deux Marabouts dans les cercles rouges ainsi que la tour Romane sur la gauche (détruite en 1960).
Cette photo montre très bien le problème que le village a rencontré pendant des décennies, à savoir le pont (flèche rouge) qui était un véritable goulot d’étranglement les jours d’orage. Enfant j’ai vu l’eau monter jusqu’au parapet. Pour ce motif, dans les années 80, la commune a fait de gros travaux en creusant le lit du torrent.
Photo de 1958. On repère bien les 2 Marabouts militaires.
Le torrent lieu de vie
La tente du torrent en 1958. Les bords du Marabout étaient roulés les jours de chaleur. Les lits étaient tout simplement des lits de camp militaires. Ce sont des souvenirs malgré tout exceptionnels. Pendant un mois, c’était la vie dans la nature. Remarquez bien la proximité du torrent. Plusieurs fois, les jours d’orage, nous avons été obligés en pleine nuit de quitter les lieux avec de l’eau jusqu’aux genoux. Je pense que le lieu était dangereux. Il n’y a jamais eu le moindre accident…..Le père Laferrière devait avoir un Ange Gardien bien vigilant !
On repère très bien sur ce cliché les 2 Marabouts. Les lits de camps militaires sont bien repérables. Le terrain n’était pas tout à fait horizontal . Mais rien ne gêne le sommeil à cet âge.
Cette photo est intéressante a bien des titres. Déjà on peut dire qu’elle a été prise avant 1960 car la tour Romane est encore visible alors qu’elle a été détruite en 1960. Elle menaçait de s’écrouler. Ce cliché permet aussi de comprendre que le torrent draine toute la montagne, du grand cirque de la « Clapouze » (clap signifie pierre) qui se trouve 1000m plus haut jusqu’au moindre des petits ruisselets. Souvenir personnel : alors que nous faisions tranquillement notre toilette dans le torrent, nous avons vu arriver sur nous un véritable ras-de-marée de 1m de hauteur. Les cris des uns et des autres nous ont permis de sortir juste à temps. Il y avait un orage 1000m plus haut (à la Clapouze) depuis plus d’une heure……et la vague arrivait sur nous dans un bruit d’enfer (d’énormes blocs de pierres étaient roulés). Après ce genre de crues, on ne retrouvait plus aucun repère rocheux : tout avait été chamboulé. Eh oui, dangereux ce torrent…..Autres temps, autres moeurs. Ceci dit aujourd’hui, la prudence est telle que toutes les colonies ont fermées. Le Champsaur est passé de 145 colonies en 1970 à 45 aujourd’hui. Vaste débat. J’ai écrit un article un peu virulent sur le sujet (fermetures colo en cascade) qui a fait quelques remous. Pour le lire
http://glaizil.over-blog.com/article-la-fin-des-colonies-de-vacances-86594370.html
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Sieste tranquille. Il y avait suffisamment de silence pour permettre à ceux qui désiraient dormir de le faire sans problème. Je ne suis pas sûr qu’aujourd’hui ce soit encore faisable avec nos jeunes. Pour tous les colons, des plus jeunes (6 ans) aux ainés (15 ans), la sieste était obligatoire. Après ce temps de repos, on percevait bien que tout le monde était calme.
Le torrent lieu de toilette
Photo de M. Béninca datant de 1963. On repère sur la photo Christian Beninca (blond). Manifestement sur ce cliché la toilette a tourné à l’amusement et à la construction d’un barrage. C’était ensuite la baignade assurée….dans une eau glacée. Je n’ai pas retenu le nombre d’orteils et de doigts écrasés survenus lorsque nous roulions les grosses pierres sur un fond glissant : c’était chose fréquente.
Les plus malins montaient le plus haut possible dans le torrent pour éviter de se prendre le shampoing, le dentifrice, le savon du copain qui se trouvait 10m plus haut. Effectivement dans ce genre de colo, on apprenait très vite à être malin, à se débrouiller, à trouver des astuces…..qui servaient d’une année sur l’autre. Cela concernait tous les domaines. Quant à ceux qui n’étaient pas débrouillards, ils étaient vite repérés.
Une fois par semaine c’était la grande toilette, en général l’après-midi. C’est le cas sur cette photo datant de 1962. Les moniteurs en fin de manoeuvre faisaient une inspection générale de la tête aux pieds. Si ce n’était pas bon, retour à la case départ vers le torrent. Que ce jour était crispant !
Et si besoin, le moniteur nous donnait un coup de main : ici couper les ongles….à moins que ce ne soit déjà l’inspection d’un jeune qui a terminé sa toilette ! Crispant je vous dis…….
Le Torrent lieu de Jeux
Voici donc le fameux goulot d’étranglement. Lors des orages, j’ai vu l’eau monter presque jusqu’au sommet de la voûte. Impressionnant……
Les barrages que les jeunes faisaient, étaient suffisamment importants pour se baigner. L’eau était glacée. Au premier plan Patrick Lecourtier.
Une fois bien refroidis, il fallait se rechauffer.
Dans le groupe, il y en a un qui croise les bras manifestement pour se réchauffer…..
Le même endroit, 60 ans plus tard. Vous vous imaginez, l’eau qui monte jusqu’au parapet ? On remarquera sur ce cliché un deuxième pont construit dans les années 80 qui se trouve 100 plus bas. Il a permis aux automobilistes de passer à l’extérieur du village et de ne pas être bloqués dans les chemins étroits du village.
Le torrent lieu des ateliers pour les jeunes
Le village du Glaizil regorge de terre glaise (sorte d’argile grise) et probablement l’origine de son nom vient de cette particularité.
C’était aussi simple que cela. Nous devenions des experts en cendriers, statues et autres santons,… d’autant que la matière première était là, à profusion et gratuite !
Surprise quand j’ai découvert cette photo. Je me trouve au premier plan, tout appliqué à faire un cendrier rond, avec une technique aboutie, ……. jusqu’au bout des doigts. . Je découvre cette photo en 2014. Je me souviens que je prenais cette position (curieuse après tout surtout pour le dos) pour être vraiment à la verticale.
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Comme les orpailleurs, tout l’art était de trouver le bon filon.
Je ne vous raconte pas l’état de nos mains et de nos vêtements en fin de matinée : la photo suffit.
Et de très nombreuses autres photos…….que je ne peux pas mettre dans cet article.
Deux photos (au milieu) ont été prises au Drac.
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